Source : http://www.filoche.net/
Sarkozy: l’expression « vrai travail » n’était « pas une expression heureuse » Fr2 le jeudi 26 avril 2012
Le 15 juin 2009 Sarkozy demandait au FMI et à la Banque mondiale « quand elles aidaient un pays de lui demander
de respecter des règles élémentaires en matière de droit du travail. »
Depuis en Grèce, avec Merkel, le FMI, la BCE, ils ont fait supprimer jusqu’aux conventions collectives
!
En Europe entière, les Mario Monti et Draghi remettent en cause les codes du travail, comme Sarkozy et Merkel
pour « rembourser la dette »… Mais il y a trois ans, devant l’OIT Sarkozy expliquait exactement le contraire.
Sarkozy qui défend pour le 1er mai, les travailleurs « sans
statut », un moment appelés le « vrai » travail, a tenu le 15 juin 2009 des propos inouïs à lui opposer aujourd’hui… (comme tant d’autres, mais ceux là sont méconnus alors qu’ils atteignent un
sommet !)
Voilà ces déclarations méconnues :
Le 15 juin 2009 à l’OIT, Sarkozy avait osé défendre à Genève un renforcement du rôle de l’Organisation internationale
du travail (OIT) avec « pouvoir de sanction » face aux grandes institutions financières telles le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) ou l’Organisation mondiale
du commerce (OMC)
Le 15 juin 2009, à l’OIT, Sarkozy a défendu à Genève des normes de droit du travail comme devant être obligatoire, «
sinon c’est comme une feuille qui s’envole au vent »
Ce jour là, à l’OIT, à Genève, Sarkozy a condamné le « dumping social » alors que même en Europe où il
existe pourtant 19 Smic dans 27 Etats, il est opposé à l’alignement par le haut vers un Smic unique, arme essentielle s’il en est, contre le “dumping social” ? Et alors qu’il a défendu le TCE et
imposé sans referendum le traité de Lisbonne qui interdisent toute harmonisation sociale et fiscale ?
Le 15 juin 2009, à l’OIT, à Genève, Sarkozy a défendu de « revoir la surveillance prudentielle des banques,
réglementer les hedge funds, les règles comptables, les modes de rémunération… » alors que dans sa campagne électorale de 2007 il défendait les subprimes, les prêts hypothécaires, la
déréglementation boursière, les nouvelles règles comptables américaines, les stock options, prétende à l’OIT
Devant l’OIT, Sarkozy y a dénoncé la marchandisation « des activités humaines comme la santé l’éducation, la culture,
la bio diversité, le travail » alors qu’il privatise en France les hôpitaux, les écoles, la sécurité sociale, les transports, l’énergie, les communications, la Poste..
A Genève, Sarkozy dénonçait la « soumission au droit des affaires des normes sociales et environnementales
», alors qu’en France, il œuvrait à dépénaliser le droit des affaires, les abus de biens sociaux, le droit du travail, à casser les prud’hommes…
Devant l’OIT, Sarkozy a condamné ce jour-là, le « tout pour le capital et rien pour le travail », il a
appelé à une forte régulation financière internationale notamment par la taxe Tobin, il a dénoncé de la cohabitation de l’abondance et de la misère.
Sarkozy demandait toujours ce 15 juin 2009 « des droits pour un travail décent » alors que c’est sous sa
présidence à la tête de l’Europe qu’il a défendu une semaine de 65 h maxima à la place d’une semaine de 48 h maxima et si cela a été repoussé, c’est par le Parlement européen le 17 décembre 2008
!
Là-bas, à Genève, à l’OIT Sarkozy a plaidé contre toutes les « lois qui vont dans le sens de déréguler le marché du
travail »
Le 15 juin 2009, à l’OIT, Sarkozy critiquait « les pays comme les USA, le Japon, l’Inde ou la Chine, qui ne ratifient
pas suffisamment les conventions de l’OIT », alors que lui ne les fait pas respecter en France (comme la convention 81 sur l’inspection du travail, ou celle sur le travail de nuit des
femmes…)
Face à l’OIT, Sarkozy défendait des salaires décents alors qu’il bloque le Smic et les minima sociaux en
France, que le salaire médian est bloqué à 1450 euros, que, de ce fait les caisses de protection sociale n’ont plus de recettes suffisantes pour faire face à la dégradation des conditions de
travail, de vie, de logement.
A Genève, Sarkozy jugeait “chimérique et irresponsable de croire que les peuples subiront sans rien dire les
conséquences de la crise”.
Sarkozy prônait à Genève une « révolution dans la gouvernance mondiale pour que les normes qui sont inscrites dans
les accords internationaux soient effectivement appliquées” mais elles ne le sont pas en France où un milliard d’heures supplémentaires sont faites par les salariés sans être payées ?
Alors que tous les services de contrôle en France, douane, inspection du travail, concurrence, consommation, santé au travail, sont systématiquement affaiblis et ce, au détriment de la lutte
contre les contrefaçons, pour l’hygiène et la qualité alimentaire, pour combattre les produits fabriqués par les enfants ou des travailleurs sans droits syndicaux dans le monde…
Toujours en cette occasion, Sarkozy prévoyait la continuation de la crise financière et économique, et réclamait de «
reconstruire le système financier »
Sinon devant l’OIT Sarkozy s’était écrié : « « Ou nous aurons la justice ou nous aurons la violence !
»
Enfin, Sarkozy défendait l’idée que, lorsqu’ils « viennent au secours d’un pays », le FMI et la Banque mondiale
doivent « lui demander de respecter des règles élémentaires en matière… de droit du travail »(sic)
Comment est ce possible d’atteindre un tel niveau de double langage ? Ce « mec » qui appelle à un Premier mai sur le vrai
travail, puis se reprend puis appelle les travailleurs sans statut à se mobiliser, est un hâbleur, frimeur, capable de dire tout et n’importe quoi… aucune de ses déclarations ne mérite le moindre
crédit.
PS : L’OIT, 186 pays, est un organisme essentiel, sous estimé, sous employé, pour tous ceux qui veulent une autre gouvernance
mondiale que celle du prétendu et féroce « libre-échange » ou les diktats du FMI et de la Banque mondiale. Avec l’ONU, l’OMS, une OME, l’OIT devrait avoir des pouvoirs d’action capables d’imposer
des droits sociaux mondiaux pour les travailleurs, un « travail décent » pour toutes et tous sur cette planète.
« Pour que l’OIT et l’OMC soient deux organismes qui travaillent à parité de façon à rendre le droit du travail
constitutif du droit de la concurrence ».
Je n’ai pas souvent eu l’occasion de faire des amendements majoritairement adoptés dans une assemblée de type parlementaire,
mais ce fut le cas, en novembre 1999, au Conseil économique et social, à la première réunion à laquelle je participais comme « personnalité qualifiée », dans la section « travail ». C’était dans
le cadre d’une demande d’avis de la part du gouvernement Jospin, à l’occasion du sommet de l’OMC à Seattle – lequel fut l’objet ensuite de manifestations de masse qui l’empêchèrent quasiment de
se tenir. L’idée était de donner à l’OIT ( un « G183 ») les mêmes droits de contrôle, de sanction, d’intervention que l’OMC, et de rendre ses conventions aussi incontournables que l’OMC
prétendait le faire avec les siennes. GF
Journée mondiale sur la sécurité et la santé au travail le 28/04 (FNIC CGT)
Sur le site internet annonçant cette initiative, on peut lire : «Depuis 1996, chaque année, le 28 avril, le mouvement
syndical mondial rend hommage aux victimes des accidents et des maladies du travail. C’est en 2003 que le BIT a entrepris d’observer une « Journée mondiale pour la sécurité et la santé au
travail », en mettant l’accent sur la prévention des accidents du travail et maladies professionnelles, tirant parti de ce qui fait traditionnellement la force de l’Organisation, à savoir le
tripartisme et le dialogue social.»
Derrière cette journée, la réalité vécue au quotidien par des millions de travailleurs est éloquente : 268 millions
d’accidents du travail, 1.7 millions de morts, 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles par an, etc….
Le “vrai” travail ? Celui des 600 accidents mortels, des 700 suicides, des 4500 mutilés au
travail par an ? Celui des droits violés, des licenciements sans motif et des heures supp’ impayées ?
Le « vrai » travail ? Celui des maladies professionnelles, des 100 000 morts de l’amiante, TMS, surdité, cancers, qui
augmentent, sont sous-déclarées, sous réparées.
Le « vrai » travail ? Celui dont Sarkozy a diminué le niveau des indemnités journalières en cas d’arrêt forcé pour accident
du travail ?
Le “vrai” travail ? 150 000 accidents cardiaques et 100 000 accidents vasculaires par an dont entre 1/3 et 50 % liés au
travail…
Le “vrai” travail ? Ce jeune ascensoriste de 26 ans écrasé par l’engin qu’il réparait, à cause de la compétition sauvage «
libre et non faussée » entre Otis, Koné, Schindler et Thyssen
Le “vrai” travail ? Et les milliers d’ouvriers désamianteurs que Sarkozy laisse en ce moment mourir sans protection par
refus d’un moratoire alors que de récentes études scientifiques ont découvert des nouvelles fibres cancérogénes ?
Le « vrai » travail ? Celui de l’ouvrier de 55 ans devant son marteau piqueur ? De l’instituteur de 62 ans pour sa 41e
rentrée devant sa classe d’enfants ? De l’infirmière qui soigne encore à 65 ans ? De ceux pour lesquels le travail est devenu si pénible physiquement et mentalement depuis le report de l’âge de
la retraite ?
Le “vrai” travail ? Celui des mini-jobs, des stages, des 800 000 emplois saisonniers, des millions d’intérims et de CDD à
répétition ? Celui des millions de précaires ? « La vie, la santé, l’amour sont précaires… pourquoi le travail ne le serait-il pas? » (Parisot)
Le « vrai » travail ? Celui des millions de travailleurs pauvres qui n’arrivent pas à se loger et à vivre décemment avec
leurs salaires, ceux qui dorment dans mobiles homes, qui mangent des pâtes à partir du 10 du mois, et n’ont de la viande que 3 fois par mois, que les « franchises » empêchent d’aller chez le
toubib, et qui ne peuvent se payer ni le dentiste ni des lunettes ?
Le “vrai” travail ? Celui des travailleurs handicapés exclus du dispositif retraite anticipée et pour lesquels les patrons
paient une faible taxe plutôt que de les embaucher
Le « vrai » travail ? Celui du milliard d’heures supplémentaires non déclarées, non majorées, non payées attribuées à ceux
qui ont un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas ?
Le « vrai » travail ? Celui des femmes qui gagnent 27 % de moins que les hommes ? 85 % des temps partiels sont des femmes
non qualifiées, ont elles un « vrai » travail ?
Le « vrai » travail ? Celui des jeunes à 25 % au chômage et à 80 % en CDD ?
Le « vrai » travail ? Celui des immigrés, forcés à bosser sans droits et sans papiers par des esclavagistes et marchands de
sommeil bien franchouillards ?
Le « vrai » travail ? Celui des seniors licenciés, 2 sur 3 à partir de 55 ans et qui ne peuvent cotiser que 35 annuités
alors que 42 sont exigés dorénavant pour une retraite décente ?
Le « vrai » travail ? Celui du partage féroce et forcé du temps de travail entre sur-travail sous-travail et
sans-travail, avec des centaines de millions d’heures supplémentaires, trois millions de temps partiels à 60 % subi, cinq millions de chômeurs ?
Le « vrai » travail ? Celui des 1 à 4 millions de travailleurs du dimanche (essentiellement des femmes pauvres et
précaires), des 4,3 millions qui travaillent de nuit, de ceux qui subissent des horaires postés, 3X8, 4X8, modulés, annualisés, flexibilisés au détriment de leur vie de famille ?
Le « vrai » travail ? Celui des restaurateurs dont 1 sur 4 utilisent des clandestins, non déclarés dans le fond de leur
cuisine ?
Le “vrai” travail ? Celui d’exploitants agricoles qui tuent des inspecteurs du travail pour pouvoir abuser d’immigrés
clandestins ? Tandis que des petits agriculteurs et ouvriers agricoles exploités par les intermédiaires et grands commerces survivent dans la misère.
Le “vrai” travail ? Celui des manœuvres, la « viande » que méprisent les contremaîtres dans les grosses entreprises de BTP
?
Le “vrai” travail contre le droit du travail ? Celui qui ne fait jamais grève, qu’on ne voit jamais manifester, qui n’est
pas syndiqué, qui piétine son collègue ? Le pauvre exploité apeuré qui souffre, se tait, et approuve son patron comme une dinde qui vote pour Noël ?
Le “vrai” travail « sans statut » ? « La liberté de penser s’arrête là où commence le Code du travail » selon Mme Parisot.
Et la mise à mort du statut de la Fonction publique par une « RGPP » indigne ?
Le « vrai » travail ? Pas celui des fonctionnaires, car naturellement ces gens-là ne travaillent pas… ce sont des boulets
improductifs selon Sarkozy.
Le « vrai » travail… sans loi ? Celui sans état de droit dans les entreprises, sans protection des contrats, sans promotion
dans les carrières, sans garantie de l’emploi ?
Le « vrai » travail sans protection sociale ? Sans salaire brut, sans cotisations, ce que Sarkozy rebaptise « charges
sociales » et qu’il veut abaisser, le Medef réclamant leur suppression?
Le « vrai » travail ? Celui des conventions collectives, vieillies, foulées aux pieds par un patronat qui ne les négocient
plus ?
Le “vrai” travail sans syndicat ? Mais sans syndicat, il n’y aurait rien, pas de Smic, pas de durée légale, pas de congés
payés, pas de sécurité sociale, pas de code du travail
Le « vrai » travail ? Sans CHSCT, sans hygiène sécurité, sans médecine du travail renforcée et indépendante, sans
inspection du travail, alors que Sarkozy a affaibli toutes ces institutions ?
Le « vrai » travail ? Celui sans délégué du personnel, sans comité d’entreprise, sans CHSCT, sans institution
représentative du personnel ?
Le “vrai” travail ? à France Télécoms, des dizaines de suicides, faute inexcusable du patron de combat qui licencie,
stresse, harcèle, casse.
Le “vrai” travail ? Parlons en ! Stress, risques psychosociaux, harcèlement, souffrances, suicides, chantage à l’emploi,
management de combat ?
Le « vrai » travail ? Celui sans justice qui remet en cause les élections prud’hommes et taxe de 35 euros ceux qui sont
obligés de les saisir pour faire valoir leurs droits
Le “vrai” travail ? Les travaux les plus durs sont les plus mal payés, restauration, nettoyage, transports, entretien,
industrie. Dans le bâtiment, 1,1 million bossent surexploités, maltraités, mal payés, accidentés, et meurent sans retraite.
Le « vrai » travail ? Celui des 900 000 foutus dehors par « rupture conventionnelle » de gré à gré sans motif et sans
mesure sociale ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis au chantage à l’emploi, aux licenciements sans cause réelle et sérieuse, abusifs,
boursiers et incontrôlés ?
Le « vrai » travail ? Celui soumis à la spéculation de la finance, des fonds de pension cyniques et rapaces, celui des
Molex, de Sea France, de Gandrange et Florange, de Continental, Freescale, de Lejaby, de Pétroplus, ou des Fonderies du Poitou, de toutes celles et ceux qui ont du se battre pour le garder
?
Le « vrai » travail ? Celui des auto-entrepreneurs, un million en théorie, la moitié en réalité, qui se font exploiter
comme faux salariés, à bas prix et sans protection sociale ?
Le « vrai » travail ? Celui des fausses externalisations, de la fausse sous-traitance, du marchandage, du prêt illicite de
main d’oeuvre, des marchés truqués ?
Le “vrai” travail ? Celui qui bosse dur pour survivre misérablement ou celui qui exploite dur les autres pour vivre dans
des villas dorées, avec des millions d’euros cachés aux Iles Caïman ?
Le “vrai” travail ? Celui des actionnaires, des rentiers, des riches, des spéculateurs, traders ou autres banksters du
Fouquet’s qui gagnent 600 SMIC par an en dormant ?
Le travail n’a jamais enrichi personne, ce qui enrichit c’est d’exploiter le « vrai » travail des autres.
Le « vrai » travail ? Celui de Maurice Lévy patron qui se ramasse 16 millions d’euros d’argent de stocks option de poche
pillés sur les richesses produites par les salariés et des patrons qui s’augmentent de 30 % par an.
Le “vrai” travail ? Qu’est ce qu’il y connaît ce cul doré de Sarkozy ?
D’ailleurs, quelques jours plus tard, Sarkozy nie avoir parlé de « vrai » travail puis se repent : l’expression « vrai
travail » n’était « pas une expression heureuse » sur France le jeudi 26 avril. Et d’appeler à un rassemblement des travailleurs « sans statut » le 1er mai au Trocadéro. Une de ses
calembredaines qui se rajoutent aux autres, à comparer avec un autre de ses discours méconnu tenu devant l’OIT le 15 juin 2009.