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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 22:06

Le Front National vient d’annoncer la création du Cercle National de Défense des Travailleurs Syndiqués (CNDTS), qu’il a présenté, jeudi 10 mars, comme une “association de défense des intérêts sociaux, moraux et juridiques” des militants FN subissant au sein de leurs syndicats “discriminations politiques et exclusions”.

 

 Ce cercle national, qui “n’est pas un syndicat”, doit leur permettre de “se regrouper, indépendamment de leur appartenance syndicale, pour assurer une défense et une riposte aux intolérables atteintes aux principes démocratiques dont se rendent coupables les grandes centrales syndicales”, ajoute le communiqué du parti lepéniste.

 

 L’annonce de cette création fait suite à la décision de Force Ouvrière de retirer son mandat à une déléguée régionale FO du Nord qui se présente aux cantonales sous l’étiquette FN. En février, la CGT a fait de même  pour des raisons identiques avec un de ses militants mosellans.

 

Les syndicats prennent très au sérieux l’”entrisme” du FN. Celui-ci ne date pas d’aujourd’hui. Au milieu des années 1990, après le mouvement social de novembre-décembre 1995, qu’il avait condamné, le parti lepéniste avait multiplié les initiatives dans le monde du travail et cherché  à concurrencer les syndicats sur leur propre terrain. Le FN-Police avait été créé à l’automne 1995. En avril 1996, le cercle Entreprise moderne et libertés (EML) était devenu le FN-EML, une fédération recrutant dans les professions libérales, chez les petits patrons et chez les artisans-commerçants. L’offensive du FN s’était étendue à la fonction publique et aux enseignants. “Les luttes sociales vont progressivement rejoindre le combat contre la mondialisation. Et, dans le secteur public, nous pouvons incarner un point d’ancrage clair”, analysait à l’époque Bruno Mégret, délégué général, dans le magazine Enjeux-Les Echos d’octobre 1996.

De cette tentative d’infiltration, les organisations syndicales ont gardé la mémoire. Elles savent aussi que la percée du FN dans les milieux populaires est ancienne. En 1995, au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen avait recueilli 30% des voix ouvrières, loin devant le socialiste Lionel Jospin (21%) et le communiste Robert Hue (8%).

Le secrétaire général de la CGT, Bernard  Thibault, a adressé un courrier de mise en garde,  en date du 8 mars, aux responsables des organisations cégétistes. “Même repeinte à la couleur “Marine”, l’exploitation par le FN des peurs et de la précarité sociale engendrée par les politiques en vigueur demeure la même et trouve sa source selon lui dans une cause principale : l’étranger. L’immigré comme le Français qui n’est pas “de souche” sont ainsi présentés comme les responsables de tous les maux”, analyse M. Thibault en invitant la CGT à se mobiliser. La direction confédérale ne s’arrêtera pas là : elle a décidé de décrypter le programme social du FN pour apporter des arguments supplémentaires à ses équipes.

 

Dans cette affaire, les syndicats avancent à la fois séparément et ensemble. L’intersyndicale peaufine la déclaration qu’elle devrait adopter lundi 14 mars. Elle y reviendra sur la crise et réitérera son opposition à l’idée de “préférence nationale” défendue par le FN. Elle proposera à FO, à la CFE-CGC et à la CFTC de la signer. 

 

Source : Le Monde.fr, 11 mars 2011

 

 

NDLR :

Le FN veut faire croire qu'il peut défendre les salariés à faible revenu. C'est une stratégie purement électorale.

Pour attirer de nouveaux électeurs, il essaie de créer un faux "syndicat" et Il tente aussi de récupérer sur leurs listes des syndicalistes pour utiliser leurs images.

Seulement, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. La désillusion sera pire que celle qui a suivi l'élection de Sarkozy.

 

Donc, amis salariés, ne soyez pas dupes.

 

Quant aux syndiqués, n'oubliez pas ces principes :

 

 

* la CGT est ouverte à tous les salariés quels que soient leurs statuts social et professionnel, leur nationalité,

leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses ;

* la liberté de candidature aux élections politiques est elle aussi reconnue dés lors qu’elle s’exerce en respectant l’indépendance de l’organisation et que nul ne se réclame de son appartenance à la CGT pour des fins autres que l’action du syndicat. C’est une règle de vie commune qui s’applique quelques soient les étiquettes et qui préserve ainsi l’unité des adhérents dans la CGT pendant et au-delà des campagnes électorales.

 

La CGT « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie, et toutes les exclusions »  

 

(statuts de la CGT).

 

 

A cet égard, les UD et UL doivent faire le ménage si des représentants du syndicat sont des partisans du FN, notamment à l'UL de Maintenon !

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 21:20

 

Entretien exclusif

 

 

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« Camarades ! Camarades ! Le père Noël est parmi nous ! »

 

 Dans la sono de la CGT, à Amiens, en pleine manif, les « Tous ensemble! Tous ensemble! » s’interrompent.

Place au silence, à la stupéfaction, à un cri de ralliement :

 

«Camarades ! Le père Noël a choisi son camp ! »

 

Toutes les radios, les caméras se précipitent sur lui :

«Que faites-vous là, père Noël?», mais lui, taciturne, habitué à la solitude, rejoint paisiblement sa place : dans le cortège, parmi les travailleurs. à peine bougonne-t-il contre ces «médias vendus» : «Ah, on ne m’y prendra plus, ça non, à livrer des téléviseurs, écran plat ou pas, pour le 25 décembre! » .Toutes les demandes d’interviou sont refusées. Toutes ?
Non.

 Dans la foule, il aperçoit un enfant, vêtu de notre magnifique maillot : « Ah, Fakir ! » s’exclame-t-il, et le
voilà qui embrasse le jeune garçon.

Le père Noël : C’est un peu à cause de toi si je suis là…

Marius : Comment ça ?

Le père Noël : Oh, le ras-le-bol couvait depuis longtemps. D’abord, quand ils ont voulu me sucrer mon traîneau. Les rennes coûtaient trop cher à entretenir, d’après eux. Fallait les nourrir toute l’année, pour une journée de boulot. Réduction des coûts oblige, on allait louer une camionnette chez Europcar... Juste un hic : je devais passer le permis. Cent douze fois que je le tente, cent douze fois que je le loupe, eh eh. Après, dans mon bureau, y a pas la clim’, et la température est vachement montée, au pôle Nord. Je suis obligé de m’enfermer dans un frigo. Et le dernier coup, là, c’est quand ils m’ont supprimé des postes de lutins. “Rationalisation du processus de production”, ils ont justifié. Il fallait que je passe “à la gestion de mes stocks par informatique” ! Fallait que les commandes m’arrivent par e-mail, et plus par la Poste !

Marius : Ben oui, ça irait plus vite avec MSN… C’est quoi, ton profil Facebook ?

Le père Noël : Mais j’y connais rien, moi, gamin, à tous tes machins ! Je suis dépassé. Je leur ai dit : “Embauchez un jeune ! Ouvrez un centre de formation !”

Marius : Mais pour la barbe ?

Le père Noël : La barbe, de toute façon, c’est une fausse. Tu peux tirer dessus… Mais bon, j’ai demandé à la caisse de retraite mon relevé d’annuités : ces enfoirés- là, en cent cinquante ans, ils ne m’ont déclaré que cent cinquante jours ! Et je ne sais même plus auprès de quel patron protester : avant, c’était Coca-Cola, après j’ai eu plein d’employeurs, JouéClub, Barbie, etc., maintenant ils m’ont mis “auto-entrepreneur”. Je crois que je me suis fait enfler.

Marius : C’est pour ça que tu viens ici, alors ?

Le père Noël : C’est pas si simple. Au départ, je déprimais dans mon coin, et je suis bien isolé, tout là-haut, crois-moi. Je pleurnichais sur l’ingratitude du monde, avec tous les services que je vous ai rendus... Et puis le déclic, c’est l’an dernier, tous ces abonnements Fakir que j’ai déposés au pied des cheminées. Je l’ai ouvert, ce journal. J’en ai détourné quelques numéros, même. Et là, qu’est-ce que j’ai découvert ?

 

Eh ben que des exploités, isolés dans leur boîte, qui dépriment dans leur coin, y en avait des milliers ! Des gérants de Petits Casino, des ouvriers de chez Parisot, des caissières de chez Auchan, des facteurs de La Poste ! Et qu’il suffirait que nous tous, là, qui nous croyons tout seuls, il suffirait qu’on se mette ensemble pour qu’on leur botte rudement le cul, à tous ces pimpins !

C’est comme si je m’étais réveillé après un long, un très long sommeil : mais bon sang de bordel de bonsoir, c’est pas pour rien que ma tenue elle est rouge, non ? »

(article publié dans Fakir N°48, décembre 2010) 

Le journal Fakir est un journal papier, en vente chez tous les bons kiosquiers ou sur abonnement. Il ne peut réaliser des enquêtes, des reportages, que parce qu'il est acheté.

 

 

 

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 20:58

Me 02 mars :

 

Le Thé de l’Eléphant doit continuer à vivre en Provence.

 

Implanté depuis 118 ans à Marseille, puis à Gémenos le Thé de l’Eléphant doit poursuivre son activité qui fait vivre 182 familles, sans compter les emplois induits.

 

Demain jeudi 3 mars à 11H30, les représentants du CE Fralib accompagnés de leur Cabinet d’expertise qui sera représenté par Jean-Louis POLY son Directeur ainsi que des représentants de l’Union Départemental et la fédération CGT se rendrons au Conseil Régional.

A cette occasion nous vous informerons des premières fondations de notre solution alternative.

 

 

Nous vous invitons à une conférence de presse :

Jeudi 3 mars 2011  à 12H30

À  l’Union Départemental CGT des Bouches du Rhône.

23, Boulevard Charles Nedelec 13003 Marseille

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Ma 01 mars :

Bonsoir à tous,

 

 

Hier matin, à l’audience du Tribunal de Grande Instance de Marseille,  la Direction de Fralib a brillé par son absence.

En effet, alors qu’il est chargé par Unilever de mener le projet de fermeture de notre site et qu’il assigne devant le TGI de Marseille, notre camarade David Tangar Secrétaire du CHSCT, le PDG Llovera s’offre tranquillement des vacances au ski.

Une fois de plus, cela démontre bien, le peu de considération qu’a cet individu et, plus largement les dirigeants d’Unilever, pour les salariés de Fralib !

 

L’audience s’est bien passée ; notre avocat Amine GHENIM égal à lui-même, a une nouvelle fois était très bon. Il a très justement démontré que cette procédure engagée par Unilever était abusive.

Il a également démontré l’incohérence de la démarche d’Unilever qui souhaite convoquer le CHSCT sur les conséquences d’un projet qui - à ce jour - n’a toujours pas été soumis au Comité d’Entreprise.Je joins a ce message nos conclusions dans cette affaire.

 

Le juge rendra sa décision lundi 7 mars 2011.

 

En même temps, nous continuons à travailler à notre projet alternatif. A ce sujet, dans la poursuite de la réunion que nous avons eue avec l’ensemble des collectivités territoriales le 9 février dernier, nos experts ont élaboré un document de travail, que nous présenterons dès jeudi 3 mars au Conseil Régional et à l’ensemble des collectivités parties prenantes de notre solution alternative.

Après cette rencontre,  nous rendrons public le plus largement possible ce document qui en  pose les fondations.

 

Comme vous le voyez, on avance.

Nous mettons tout en œuvre pour que notre projet soit « l’alternative » à la décision d’UNILEVER de sacrifier 182 familles pour gaver encore plus leurs actionnaires et engraisser leurs serviteurs.

 

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 23:44

 

 

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NDLR : Dans les pays du Maghreb, les salariés se battent pour défendre leurs droits face aux nantis.

 

Vous pouvez vous aussi le faire en France, à Dreux en prenant une carte syndicale CGT :

 envoyer un courriel à  cgt.union-locale121@orange.fr, ou téléphoner au 09 64 03 32 88.

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 23:40

 Demain, c'est peut être nous, pour le plus grand profit des promoteurs et des élus complaisants, car intéressés !

 

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Source : La République du Centre 04/02

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 23:23

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 23:07

Ras le bol de la casse dans l'éducation...   

 

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Source : La République du Centre 11/02 

 

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Tour de chauffe le samedi 22/01 à Chartres...

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puis à nouveau le 10/02...

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Merci à Delignes et Jac.

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Luc Chatel, démolisseur de l'école républicaine

Pour L'Hérétique, Luc Chatel maquille l'assèchement du budget de l'éducation par des propositions innovantes (primes aux chefs d'établissement, apprentissage de l'anglais dès le plus jeune âge...), mais qui servent surtout à masquer les réductions d'effectifs et les coupes budgétaires.

Je voulais revenir une fois encore sur la manière de procéder de Luc Chatel (celui-là, je l'ai dans le pif). Elle est symptomatique du sarkozysme en action.

Chatel, je l'ai dit à plusieurs reprises, démolit consciencieusement notre école républicaine en l'étouffant par compression. Empêcher les collèges et lycées de fonctionner est une garantie d'organiser une fuite vers l'école privée, guère mieux lotie, au demeurant. En France, l'école privée est quasi-publique, sauf quand elle est hors-contrat. Ah, le hors-contrat, le rêve américain de Chatel et Sarkozy...

Mais revenons à nos moutons. Question : pourquoi Luc Chatel vient-il d'annoncer que les chefs d'établissement méritants recevraient des primes ? Réponse : parce qu'il les a chargés d'organiser la pénurie. En réalité, les chefs d'établissement ne sont nullement responsables de cette pénurie. Ils ne font que redistribuer, intelligemment ou non, les moyens dont ils disposent. En faisant son annonce, Chatel est assuré de détourner l'ire des enseignants contre leurs principaux et proviseurs. Bien joué, Tullius Castelus Detritus (voir La Zizanie de Goscinny pour comprendre l'allusion) !

Ah, Chatel et les calculs. Tiens, c'est une section académique du SNES, un syndicat enseignant, qui illustre assez bien les connaissances mathématiques de Chatel : il ne connaît que la soustraction. Chez eux, par exemple, cela donne :

Rentrée Versailles 2011 : le théorème de Chatel => Élèves plus 1159 = Emplois moins 493

Ça, c'est du calcul mental, hein, mon Luc ? Tiens, un nonos, allez, allez, attrape, mon bon toutou à son Nicolas !

Méthode sarkozyste en action : on dresse les citoyens les uns contre les autres. Ça marche à tous les coups, ou presque. Roms, juges, étrangers, chefs d'établissement, on trouve toujours un coupable en sarkozie. C'est cette manière de faire insupportable que n'a cessé de dénoncer, en vain, Bayrou pendant toute la campagne présidentielle de 2007. C'est là le danger qu'il avait perçu pour la France. Un Président devrait être un pont entre les hommes, Sarkozy est une frontière barbelée. Et ses sbires aussi.

L'école ne semble guère faire recette dans l'opposition. Le Front National s'en moque comme de la dernière guigne, et à vrai dire, lisez son programme (le FN juge l'école dépensière, ce qui en dit long sur l'attention qu'il compte porter à l'éducation ; son programme annonce d'ailleurs clairement des réductions d'effectifs !), en fait, ce qu'il pourrait reprocher à Sarkozy, ce n'est de ne pas aller encore plus loin dans la casse de l'Éducation Nationale. Au PS, on demeure sans voix. Seul le MoDem a réagi par la voix de son porte-parole, Yann Wehrling, qui a parfaitement senti l'entourloupe :

Ce ministre est très inventif. Il nous annonce des mesures qui peuvent être intéressantes, comme l'apprentissage de l'anglais dès le plus jeune âge ou celles visant à la cohérence des matières scientifiques... Mais il y a aussi le contexte dans lequel s'inscrivent ces mesures, celui de la réduction des postes. Il y aura quand même, à la rentrée 2011, près de 8.967 postes en moins.

Nous soupçonnons M. Chatel de créer un écran de fumée pour cacher cette réalité de coupes budgétaires qui aboutira immanquablement à un recul de l'école en France. Moins d'enseignants, c'est une plus mauvaise Éducation nationale, alors que l'on constate un recul de la maîtrise du français lui-même. Nous ne voulons pas être dupes de ces annonces qui enrobent et dissimulent cette logique de coupes budgétaires qui remplace toute réflexion sur l'Éducation nationale.


Ouf. Merci, Yann. Y'a quand même quelqu'un qui l'ouvre, dans le silence assourdissant de la classe politique quand l'actualité évoque nos collèges et nos lycées. Que deviendrons nos enfants ?

Lire d'autres articles de L'Hérétique sur son blog.

 

Mercredi 2 Février 2011

L'Hérétique - Blogueur associé

 

 

Source :

http://www.marianne2.fr
 
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 Source : 20 minutes du 01/02

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A-quand-l-ecole-sans-prof-Marianne-5-au-11-fev-2011.jpg

 

 Source : Marianne du 5 au 11/02

 

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L'employabilité ne doit pas être le seul but de l'Education

Dans cette tribune, Francis Daspe dénonce l'approche éducative par l'évaluation de compétences, approche qui réduit l'école à un outil utilitariste de préparation d'une main d'oeuvre flexible et formatée aux besoins du marché. Au mépris de la mission de l'Ecole de la République, qui doit « contrecarrer les destinées sociales ».
L’approche par compétences ne cesse de gagner du terrain aux différents niveaux du système éducatif français. C’est ainsi que l’évaluation tend de plus en plus à s’effectuer à l’aide de grilles et autres référentiels. Cette méthode est utilisée dans les écoles élémentaires depuis quelques années. Elle est en train de se mettre en place en collège où un livret de compétences est censé accompagner les collégiens, notamment en vue de l’obtention du diplôme national du brevet. L’opération est souvent présentée comme un moyen de rationaliser les pratiques pédagogiques et d’améliorer les performances du système éducatif. Mais la réalité est bien différente : ses incidences ne sont absolument pas neutres.

La première critique s’exprimant à l’encontre des compétences a trait à leur caractère binaire. Le cerveau humain est-il réductible à une série d’opérations élémentaires ? Peut-on subdiviser ses activités dans des cases pour évaluer les performances d’une façon scientifique et objective ? La segmentation des savoirs ne constitue pas un gage d’efficacité et de pertinence pédagogiques. La voie est ouverte à une évaluation au final très standardisée singulièrement dépourvue de nuances.
 
Les compétences sanctionnent en outre une vision minimaliste et utilitariste des savoirs transmis. Elles sont intimement liées avec la définition d’un socle commun à la fin du collège qui fait débat en raison de la déconnexion accrue avec les savoirs disciplinaires. Une compétence est un savoir, si minime soit-il et quelle qu’en soit la nature, susceptible de répondre aux besoins du marché : dans cette logique les connaissances désintéressées ne possédant aucune valeur immédiatement marchande ne sont plus reconnues à leur juste valeur. Pourtant celles-ci sont souvent les plus formatrices. Sans compter le temps qui sera consacré à ces modalités d’évaluation au détriment de la transmission de connaissances… Au lycée, cette méthode d’évaluation ouvrira la porte à une nouvelle tentative d’introduction du contrôle continu au baccalauréat.

La mise en place des livrets de compétence représente par ailleurs une référence à peine voilée aux livrets ouvriers que le mouvement syndical avait réussi à faire abolir. Par ce prisme les implications sociales de la pédagogie par compétences apparaissent de manière extrêmement éclairante pour mieux renseigner sur les finalités poursuivies. Elles s’inscrivent résolument dans un projet d’assujettissement : elles sont la transposition dans le champ de l’éducation du discours de l’entreprise.
 
Le système éducatif tend de la sorte à se caler en fonction du seul critère de l’employabilité.

L’objectif recherché est bien de préparer une main d’œuvre flexible et obéissante pour les besoins en travailleurs peu qualifiés des entreprises. Nous assistons désormais, non plus à une élévation générale du niveau de qualification, mais à sa dualisation avec corrélativement une augmentation du nombre des emplois hautement qualifiés et une croissance significative des postes de travail faiblement qualifiés. Le socle à la fin du collège, avec son livret de compétences et son évaluation par compétences, symbolise cette école à deux vitesses en retranscrivant cette dualisation nommée par les instances européennes « polarisation dans la demande de compétences » : pour la masse un malheureux passeport pour la survie, pour une élite définie sur critères sociaux autant la possibilité que la nécessité d’aller largement au-delà pour satisfaire ses instincts de reproduction des dominations sociales.
 
L’honneur de l’Ecole de la République consiste au contraire à contrecarrer le sens des destinées sociales. L’analyse marxiste a bien montré comment le processus de division du travail dépossède les travailleurs de leurs savoirs de métiers, les réduisant à des tâches aliénantes. La parcellisation et la segmentation des savoirs par l’approche par compétences trouvent leur corollaire sur le marché du travail avec la division des tâches de production. Il s’agit alors de construire artificiellement des comportements fondés sur la recherche de l’efficacité professionnelle et de la rentabilité économique.
 
Pour les militants d’un projet de transformation et d’émancipation sociales, il devient essentiel de récuser vigoureusement toutes ces pratiques pédagogiques tendant à instaurer un projet de conformation sociale. L’approche par compétences en constitue un élément parmi d’autres. Un système scolaire basé sur une évaluation de ce type deviendrait totalement aliénant pour les élèves. Cela conduirait à transformer en gageure l’objectif de les éduquer à la citoyenneté. Ceux-ci ne seraient plus considérés comme des citoyens à former, mais comme des forces productives indifférenciées avec pour seul impératif de gérer au plus efficace et de canaliser au mieux le stock.

* Président de la Commission nationale Éducation du Parti de Gauche, Secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée.

 

Dimanche 13 Février 2011

Francis Daspe - Tribune

 

 

Source :

http://www.marianne2.fr
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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 21:32

Le combat continue...

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06/02/2011, Bonsoir à tous,

 

Les salariés de Fralib sont en lutte depuis le 28 septembre 2010 contre la fermeture de leur usine et pour le maintien de l’activité industrielle qui fait vivre 182 familles, sans compter les emplois induits.

 

La direction, tout au long de la procédure s’est comportée de façon déloyale et malhonnête, traitant les instances représentatives du personnel et les salariés avec mépris et indignation.

 

Nous avons saisi le TGI de MARSEILLE et le juge des référés a rendu sa décison vendredi dernier avec une semaine d’avance.

Le juge nous donne raison sur toute la ligne.

Cette décision nous conforte dans nos convictions que rien ne justifie la décision d’Unilever de fermer notre usine.

 

Cette première victoire est celle de toutes celles et tous ceux qui n’acceptent pas l’injustice, qui refusent la fatalité et qui pensent que d’autres choix sont possibles !

Nos 4 mois de lutte viennent de le démontrer. 

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07/02/2011, Bonsoir à tous,

 

 

L’assemblée générale de ce matin a réuni une très large majorité des salariés.

Nous avons lu et commenté l’ordonnance rendue par le juge des référés du TGI de Marseille.

Cela a permis, à chacun, de bien mesurer que dans son ordonnance, le juge nous donne raison sur tous les points que nous avons soulevés. Cela nous renforce dans notre  lutte juste et légitime.

Cette victoire est celle de toutes celles et tous ceux qui n’acceptent pas l’injustice, qui refusent la fatalité et qui pensent que d’autres choix sont possibles !

Nos 4 mois de lutte viennent de le démontrer.

 

Nous ne lâchons rien, dès demain une action est prévue dans la région, les salariés se réuniront à 9 h00 à l’usine pour cette initiative.

PLUS QUE JAMAIS continuons le Boycott de LIPTON

    

NOUS NE LAISSERONS PAS PARTIR LE THE DE L’ELEPHANT DE PROVENCE

 

 

 

Bien entendu, nous continuons à travailler à notre projet alternatif.

La réunion de travail technique convenue avec le Conseil Régional, l’ensemble de tous ceux qui se sont engagés avec nous et nos experts se tiendra mercredi 9 février à 16 h00 au Conseil Régional.

Comme vous le voyez, on avance très vite, tout est mis en œuvre pour que notre projet permette le maintien de l’activité industrielle et les emplois.

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08/02/2011, Bonsoir à tous,

 

Juste un petit message pour vous transmettre les articles de presse d’aujourd’hui.

 

L’information du jour, c’est que nous avons franchi une nouvelle étape dans notre action pour populariser le BOYCOTT de LIPTON. Nous nous sommes rendus à une soixantaine de salariés de FRALIB avec l’UD CGT 13, l’US AGRO CGT et bien sûr nos camarades de l’UL des quartiers NORD au magasin CARREFOUR du GRAND LITTORAL où nous avons distribué nos tracts et surtout investi le rayon LIPTON pour afficher à l’aide de petits autocollants le BOYCOTT sur les produits LIPTON.

 

Il y avait une présence importante des médias Télé, Radio et Presse écrite.

 

Cette initiative a pour but de nous rapprocher au plus près possible des consommateurs pour les sensibiliser à notre lutte.

 

Nous ne lâchons rien, d’autres actions de ce style sont déjà prévues dans la région.

 

 

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 21:40

Editorial par Jean-Emmanuel Ducoin

 

 

Combien de suicides à La Poste ? Faudra-t-il que le décompte macabre dépasse les bornes pour que, comme à France Télécom, on finisse par ouvrir les yeux ?

 

Simone de Beauvoir disait souvent que « la vie garde un prix tant qu’on en accorde à celle des autres, 
à travers l’amour, l’amitié, l’indignation, 
la compassion ». Demeurent alors les vraies raisons d’agir, de parler. Et aussi de dénoncer !

 

L’enquête que nous publions aujourd’hui sur le désastre humain à La Poste ne devrait pas constituer une indignation de plus s’ajoutant à tant d’autres, mais devrait bel et bien agir comme une révélation, une mise en alerte, un cri collectif contre la mise en danger d’autrui ! Ce qui se passe en effet chez le « premier employeur de France après l’État », selon la terminologie officielle, a de quoi nous inquiéter et nous révolter. La Poste en plein mal-être ? Beaucoup en sourient.

 

La réalité s’avère pourtant d’une cruauté extrême : stress, ambiance délétère, conditions 
de travail dégradées, rapports alarmants des médecins 
du travail, managers cruels, harcèlement… et suicides.

 

Chacun connaît les racines du mal, déjà expérimentées chez France Télécom. La Poste vit une crise identitaire sans précédent. Cette administration, que le monde entier jadis nous enviait, a été récemment transformée en société anonyme par le gouvernement de Nicolas Sarkozy – avec le cortège antisocial qui accompagne la privatisation. Pour décrire ce que les dirigeants tentent de leur imposer, certains postiers en pleine souffrance psychologique, n’hésitent pas à parler de « révolution culturelle ».

 

Les témoignages que nous publions sont éloquents et incarnent les uns après les autres l’ampleur de ce malaise social. Management dur, aveugle, souvent scandaleux. Cadences de plus en plus infernales. Changements de poste (sans mauvais jeu de mots) injustifiés. Logiques libérales mises en place du haut en bas de la hiérarchie, en totale contradiction avec les valeurs et l’éthique des missions de service public d’autrefois. Rappelons qu’avec 13 000 emplois supprimés par an, La Poste a déjà perdu 63 000 salariés depuis 2003...

 

« La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » Vous vous souvenez ? C’était cynique comme du Laurence Parisot... En cette époque où tous les salariés sont menacés d’être dissous dans l’acide financier, quand toutes les frontières de la douleur ont déjà cédé sous 
les assauts du monstre de l’injustice, il faut se rendre 
à l’évidence : la souffrance au travail tue beaucoup 
ces temps-ci.

 

L’« affaire » France Télécom a levé le voile. Celle de La Poste sera plus grave encore. Évoquant ni plus ni moins une « vague de suicides », les syndicats avancent déjà le chiffre effarant de 70 décès. Faudra-t-il que le décompte macabre dépasse les bornes pour que, comme à France Télécom, on finisse par ouvrir les yeux ?

 

Comme chaque suicidé à La Poste paraphe 
par son sang l’arrêt de mort du service public, chaque souffrance extrême au travail nous parle 
d’un monde désaxé sur la gestion et la rentabilité, où 
la sauvagerie du chacun-pour-soi tend à effacer le métier bien fait et la qualité fondée sur les règles de l’art, 
le vivre-ensemble et la coopération. Figure là tout ce que l’on sait, hélas, de l’évolution des conditions de travail 
au sein de l’économie dite « libérale » : la pression, 
la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, l’humiliation, etc. Répétons-le encore 
et encore : l’idée que le suicide puisse devenir un acte ultime de résistance nous est insupportable !

 

Jean-Emmanuel Ducoin L'Humanité 27/01/2011

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 21:27
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