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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 21:56

 

 

aspartame 1

 

aspartame 2

 

 Source : Marianne, 15 au 21 janv 2011.

 

 

aspartame verite allegee

 Source : Le Canard Enchainé, 19 jan 2011

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 18:31

Suite du dossier...

 

 

 

mediator-piano

 

 

Après des remboursements injustifiés du Médiator, l'addition va exploser pour la sécu...

 

 MAUVAIS COUTS DU MEDIATOR CANARD 20 12 2010

 Source : canard enchaîné du 20 déc 2010

 

 

 Nouvelle estimation de la mortalité à long terme...

 

MEDIATOR LA REP LU 20 12 2010

 

 Les responsables gouvernementaux n'avaient jamais entendu parler de rien ! ....

 

MEDIATOR EXCUSE D'IGNORANCE CAMUS 21 12 2010

 

 MEDIATOR CLASSE POLITIQ EMBARRASSEE LA REP MA 21 12 2010

 Source : La République du Centre du 21 déc 2010

 

 

 

Nier ou réduire les faits, habitude des "voraces financiers voyous" , avec ou sans légion d'honneur...

la une LIBE 06 01 2011

 

 

 

 

 

 

 

651 mediatueur

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 22:09

 

Bonjour à tous,

 

Encore une semaine bien chargée qui vient de s’achever.

 

Le rassemblement que nous avons organisé lundi 10 janvier à l’usine avec l’ensemble des salariés et la participation des salariés de NET CACAO, de ceux de la Poste du 2ème arrondissement (en grève depuis 102 jours) et les salariés des Mutuelles de Provence en lutte pour l’emploi et la protection sociale a été un grand moment.

 

Nous étions également présents aux rassemblements à l’initiative des forces de gauche mardi devant la Préfecture de Marseille ou on nous a permis de prendre la parole.

 

Bien évidemment, nous étions nombreux au 1er rendez-vous de convergences, organisé par l’UD-CGT jeudi 13 janvier 2011 devant  le Medef à MARSEILLE, ou là aussi nous sommes intervenus.

 

Dès mardi 11 janvier, au lendemain de la dernière réunion de CE selon la direction dans le cadre de la procédure, nous avons  sollicité par courrier le Conseil Régional, le Conseil Général, la Communauté Urbaine de Marseille, la  Communauté d’Agglomération du pays d’AUBAGNE et de l’ETOILE et les communes de Gémenos et d’Aubagne.

 

Les contacts sont déjà pris avec tous et nous allons rapidement les rencontrer.

Dès demain matin, nous allons rencontrer  le Président de la Région M. Michel VAUZELLE.

Nous rencontrons également demain après midi le maire de Gémenos M. Roland GIBERTI.

 

Nous mettons tout en œuvre pour que notre projet soit « l’alternative » à la décision d’UNILEVER de sacrifier 182 familles pour gaver encore plus leurs actionnaires et engraisser leurs serviteurs.

 

Notre lutte s’organise de partout. Hier les anciens salariés de FRALIB au Havre se sont réunis pour nous soutenir dans l’action et s’organiser. Ils ont déjà participé aux collages d’affiches du Boycott de LIPTON au Havre, et ils vont continuer dans les prochains jours. A cette occasion je leur avais fait passer un petit message que je joins.

PLUS QUE JAMAIS, N’OUBLIEZ pas le Boycott de LIPTON

 

nous sommes déterminés

nous allons continuer à lutter

pour le maintien de notre site et de son activité industrielLE.

ON NE LAISSERA PAS PARTIR LE THE DE L’ELEPHANT DE PROVENCE.

 

Hasta la victoria siempre !

 

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INTERVENTION CGT FRALIB GEMENOS le 13/01/2011

 

 

 

Le mardi 28 septembre dernier, dans une simple déclaration de trois pages, le groupe Unilever annonçait sa volonté de tenter de mettre fin à 118 ans de présence du thé de l’Eléphant dans la région marseillaise.

Pour satisfaire et gaver ses actionnaires, pour pouvoir continuer à octroyer aux dirigeants de ce groupe  des salaires de plus en plus indescants ( le salaire annuel du PDG UNILEVER Monde en 2008 était de 4 740 000€ soit 393500€ par mois), il voudrait sacrifier la vie de 182 salarié-e-s et de leurs familles, sans compter les emplois induits et les sous-traitants.

 

Dans les années 70, quand UNILEVER a acquis le Thé de l’Eléphant, l’entreprise fabriquait des sachets pour la seule région Provence Alpes Cotes d’Azur, prés de 400 salariés y travaillaient.

En 1997, Fralib c’était 3 sites de production, aujourd’hui, il ne reste plus qu’un site, Gémenos.Les effectifs salariés sont passés de 650 à 182.

 

Au niveau du groupe, en 2000 : UNILEVER employait 287000 salariés au niveau mondial dont 11 500 en France.

En 2009, UNILEVER n’emploie plus que 163 000 salariés au niveau mondial dont 3200 en France. Au passage 124 000 emplois supprimés dont 8300 en France et plus de 150 sites fermés, restructurés ou vendus.

 

Pour les salaires, celui d’un opérateur en 1989 se situait  46% au dessus du SMIC, aujourd’hui il n’est plus qu’à  3,5% du SMIC.

 

Cela explique pourquoi le poids de nos salaires y compris ceux de nos dirigeants avec les cotisations sociales et patronales incluses dans une boîte de 25 sachets de thé ou d’infusion n’est que de 16 centimes d’€uros, pour un prix dans le commerce entre 1€65 et 2€60.

Nos salaires ne pèsent plus rien et cela ne leur suffit pas !!!

 

Depuis 2007, le groupe arnaque l’état et les contribuables français par la création d’une structure en Suisse qui, par un montage financier, reçoit tout le profit alors que c’est en France que sont créées les plus-values.

Chaque année, ce n’est pas moins de 200 millions d’Euros qui échappent à la fiscalité, c’est plus de 60 millions d’Euros d’impôts qui échappent au fisc Français.

 

Nous avons démontré que l’usine de Gémenos a toute sa légitimité :

 

Ø La France représente le premier marché des thés et infusions aromatisés de l’Europe de l’ouest.

Ø La valorisation des produits vendus en France est la plus importante en Europe (25€ le Kg contre 8 à 9 Kg pour les autres marchés).

Ø C’est en France qu’Unilever réalise l’essentiel de ses profits.

 

 

Nous avons engagé, depuis le 28 septembre dernier, une lutte pour le maintien de l’activité industrielle et des emplois dans cette région déjà durement touchée par le chômage et la précarité.

 

Cette lutte est dans le prolongement de celle du printemps.

 

Elle porte la résistance des salariés, devant l’injustice et l’inacceptable, le besoin de changer cette société que, par leur politique, gouvernement et patronat rendent tous les jours plus injustes.

 

Cette politique mène vers le chômage, la précarité et la misère, conséquences de la casse de l’industrie, la baisse des salaires la remise en cause des acquis sociaux, l’allongement de l’âge de départ en retraite et la baisse des pensions, la remise en cause de la protection sociale ou de plus en plus de personnes renoncent à se soigner par manque de moyen financier.

 

La question de la répartition des richesses créées et sa réappropriation est plus que jamais d’actualité. Il est de notre devoir à tous de les arrêter sinon ils nous prendront tout.

 

Il y a 10 jours nous avons déposé des propositions pour un projet alternatif à la fermeture de notre entreprise.

 

La marque nationale et traditionnelle du Thé de L’Eléphant est la propriété des salariés et le symbole de toute l’usine. Elle doit être sauvegardée et rester propriété des salariés qui, par leur savoir-faire, ont su construire sa notoriété par sa reconnaissance et la qualité de ses produits.

 

Pérenniser l’activité du site exige que le groupe et les pouvoirs publics s’engagent à mettre à disposition le réseau commercial, les machines, les approvisionnements…

 

Au-delà des discours, les pouvoirs publics, les collectivités territoriales doivent s’engager concrètement et financièrement dans la relance de l’activité de thé et d’infusion à Gémenos. Fralib, gérée par les salariés, doit devenir l’« Entreprise provençale et nationale » de conditionnement de thé et d’infusion, sous la protection et avec l’engagement concret des collectivités territoriales (région, département et municipalités) répondant aux besoins des consommateurs de notre pays.

 

Le groupe Unilever sur ce sujet pour le moment s’oppose à nos propositions.

Ce n’est pas une surprise. Ils disent notamment qu’ils ne vendront pas la marque Elephant. Mais on ne veut pas qu’ils nous la vendent, la marque Elephant appartient aux salariés de Fralib et nous n’avons pas l’intention de les laisser partir avec, c’est différent !

 

Par contre aujourd’hui nos propositions recoivent un très bon acceuil. Nous avons sollicité le Conseil Régional, le Conseil Général, la Communauté Urbaine de Marseille, la  Communauté d’Agglomération du pays d’AUBAGNE et de l’ETOILE et les communes de Gémenos et d’Aubagne.

Les contacts sont pris avec tous pour les rencontrer dans les prochains jours, dès lundi matin nous rencontrerons le Prédident de la Région M. Michel VAUZELLE.

 

Enfin, nous continuons plus que jamais à appeler au Boycott des produits LIPTON.

Ce Boycott est un élément essentiel de notre lutte, plus les consommateurs Boycotteront LIPTON plus cela fera mal à UNILEVER et plus nous nous rapprocherons de la victoire.

 

Le thé de l’ELEPHANT a 118 ans d’existence

 à MARSEILLE,

L’ELEPHANT EST FRANÇAIS EN PROVENCE IL VA RESTER

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 06:30

CHINE IPHONE OUEST F 18 19 DEC 2010 A

CHINE IPHONE OUEST F 18 19 DEC 2010 B

Source : Ouest france 18 et 19 dec 2011

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 22:02

Lundi 3 janvier, lors de la réunion plénière du Comité d’Entreprise, nous avons adopté à l’unanimité les propositions des élus CGT et CFE/CGC visant à la mise en œuvre d’un projet alternatif pour poursuivre l’activité du Thé de l’Eléphant qui fait vivre 182 familles, auxquelles s’ajoutent les emplois induits.

 

Notre décision à un écho très important, qui fait que nous sommes extrêmement sollicités. Les médias, y compris maintenant au niveau national, qui suivent de très près notre lutte, y contribuent.

 

Nous allons maintenant tout mettre en œuvre

pour que notre projet soit « l’alternative » à la décision d’UNILEVER

 de sacrifier 182 familles pour gaver encore plus leurs actionnaires et engraisser leurs serviteurs.

Vendredi, la direction a convoqué les organisations syndicales pour :

 

-Donner des indemnités de « préjudice » en échange à la renonciation à tout recours juridique contre le projet.

Autrement dit, ils veulent acheter le droit des salariés !!!

 

Nous avons rappelé à la direction nos propositions visant à maintenir l’activité industrielle sur notre site ainsi que les 182 emplois.

 

Lundi 10 janvier se tiendra un Comité d’Entreprise à 9H30. Le dernier dans le cadre de la procédure, selon la direction.

 

Nous organiserons à 12H00  un rassemblement à l’usine avec l’ensemble des salariés. Participeront aussi, les salariés de NET CACAO, ceux de la Poste du 2ème arrondissement (en grève depuis 95 jours) et les salariés des Mutuelles de Provence en lutte pour l’emploi et la protection sociale.

 

Dans ce département, l’emploi c’est une priorité. 

L’UD-CGT organise un 1er rendez-vous de convergences le jeudi 13 janvier 2011

Rassemblement à 11H30 devant le Medef à MARSEILLE.

 

PLUS QUE JAMAIS, N’OUBLIEZ pas le Boycott de LIPTON

 

nous sommes déterminés

nous allons continuer à lutter

pour le maintien de notre site et de son activité industrielLE.

ON NE LAISSERA PAS PARTIR LE THE DE L’ELEPHANT DE PROVENCE.

 

Hasta la victoria siempre !

Voir la vidéo de nos amis de Plus belle les luttes :

http://www.plusbelleslesluttes.org/?Les-Fralibiens-prennent-leur



Consulter notre site internet : http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/ 



Vidéo :

http://mediterranee.france3.fr/info/provence-alpes/les-fralib-veulent-reprendre-l-elephant-66615690.html?onglet=videos&id-video=mars_1334448_030120111143_F3

http://jt.france2.fr/20h/

http://videos.tf1.fr/infos/2011/rien-ne-justifie-la-fermeture-de-fralib-6209822.html

Société : Marseille : Des salariés de Lipton appellent au boycott de leur entreprise

Cliquez ici pour voir la vidéo

Cliquez ici pour voir la vidéo

Cliquez ici pour voir la vidéo

Cliquez ici pour voir la vidéo

  Article humanité dimanche janvier 2011



 Article La Marseillaise du 06.01. 2011

 Article Le Havre Libre du 06.01. 2011

 Article L'Humanité du 06.01. 2011

 

Merci aux amis cégétistes de FRALIB de nous avoir communiqué ces infos.

 

Soutenons les en boycottant les sachets pyramides LIPTON !!! 

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 21:23

  

Communiqué

 

Rassemblement national unitaire du 7 janvier 2010

 

1500 cheminots rassemblés à Paris  pour défendre les retraites!

 

 

Ce vendredi 7 janvier 2010, un Conseil d’Administration extraordinaire de la CPRP SNCF était convoqué dans l’objectif de soumettre au vote des administrateurs des décrets modifiant le régime spécial de retraite des cheminots.

 

A suivre...

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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 23:30

 Il était une fois...    une pneumologue brestoise. Indignée, elle se battit contre le laboratoire Servier pour dénoncer les méfaits d'un médicament...

 

Non, ce n'est pas un conte de fée. Ils ne vont pas se marier à la fin et faire des enfants. Par contre, si le combat d'Irène Frachon faisait des petits (car il y a d'autres "MEDIATOR" en circulation, d'autres combats à mener), ce serait bien pour nous. Et tant pis pour les groupes pharmaceutiques "voyous" qui privilégient leur santé financière au détriment de notre santé.

 

 Merci Irène Frachon. Grâce à vous, nous connaissons mieux Jacques SERVIER.

 

Il a été décoré par Nicolas Sarkozy en janvier 2009 de la grand-croix de la Légion d'honneur car il est membre du Premier Cercle de donateurs de l'UMP .

 
Lors de la cérémonie, le président de la République ne tarissait pas d'éloge:

"Vous vous êtes battu toute votre vie pour soulager et pour guérir, pour proposer aux médecins et à leurs patients des médicaments efficaces. [...] La Nation vous est reconnaissante de ce que vous faites".

 

Au vu des informations ci-dessous, et des autres à venir, non, la Nation n'est pas reconnaissante. Elle demande même que la Légion d'honneur lui soit retirée !

 

frachon 29 nov 1

frachon 29 nov 2

 

(Source : Ouest France du 29/11/2010)

 

Pour vous aider à mieux saisir les données du dossier, voici des articles glanées et compilées ces dernières semaines.

 

Bonne lecture. Prenez votre temps. Revenez sur le blog. Il est à votre disposition.

 

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La technique de l’intimidation

Selon un fax confidentiel, Servier a voulu «neutraliser» les experts médicaux trop critiques.

 

1293845762

En-tête d'un fax que «Libération» s’est procuré, daté du 22 mars 1996 et adressé à Wyeth, la compagnie commercialisant l’Isoméride aux Etats-­Unis, Madeleine Derôme­-Tremblay, présidente de Servier Amérique (et actuelle épouse de Jacques Servier), demande de «préparer [...] plusieurs plans d’action qui pourraient neutraliser [les opposants à l’Isoméride] sans apparaître comme agressifs envers eux». (DR)

Comment Servier, les autorités et les politiques ont-ils laissé le Mediator faire, selon deux études scientifiques, entre 500 et 2 000 morts ?

 

C’est la question à laquelle doit répondre l’Inspection générale des affaires sociales, dont le rapport est attendu mi-janvier.

 

Commercialisé depuis 1976 et prescrit à près de 5 millions de Français, le Mediator a été vendu et présenté par Servier comme un antidiabétique, dont l’efficacité sera jugée «insuffisante» par les autorités de santé en 1999. Conseillé par certains médecins comme coupe-faim, le Mediator, dont Servier assure qu’il n’a pas dépassé les 0,7% de son chiffre d’affaires hexagonal, va pourtant échapper mystérieusement à l’interdiction générale des coupe-faim amphétaminiques. Avant d’être totalement interdit à la vente en novembre 2009.

 

Petits cercueils. L’affaire devient troublante lorsque l’on sait que le fameux Mediator a eu deux cousins, le Pondéral et l’Isoméride, commercialisés plus tard mais interdits il y a treize ans après un premier scandale riche en coups tordus. Ces coupe-faim boulottés par les femmes pour maigrir ont fait la fortune de Servier dans les années 80 (70 millions de patients en ont pris). «C’est l’Isoméride qui a fait exploser l’entreprise économiquement», se souvient un ancien de Servier. Mais le labo s’est toujours gardé de dire qu’il s’agit de dérivés d’amphétamine, aux effets secondaires déjà connus à l’époque. Car dans les années 60, un autre coupe-faim amphétaminique avait provoqué une épidémie d’hypertension artérielle pulmonaire, maladie des poumons souvent mortelle.

 

L’équipe de pneumologie de François Brenot et Gérald Simonneau, à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, est spécialisée dans cette pathologie rare. En 1993, ils démontrent que 20% des nouveaux cas sont liés à l’Isoméride. Sur injonction de l’Agence du médicament (ancêtre de l’Afssaps, l’actuelle Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), Servier finance une étude, qu’il confie fin 1992 à l’épidémiologue français Lucien Abenhaim. En 1995, les résultats définitifs sont présentés à l’Agence, qui interdit toute prescription aux médecins de ville. C’est la mort économique des molécules… sauf aux Etats-Unis, où l’Isoméride est autorisée en 1996, et commercialisée par Wyeth. Jusqu’à son retrait fin 1997, après qu’une étude américaine a démontré qu’ils provoquent des dommages aux valves du cœur.

 

Servier ne cessera de nier la dangerosité de l’Isoméride. Il multiplie les recours en justice. Et contre-attaque en coulisses. Le 22 mars 1996, Madeleine Derôme-Tremblay, présidente de Servier Amérique (et actuelle épouse du patron, Jacques Servier), envoie un fax «confidentiel» à Wyeth. Dans ce document que Libération s’est procuré (voir ci-contre), elle estime que Lucien Abenhaim et son collègue américain Stuart Rich «font en quelque sorte "chanter" Servier», sous prétexte que le labo a financé leur étude ! Et demande à Wyeth de «préparer et de nous soumettre plusieurs plans d’action qui pourraient neutraliser ces messieurs, sans apparaître comme agressifs envers eux». Coïncidence : le professeur Abenhaim a, selon nos informations, reçu a cette époque des petits cercueils à son domicile.

 

Plusieurs acteurs du dossier subissent des pressions, toujours anonymes, mais sans que le moindre lien avec Servier ne soit démontré. Un haut responsable de l’Agence du médicament français nous a ainsi confié qu’il a été menacé de mort par téléphone. Un journaliste français qui travaillait sur l’Isoméride a été intimidé par des détectives qui ont enquêté sur sa vie privée. Et une avocate belge qui travaillait pour les victimes américaines a reçu une photo de sa fille en train de se rendre à l’école (1).

 

Au final, Wyeth a dû provisionner 21 milliards de dollars (16 milliards d’euros) pour indemniser les victimes américaines de l’Isoméride. En France, il n’y aura que deux condamnations et quelques dizaines d’indemnisations, financées par l’assureur de Servier.

 

Cardiologue. Ces mêmes valvulopathies frapperont à la fin des années 90 certains patients traités au Mediator. Selon des documents révélés par le Figaro, l’Afssaps avait été prévenue dès 1998 que le Mediator était de la même famille et avait le même mode d’action que l’Isoméride, ce qu’ont confirmé en 1999 des experts italiens. Servier conteste farouchement. Pourtant, en 1999, un premier cas de valvulopathie est détecté par le cardiologue marseillais George Chiche. Il reçoit alors un appel du labo le critiquant pour ses«approximations», et d’un maire adjoint de Marseille lui disant que cela ne se fait pas d’attaquer Servier.

 

Malgré plusieurs autres alertes, il faudra attendre novembre 2009 pour que le Mediator soit retiré de la vente, grâce à l’obstination de la pneumologue brestoise Irène Frachon et sur la foi de quatre études scientifiques. Mais Servier continue de clamer qu’il n’a jamais eu d’alerte avant 2009 et conteste l’estimation de 500 morts de l’étude réalisée par l’épidémiologiste Catherine Hill (Institut Gustave-Roussy). Bref, pour Servier, le Mediator est inoffensif. Comme il l’a toujours dit pour l’Isoméride.

(1) Exemple cité par Alicia Mundy dans son livre «Dispensing with the Truth», St Martin’s Press.

(Source : Libération du 23/12/2010) 

 

 

Servier, le deuxième labo français
 

Présent dans 144 pays, Servier est le deuxième laboratoire pharmaceutique français derrière Sanofi-Aventis.
En 2009, il a réalisé 3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 500 millions en France. Détenue par une fondation de droit néerlandais, l’entreprise ne déclare pas ses bénéfices, dont une partie importante est réinvestie dans la recherche et développement.
Toujours présidé par Jacques Servier (bientôt 89 ans), le labo emploie 20 000 personnes à travers le monde, dont 5 000 en France.

 (Source :  Repères  23/12/2011)

 

 

 

Jacques Servier, homme à flammes
Portrait dans Libération du  23/12/210

Le PDG des laboratoires, 88 ans, gère son entreprise comme une tribu, et multiplie les envolées lyriques réactionnaires.

Par CÉDRIC MATHIOT

 

Au siège de Servier à Suresnes (Hauts-de-Seine), comme dans les autres sites du groupe, il n’y a toujours pas, à l’extérieur des bâtiments, de logo ou d’enseigne permettant d’identifier le propriétaire des murs. Mais le visiteur, sitôt la porte d’entrée franchie, est accueilli par une photo (deux mètres sur trois, selon un visiteur occasionnel) du patriarche de la maison. Sur les murs courent les maximes et citations classiques dont il raffole.

 

Plus de cinquante ans après sa naissance, la maison Servier se confond encore avec son fondateur. Même fatigué par ses presque 89 ans, et deux accidents cérébraux ces dernières années. Même s’il délègue davantage, Jacques Servier garde la main et la signature d’un groupe qu’il a voulu à son image, et qu’il définit plus comme une tribu qu’une famille. Dans son deuxième livre, la Passion d’entreprendre, paru en 1991 (1), il fait ce distinguo entre les deux : «Dans une famille, il n’est pas question de s’aviser, du jour au lendemain, de changer de père ou de mère.»«Une entreprise est une sorte de tribu, de celles dont nous parle la Bible. Une tribu qui traverse un désert hostile parsemé de rares oasis.» Une tribu dont il est le guide. Une tribu soudée par un «idéal propre de progrès, de réussite et d’épanouissement des humains», et par l’adversité. Car l’industrie pharmaceutique est tout à la fois l’objet de l’«incompréhension» (au mieux) de ses concitoyens et de la «persécution» des autorités.

 

Pages délirantes. Parmi les marottes de Jacques Servier figure la dénonciation de l’Etat prédateur et du monstre administratif, ce moloch dressé entre lui et la liberté de chercher. Certaines pages sur le sujet sont parfois délirantes. «Voilà la vérité, écrit-il en 1991 : le super-Etat vole à l’entreprise sa chair, à l’entrepreneur son patrimoine, au peuple son sang.» Cette dénonciation ne l’a pas empêché (au contraire) de se faire un redoutable connaisseur de ses rouages et d’en profiter. De même, l’idéologie affichée ne l’a guère entravée dans la conduite de ses affaires : «Je peux vous assurer qu’il a traité la gauche et la droite avec les mêmes égards», dit un ancien de la maison.

 

En revanche, Jacques Servier a peu fait pour démentir les accusations d’une entreprise «trop blanche». Dans son plus récent ouvrage en 2007, un livre d’entretien avec l’historien Jacques Marseille (2), ce dernier le questionne sur les minorités visibles, amenant cette réponse déroutante : «Je ne sais pas si elles sont visibles, mais nous ne pratiquons évidemment pas de discrimination de cet ordre. Nous avons une très forte minorité portugaise, puis des Belges, des Espagnols et des Russes. Parmi les jeunes, on trouve chez nous des Américains, des Brésiliens et beaucoup d’autres.» Quelques pages avant, il livre sa vision de l’Afrique : «L’Egypte, le Maroc et l’Afrique du Sud s’en tirent très honorablement. Pour le reste, je crois qu’il convient de se référer à Max Weber pour qui la psychologie générale, les opinions religieuses et la superstition jouent un rôle très important. Reste que certains Africains sont tout à fait remarquables.»

 

«Vue courte».«Il y a chez lui des choses qui semblent d’un autre âge», dit un ancien. «Je ne sais pas de quel siècle je suis», disait-il lui-même en 2000. Ce qui n’empêche pas ce patron rétif à toute ostentation («J’ai horreur des dépenses choquantes qui n’auraient d’ailleurs comme seul effet que de me faire détester davantage par mes concurrents») de revendiquer une forme de modernité, à propos de la paye mensuelle qu’il imposa avant beaucoup d’autres entreprises, des horaires libres qu’il mit en place dans certains sites, ou encore de la place qu’il fit aux femmes avant que l’on parle de parité. Dans un discours lors d’une remise de prix, Valérie Pécresse nota en 2008 : «Il m’est agréable de souligner que Jacques Servier a été un des premiers entrepreneurs à se soucier de la place de femmes dans l’entreprise, employant 40% de femmes cadres.»

 

Voilà ce que Servier en dit dans un de ses livres : «La femme comme collaboratrice de l’entreprise ou cadre est très efficace, mais parfois plus difficile à modérer qu’un homme parce qu’elle obéira quelquefois à des motivations émotionnelles et que parfois sa vue sera merveilleusement claire et merveilleusement courte. Mon expérience me fait penser que les femmes peuvent occuper pratiquement tous les postes. Cependant, dans la panoplie des emplois féminins, il est des fonctions qui m’inspirent quelques réserves : ce sont celles qui comportent l’image du père.»

 

Le docteur Servier, occupant cette fonction au sein de ses laboratoires, plaça à des postes périphériques des femmes, mais souvent de confiance. Odile Rigault, conseillère personnelle influente (y compris lors de la rédaction de ses ouvrages, dit-on), eut longtemps la charge de tester les futurs cadres de Servier. L’entreprise étant sa tribu, il n’hésita pas à y trouver compagne. Deux fois. Une première fois avec une DRH qui le laissa veuf. Une deuxième avec celle qui fut des décennies sa responsable en Amérique du Nord, Madeleine Tremblay (82 ans), épousée cette année.

 

S’il a trouvé femme, il n’a jamais identifié de successeur. Une des quatre filles du docteur Servier grimpa dans la hiérarchie, avant de dévisser. Une autre lui causa un drame, assassinant en 1999 son mari à la hache sous l’emprise de tranquillisants. Lors de l’audience, le père fut décrit comme «froid, voire manipulateur» par deux de ses filles (le Figaro du 30 mars 2005). «Il ne s’est pratiquement jamais occupé de leur éducation», affirma l’enquête. La tribu, plus que la famille.

 

Poids. Un ex-responsable, ayant côtoyé Servier plusieurs années, dit lui connaître une passion (l’Orient, la Chine en particulier dont il aurait une grande connaissance) et une aversion : le poids. Cet homme dont le nom restera associé à des coupe-faim (l’Isoméride et le Mediator) déteste l’embonpoint, et ne s’en cache pas : «J’ai exorcisé la table, ce meuble sacré auquel les Français consacrent une religion sans théologie. J’ai grandi entouré d’Auvergnats plutôt corpulents. J’ai trop vu d’hommes vite essoufflés, de femmes torturées dans leur fierté et leur vivacité par les dépôts adipeux.» Lui-même se félicitait en 1991 de n’avoir «jamais dépassé 59 kilos pour 1,76 m».

(1) Editions du Rocher (2) «le Médicament et la vie», Perrin.

 

L’avocat Sarkozy, conseiller «historique» de Servier

L’actuel président a travaillé pour le laboratoire pendant plusieurs années et il a décoré de la Légion d’honneur son fondateur en 2009.

Par GRÉGOIRE BISEAU

 

Opération déminage. Hier, à l’occasion du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a demandé à ses ministres «la transparence la plus totale» sur l’affaire du Mediator. «Avec le Premier ministre et le ministre de la Santé, le président de la République est extrêmement attentif à ce sujet», a assuré François Baroin, le porte-parole du gouvernement.

 

Et pour cause : Jacques Servier, le fondateur et PDG du deuxième laboratoire français, est une très bonne connaissance de Nicolas Sarkozy. Mieux, un proche du chef de l’Etat reconnaît même que Servier a été «un client historique» quand l’actuel président était encore avocat d’affaires.

 

En 1983, Sarkozy entre au cabinet de Guy Danet, bâtonnier. Très vite, il travaille pour le compte de Servier, à l’époque un tout petit labo français. Quand il quitte son cabinet en 1987 avec Arnaud Claude et Michel Leibovici (aujourd’hui décédé), le jeune avocat d’affaires emmène dans ses bagages le laboratoire Servier.

 

Le nouveau cabinet de Sarkozy devient le conseil du laboratoire en matière de droit des sociétés et de droit immobilier. Il a fort à faire. Le groupe Servier est alors composé d’un entrelacs d’une centaine de structures juridiques différentes, rien qu’en France. «Le but, c’était d’éviter de payer des impôts», assure un ancien cadre (lire ci-dessus).

 

Fin des années 90, début 2000, Jacques Servier vient consulter Sarkozy au sujet de son projet de fondation. L’idée est la suivante : au lieu de faire hériter ses enfants, son groupe deviendra la propriété d’une fondation de droit néerlandais et donc protégé de toute menace d’OPA. Pourquoi les Pays-Bas ? Le pays bénéficie d’un droit particulièrement favorable pour le statut des fondations, notamment en matière fiscale.

 

Le groupe a d’ailleurs toujours refusé de communiquer ses bénéfices.

Raymond Soubie, alors patron du cabinet de conseil en ressources humaines Altedia, travaille lui aussi sur le dossier. «On a été consulté sur la possibilité, qui finalement ne verra pas le jour, de créer un fonds d’actionnariat salarié pour les employés français», confie à Libération celui qui deviendra le conseiller social de l’Elysée entre 2007 et novembre 2010.

 

Sarkozy a donc cru bon réveiller ces doux souvenirs en juillet 2009 lors de la remise à Servier des insignes de la grand-croix de la Légion d’honneur. «Vous avez fait de votre groupe une fondation ; Raymond [Soubie] et moi y avons joué un rôle», s’est-il extasié, dithyrambique. Un an plus tard éclatait le scandale Mediator.

  

 (Source : Libération du 23/12/2010)

  

Les méthodes de l'ombre du labo Servier (Libération du 24/12/2010)

Enquête. (Article paru dans le quotidien Libération du 23 décembre 2010) «Désolé, je n’ai pas envie d’avoir un accident de voiture, vous ne savez pas à qui vous avez affaire.» Un autre : «Je cherche du boulot, j’aimerais autant que mon nom ne sorte pas.» Ou encore : «Je ne crains pas pour ma vie, mais je n’ai pas envie de voir ma boîte couler.»

 

Ainsi parlent les anciens de Servier contactés par Libération, entre peur et prudence, dignes d’un roman de John Le Carré. Les salariés, en interne, se drapent, eux, dans le mutisme. Cela ne tient pas seulement aux consignes imposées par Image 7, la puissante boîte de com choisie pour surmonter la crise du Mediator.

 

Servier, c’est l’histoire du docteur Jacques Servier, parti de presque rien dans les années 50, et qui a transformé en l’espace de soixante ans son petit labo en une multinationale de 20 000 salariés. Et qui lui a imprimé une culture unique. «C’est un peu la Corée du Nord de l’industrie pharmaceutique», diagnostique un ancien. Un labo qui a fait de la recherche et développement son credo et qui ne s’est pourtant jamais distingué par la qualité de ses molécules. Une entreprise qui a fait de la culture du marketing et du lobbying les vrais leviers de son développement.

 

Le culte du secret est dans son ADN. Tout est compartimenté, cloisonné. Et rien n’est transparent. Y compris les chiffres élémentaires d’une entreprise. Le bénéfice est par exemple un chiffre top secret que personne ou presque ne connaît. Il y a quelques années, alors que le ministère de l’Industrie préparait un plan d’aide au secteur, un membre du cabinet est chargé de demander les comptes des labos français. Tous les ont fournis. Sauf Servier. «Le directeur général a refusé de les donner… avant de confier qu’il ne les avait pas

 

Une des raisons de l’opacité qui règne tient à la multitude de structures juridiques qui constitue la galaxie Servier. «Il y avait plus de 120 sociétés à l’époque où je travaillais, dit un cadre des années 80. A chaque fois que je changeais d’unité, je devais démissionner.» Combien d’unités existent aujourd’hui ? «Je ne sais pas», répond un haut responsable. Moyen d’éviter l’impôt honni et de compliquer la création de structures de représentants du personnel.

 

«L’odeur des fauves». Servier, 5 000 salariés en France, compte trois délégués syndicaux. Et a toujours mis un soin à ne pas multiplier ces agitateurs potentiels. Quand le syndicat a tenté de créer un comité économique européen, le syndicat a contacté des représentants d’une société du groupe en Hongrie, «qui ont fini par faire marche arrière après des pressions», dit une source interne. Le fondateur ne s’est jamais caché de l’opinion qu’il se faisait des syndicats : une «réponse des pauvres» à la trop grande distance qui existe dans les entreprises entre la direction et les salariés. Lui préfère des liens directs, comme ces CRH (conseillers ressources humaines), les yeux et les porte-voix de la direction.

 

L’adhésion totale à la culture maison n’est pas négociable. «Un traître, cela se voit. […] Il faut reconnaître à leur odeur les fauves», écrit Servier. D’où un système de recrutements singulier pour éviter les moutons noirs. Comme l’a révélé Le Canard enchaîné, Servier a été épinglé en 1999 pour avoir constitué une équipe de barbouzes. Des anciens des services secrets chargés des enquêtes de personnalité très poussées.

 

L’objectif : écarter les candidats «de gauche»,«syndiqués», ou «contestataires».

Le recrutement, désormais assoupli, est géré par Actam, une société du groupe gérée par son secrétaire général, Christian Bazantay. Aujourd’hui encore, chaque postulant doit fournir trois références personnelles et professionnelles. «Quand j’ai été embauché, ils sont allés voir mon oncle et ma tante et m’ont demandé à quel jeu je jouais quand j’avais 6 ans», se souvient un ex-salarié.

 

En contrepartie, les employés jouissent de salaires supérieurs à ceux de la concurrence et d’un plan d’intéressement très généreux. «Tout cela à un prix, celui de la loyauté. Je trouve normal de s’y plier, c’est donnant-donnant», explique un salarié. Un connaisseur de l’entreprise : «C’est totalement régressif sur le plan social, mais très protecteur.» Et de reconnaître : «Il y a actuellement une importante restructuration dans le groupe. Mot d’ordre : «pas de plan social», Servier ne le supporterait pas. Ailleurs, cela se terminerait par des charrettes.»

 

Servier a toujours choyé son indépendance. Pour se mettre à l’abri des prédateurs, le groupe s’est alors structuré en fondation, à laquelle Nicolas Sarkozy a mis la patte (lire ci-dessous). C’est aussi cette structure qui permet de consacrer, affirme l’entreprise, 25% des bénéfices à la recherche et au développement.

 

L’innovation, c’est le credo et la fierté de Servier. Alors même que le labo a fait sa fortune avec des produits de confort peu efficaces (comme le veinotonique Daflon), un coupe-faim dangereux (l’Isoméride) et des médicaments de qualité mais dérivés de molécules concurrentes. «Parce que son portefeuille de produits est médiocre, Servier avait besoin de savoir les vendre», explique un consultant. C’est tout le génie de cette entreprise. Le terme marketing est vulgaire. On y préfère la «communication médicale». Massive, ultra-rodée et parfois tendancieuse.

 

Servier a identifié très tôt ses clients : les médecins généralistes prescripteurs.

 

«Il y a une école Servier dans la visite médicale», explique un ancien. «Ce sont les plus agressifs commercialement», explique Bernard Becel, médecin qui a animé un réseau d’observateurs de la visite médicale pour la revue Prescrire.

 

Servier avait trois réseaux différents: les «jolies femmes» pour séduire, les hommes qui flattaient, et «les agressifs qui vous traitaient d’incompétent si vous ne prescriviez pas leurs produits».

 

«Infiltrées». Servier est un orfèvre dans l’art de choyer les médecins. Avant que la loi n’encadre (un peu) les cadeaux en 1994, «l’argent coulait à flots», se souvient un chef de clinique parisien qui a touché des dizaines de milliers d’euros. Le labo complète les revenus des internes, finance déplacements aux congrès et essais cliniques. Ses concurrents aussi, mais «Servier, c’était le top», assure un hospitalier. «Ils ont su plus que les autres subventionner les spécialités savantes, comme la cardiologie, infiltrées à un degré extrême», indique Philippe Even, directeur de l’Institut Necker.

 

En août, le congrès de la très influente European Society of Cardiology (ESC) a permis de mesurer la force de frappe du labo. Une étude sur le Procoralan, un des derniers produits maison (dont la publicité «non objective» a été interdite), a été présentée en grande pompe. À la tribune, Michel Komajda, leader de l’étude clinique du produit, venait d’être intronisé nouveau président de l’ESC. Idéal pour donner un maximum de force au message. D’autant que Servier avait affrété un charter de cardiologues. «Les derniers présidents de l’institution ont tous mené des études cliniques pour le compte de Servier», remarque un cardiologue.

 

Servier a aussi su tisser sa toile dans l’administration. «Les gens avec qui je me suis bien entendu ont fait des belles carrières», rappelle Servier à un ancien haut cadre du ministère. Irène Frachon, pneumologue qui a révélé l’affaire du Mediator, raconte ainsi qu’un cadre de l’Afssaps (le gendarme du médicament) a confié avoir appris son embauche par Servier, via son époux (1). En octobre 2009, juste avant l’interdiction du Mediator, un autre membre de l’Afssaps confiait ses états d’âme dans un mail que Libération s’est procuré : «Servier va faire appel, va aller devant l’Europe, devant les députés. Ils vont jouer de toute leur influence, lobby, ficelles légales, appels, pour jouer la montre

 

Servier a également su, comme les autres labos français, jouer la corde l’emploi pour obtenir de bons prix pour ses médicaments. «A mon époque, on préparait des tableaux corrélant le prix et le nombre d’emplois créés», témoigne un ancien. Le Coversyl (traitement cardiovasculaire) a ainsi le prix le plus élevé parmi sa classe thérapeutique. Aux côtés des autres petits labos indépendants (Pierre Fabre, Ipsen), il a été à la pointe du combat pour freiner le déremboursement des médicaments inefficaces, initié par Aubry en 2001 et poursuivi depuis. «Les gouvernements les ont soignés pour protéger l’emploi ; on a maintenu une rente», reconnaît un parlementaire UMP.

 

Mais les temps changent. Malgré les multiples recours juridiques de Servier, la plupart de ses médicaments de confort ont fini par être déremboursés en 2008. D’autres, jugés trop dangereux ont été retirés du marché (Duxil, Survector, et bien sûr Mediator). La relève n’est pas assurée : le Valdoxan, un antidépresseur lancé fin 2009, a été jugé peu innovant et n’a pas obtenu un bon prix.

 

La Commission européenne a lancé en juillet 2009 une enquête contre le labo, accusé d’entente avec les génériqueurs pour qu’ils ne copient pas trop vite certains de ses produits. «L’affaire du Mediator est révélatrice de la fin d’un système», assure un expert. Mais tant que Jacques Servier sera aux commandes, il continuera à défendre farouchement l’œuvre de sa vie.

 

Par ERIC FAVEREAU, MOURAD GUICHARD Orléans, de notre correspondant, CÉDRIC MATHIOT, YANN PHILIPPIN

(1) «Mediator 150 mg», sous titre censuré, Editions Dialogues

 

Dans la même enquête: "La technique de l'intimidation", "L'avocat Sarkozy, conseiller historique de Servier", "Jacques Servier, homme à flammes", "Un labo dopé aux politiques", "Médiator: repères" et "Ligne rouge".





Les ruées antisyndicales précoces de Servier



(Article paru dans le quotidien Libération du 29 décembre 2010) Les langues commencent à se délier autour de Servier. Après avoir lu l’enquête publiée la semaine dernière par Libération sur le labo pharmaceutique, un ex-salarié a tenu à témoigner sur les méthodes de management radicales du fondateur et dirigeant du producteur du Mediator. Gérard Lenormant, agent de maîtrise aujourd’hui à la retraite, a ainsi été licencié en janvier 1969 en… cinq minutes. «La direction m’a convoqué le 20 janvier au soir pour m’informer que je n’avais pas besoin de revenir le lendemain». Cet Orléanais discret se sent alors contraint de quitter la région. «Des années plus tard, un élu de la chambre de commerce m’a conforté dans mon appréhension, m’indiquant que mon nom figurait sur une liste noire patronale». 

 

Au moment de son licenciement expéditif, officiellement pour «réorganisation d’entreprise», Lenormant trouve un soutien: Claudius Pralus, le directeur général du groupe Servier pour Orléans. Ce dernier est alors convoqué par sa direction. Et remercié sur le champ. «Pas question de garder M. Lenormant. M. Servier a appris de source sûre qu’il est militant syndicaliste», lui aurait expliqué la secrétaire générale du personnel. C’est que, chez Servier, toute activité syndicale est prohibée.

 

Le jeune agent de maîtrise de l’époque, en effet affilié à un syndicat, aura tenu trois ans chez Servier sans avoir la moindre activité syndicale. Il aura même résisté à la tentation de s’illustrer en mai 68. «S’il y a une chose que redoutait Jacques Servier, ce sont bien les ingérences progressistes, explique Claudius Pralus, aujourd’hui retiré à Lyon. Il redoutait une France socialisante ou communisante».

 

L’ex-directeur se souvient d’une salariée militante des Jeunesses ouvrières chrétiennes jetée de l’entreprise sans ménagement : «Servier lui-même l’avait flanquée à la porte contre l’avis de sa chef de labo».

Après un jugement défavorable des prud’hommes d’Orléans, Gérard Lenormant obtient gain de cause devant la cour d’appel, puis de manière définitive devant la Cour de cassation en 1972. «Servier refuse le partage du pouvoir. Il confisque tout. Au point d’affecter son entourage direct», rapporte Lenormant. «Il veut rester le maître total, avec ce désir entier et personnel de façonner son entreprise à son image pour en faire un empire», confirme Pralus, qui confie: «Parler de tout ceci me libère d’un poids…».

Mourad Guichard

 

 

Commentaires

Quand les laboratoires Servier utilisent les bonnes vieilles méthodes de barbouzes.

22 Mars 1996, un fax est envoyé par la présidente de Servier Amérique et épouse de Jacques Servier, à la société Wyeth pour "préparer des plans pour neutraliser ces messieurs" en parlant de certains épidémiologistes qui mettaient en lumière les dangers de l'Isomeride, médicament mortel produit par Servier.

 

Des cercueils anonymes arrivent par voie postale chez ceux qui s'opposent à Servier. D'autres opposants reçoivent même des photos de leurs enfants sur le chemin de l'école... Tout un programme!

Les détectives privées et les menaces de mort sont monnaie courante chez Servier.

 

Dès 1999, la dangerosité du médicament controversé est établi par plusieurs rapports accablant, mais pourtant l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) ne réagira pas et ne bougera pas le petit doigt... Normal, Servier représente le deuxième plus gros producteur de médicament français, et quand on sait que l'AFSSAPS tire ses revenus des laboratoires pharmaceutiques... Qui irait trancher la gorge de son meilleurs client?

 

C'est en 1997 qu'un deuxième produit "made in Servier" est déclaré comme hyper dangereux: L'Isomeride, qui sera d'ailleurs retiré du marché mondial. Le médiator, lui, ne sera retiré qu'en 2009, présentant pourtant les mêmes composantes.

 

Les scandales concernant les techniques mafieuses des compagnies pharmaceutiques sont assez rares car très bien dissimulées, mais lorsqu'il y a plusieurs milliers de morts, ça devient difficile à cacher.

 

Nous nous rappelons dans les années 80, Claude Evin, alors Ministre de la Santé, qui avait fait pression sur la famille d'une victime du VIH pour qu'elle retire leur plainte, lançant la polémique sur les liens financiers entre certaines personnes bien placées dans le gouvernement et les compagnies pharmaceutiques.

 

Dans les années 1980, l'actuel député Nicolas About, grand défenseur de la cause pharmaceutique, avaient travaillé chez SANOFI ainsi que chez Servier. Il a été à l'origine d'un plan pour "dégager tous les groupes qui pourraient mettre un frein à l'industrie du médicament". C'est ainsi que le mot "secte" prit toute son ampleur pour désigner les groupes de personnes voulant se soigner autrement et qu'aujourd'hui encore les médecines douces sont prises à parti par les pouvoirs publics (voir les rapports de la Mission Interministeriel de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (www.miviludes.gouv.fr)

 

D'ailleurs, en 2006, le president de SANOFI AVENTIS, Jean François DEHECQ, narguait clairement les politiciens en leur reprochant d'être bien content de venir aux cocktails d'ouverture des nouvelles usines SANOFI, mais qu'en échange il faudrait qu'ils rendent un peu la pareil... signifiant bien une pression d'un géant des laboratoires sur la classe politique.

 

Roselyne Bachelot qui, en 2009, était au cœur de la polémique sur le vaccin H1N1, virus qui d'ailleurs n'a jamais vu le jour en France, symbole d'une campagne marketing raté des labos, avait bien entendu des actions et responsabilités dans le milieu des compagnies pharmaceutiques.

 

La France est aujourd'hui le plus gros consommateur européen de médicament.

Un labo dopé aux politiques
(LIBE 23/12/2010)

A coups d’embauches ciblées et de dîners huppés, Servier s’est construit un réseau sans égal.

Par CÉDRIC MATHIOT, YANN PHILIPPIN

Jacques Servier n’a jamais caché le peu d’estime dans lequel il tenait les hommes politiques. Il fait sienne cette note d’Anatole France : «Je pardonne à la République de mal gouverner parce qu’elle gouverne peu.» Mais rajoute : «Les temps ont changé : la voilà qui gouverne !»

 

Cela n’a pas empêché le chef d’entreprise de cultiver au sein du monde politique honni l’un des meilleurs réseaux d’influence. L’intéressé n’en fait pas mystère : «Si j’habite Paris depuis longtemps, c’est pour la seule raison que dans notre pays, il faut constamment intriguer dans la capitale, multiplier les pas et les démarches», écrit-il en 2007 dans le Médicament et la vie.

 

Rares sont les politiques qu’il sauve. Comptons Nicolas Sarkozy, qualifié de «providentiel» dans une interview récente. Ou le centriste Jacques Barrot, un des rares à être cité de manière positive par Servier. L’éloge porte sur son action au ministère de la Santé en 1980.

 

Servier s’en souvient sûrement quand il recrute au milieu des années 80 Madeleine Dubois, une proche collaboratrice de Barrot au ministère, pour s’occuper de la communication du groupe. Avant de repartir chez le même Barrot… pour devenir son chef de cabinet au ministère des Affaires sociales entre 1995 et 1997. Par la suite, Madeleine Dubois se partage entre les deux Jacques (Servier et Barrot). Sans quitter le giron de Barrot en Haute-Loire. Elle est alors conseillère générale du canton d’Yssingeaux. Et on lui prête la découverte d’un prometteur poulain local, un certain Laurent Wauquiez. Mais elle continue d’officier pour Servier, jusqu’à devenir responsable des affaires extérieures du groupe.

 

Invité au Brésil. C’est elle qui représente Servier dans les raouts internationaux, et qui accueille, en 2006, Philippe Douste-Blazy, alors ministre des Affaires étrangères, pour lui présenter la maquette du futur site du groupe à Moscou. En 1991, c’est Jean-Bernard Raimond, ex-ministre des Affaires étrangères (RPR), qui est recruté. Henri Nallet, ex-garde des Sceaux socialiste, est propulsé conseiller pour les affaires internationales de Servier.

 

 A l’inverse, certains anciens salariés de la maison ont bifurqué en politique. C’est le cas de Nicolas About, sénateur des Yvelines, président de l’Union centriste et membre de la commission des affaires sociales du Sénat, un ex-responsable des relations médicales du laboratoire entre 1981 et 1985. Interrogé par Libération sur les liens qu’il conserve avec Servier, il oublie de dire que, l’an passé, il a été invité par le groupe au Brésil, pour la présentation d’un site. Il s’y est rendu en compagnie de Janine Rozier, membre elle aussi de la commission des affaires sociales du Sénat et sénatrice UMP du Loiret, où se situent encore plusieurs sites du groupe…

 

Le tableau serait incomplet si l’on oubliait Michel Hannoun. Ex-député RPR, ex-président du Conseil général de l’Isère, mais toujours président de la fédération UMP des métiers de la santé, président du conseil d’administration de l’Association des cadres de l’industrie pharmaceutique, membre du conseil de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris… et responsable «monde» des études chez Servier.

 

Ainsi, quand le ministre de la Relance, Patrick Devedjian, reçoit les responsables de l’industrie pharmaceutique, c’est Hannoun qui représente Servier. On reste en famille.

 

Disserter. Le même Hannoun est aussi l’animateur du Cercle Hippocrate, un club de réflexion, financé par Servier, où l’on trouve un ex-directeur de la Haute autorité de santé, un responsable d’une mutuelle, ou des syndicalistes, médicaux ou non. Chaque mois, ils reçoivent un invité à dîner dans l’hôtel particulier de Servier à Neuilly, tout près du siège du labo.

 

On y a vu disserter Jean-Pierre Fourcade, ex-ministre UMP, et responsable du comité de suivi de la loi «Hôpital, patients, santé et territoires», ou encore Elisabeth Hubert, ancienne ministre UMP de la Santé et présidente de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile.

 

Les invités sont surtout des professionnels. Mais aussi des députés, dont certains rapporteurs du budget de la Sécu. «Ils viennent pour présenter la loi, pas pour qu’on leur dise quoi y mettre, assure un membre du club. Le Cercle Hippocrate n’est pas un instrument d’influence, mais un outil de veille qui permet à Servier de savoir ce qui se passe et de sentir où va le système de santé.»

L’hôtel particulier de Neuilly, qui a abrité, après Orléans, le premier siège francilien du groupe en 1954, sert aussi à inviter le gratin de la politique, de la médecine ou des affaires. On y est fort bien traité. «J’ai été accueilli et débarrassé par du personnel en livrée», raconte un invité. Ce jour-là, Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances du Sénat, était aussi convié. «On a parlé de tout et de rien. Et de réglementation des médicaments.» Il ne faut pas gâcher.

 

 

 

 



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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 22:49

La polémique enfle concernant le MEDIATOR (NDLR : cela fera l'objet d'un dossier spécial d'ici la fin de la semaine !).

 

Du coup, la panique commence à gagner le gouvernement et les services "d'alertes médicales", complaisantes avec les entreprises pharmaceutiques car ce sont ces dernières qui les financent majoritairement.

 

indépendance d'actions = indépendance financière ! c'est le B A BA.

 

 

"Prescrire" alerte à nouveau sur le buflomédil et Nexen ...

 

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 © Frionnet Cyril / PhotoPQR/Le Telegramme

 

 

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 Source : La République du Centre du 05 01 2011

 

 

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Quels risques pour les consommateurs ?

Ce médicament contre l'artérite pourrait être interdit par l'Afssaps. Explications de Thierry Vial, directeur du centre de pharmacovigilance de Lyon.

Commercialisé depuis 1976, le vasodilatateur Buflomédil a été pointé du doigt par la revue médicale indépendante Prescrire qui dénonce "des effets indésirables neurologiques et cardiaques, parfois mortels". Aujourd'hui, dans un contexte de suspicion lié au Mediator, il fait l'objet d'une réévaluation qui pourrait aboutir à son interdiction par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans les prochaines semaines. Mais Thierry Vial se veut rassurant.

 

Le Point.fr : Qu'est-ce que le Buflomédil ?

 

Thierry Vial : Il s'agit d'un médicament prescrit pour augmenter le périmètre de marche de personnes atteintes d'artérite des membres inférieurs et pour qui se déplacer est devenu synonyme de souffrance. Au bout de quelques pas, elles sont contraintes de s'arrêter à cause de fortes douleurs dans les jambes. Le Buflomédil est donc destiné à améliorer leur autonomie même si les études montrent que son bénéfice demeure modeste. C'est la seule indication retenue par l'Afssaps depuis 2006. Auparavant, ce médicament avait également été prescrit pour des pathologies telles que des troubles de surdité aiguë, des troubles de la vision ou des cas de syndrome de Raynaud (troubles chroniques de la circulation du sang dans les extrémités, NDLR). Il a d'ailleurs sans doute parfois continué de l'être en dépit des recommandations de l'Afssaps.

 

Quels risquent connus présente-t-il ?

 

Concrètement, le Buflomédil a une toxicité neurologique et peut entraîner des convulsions. Il présente également un risque cardiaque parce qu'il a des propriétés arythmogènes. Mais ces effets secondaires indésirables ne surviennent qu'en cas de surdosage. De plus, contrairement au Mediator, ses effets sont réversibles.

 

La revue Prescrire évoque un risque mortel. A-t-on connaissance de décès liés au Buflomédil ?

 

Sur la période d'évaluation 2006-2009 consécutive aux mesures de réduction du risque prises par l'Afssaps, il y a eu deux décès signalés en pharmacovigilance, mais pour lesquels on suspecte très fortement des tentatives de suicide et trois suicides avérés.

 

Le surdosage n'est tout de même pas toujours volontaire ?

 

Non, bien entendu. Parfois, un médecin commence à prescrire ce médicament à quelqu'un qui a une artérite, puis le patient vieillit et sa fonction rénale s'altère. Pour autant, le médecin ne pense pas toujours à corriger à la baisse la dose prescrite, jusqu'au jour où le patient, qui n'élimine plus suffisamment, accumule trop de Buflomédil et fait une complication. C'est pour cela qu'en 2006, l'Afssaps avait recommandé de faire faire un contrôle de la fonction rénale des patients concernés tous les ans. Sauf qu'entre les recommandations et ce que font les prescripteurs, il y a une marge. On l'a vu avec le Mediator.

 

Existe-t-il des alternatives thérapeutiques ?

 

Oui, en effet. Il y a d'autres médicaments qui n'exposent pas aux mêmes risques en cas de mauvaise utilisation. Dans le cas de Buflomédil, la marge thérapeutique est étroite, c'est-à-dire que l'écart entre la dose thérapeutique et la dose toxique est faible.

 

Pourquoi ce médicament n'a-t-il donc pas été retiré ?

 

Le principe est que, quand vous avez un tel médicament qui entraîne des effets indésirables dans un contexte de mésusage, vous essayez dans un premier temps de prévenir ces risques en prenant un certain nombre de mesures censées permettre de les réduire, ce qui a été fait en 2006 pour le Buflomédil. Par la suite, deux ou trois ans après, on évalue l'impact de ces mesures et on constate parfois qu'elles n'ont pas été suffisantes. C'est ce qui se passe dans le cas présent, et l'on risque effectivement d'aboutir à une décision de retrait du médicament.

(NDLR : Ceux qui peuvent interdire sont payés par ceux qui fabriquent les médicaments !)

 

Que faut-il conseiller aux patients qui prennent encore du Buflomédil ?

 

De ne pas paniquer. S'ils sont inquiets, ils peuvent en parler avec leur médecin afin que celui-ci vérifie que la dose qui leur est prescrite est toujours bien adaptée et que leur fonction rénale a bien été contrôlée. Voilà tout !

Source : le Point.fr du 05 01 2011

                               _____________________________

NDLR :

Prescrire revient aussi sur le nimésulide, un anti-inflammatoire «pas plus efficace que de nombreux autres» mais donnant lieu à «des hépatites graves» - plus de 500 selon un rapport de la Commission d'autorisation de mise sur le marché européenne. Ce médicament, commercialisé entre autres sous le nom de Nexen, a été retiré du marché en Finlande et en Espagne en 2002, ainsi qu'en Argentine, en Belgique, en Irlande, et à Singapour.

 

  «Combien de victimes faut-il encore aux firmes concernées ou à l'Afssaps pour décider de retirer les médicaments dangereux du marché?»

 

 

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 21:21

 

 

 Boycott-1-fralib.jpg

 

EPISODE 1 : AFP, 28/12/2010

Des salariés de l'usine Fralib du groupe Unilever, située sur le site de Gémenos (Bouches-du-Rhône) et dont la fermeture est annoncé pour fin avril, ont lancé mardi une campagne d'affichage appelant au boycott des produits Lipton, a constaté l'AFP.

Une quinzaine de salariés de l'usine, la seule en France à fabriquer les thés Lipton et les infusions L'Elephant, ont procédé mardi matin aux premiers collages des affiches dans une zone commerciale située à proximité du site de l'usine.

"Nous appelons au boycott des produits Lipton, et plus particulièrement des thés et tisanes qui ont des sachets en forme de pyramides et qui ne sont pas fabriqués à Gémenos", a expliqué à l'AFP, Olivier Leberquier, de la CGT.

 

Quelque 10.000 affiches doivent être collées dans les prochaines semaines dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et 5.000 dans toute la France, selon la même source.

Unilever avait annoncé en septembre son intention de fermer l'usine de Gémenos qui emploie 182 salariés, pour défaut de compétitivité. Le groupe possède trois autres usines en Belgique, en Pologne et au Royaume-Uni.

 

La CGT, qui s'oppose depuis neuf mois à la direction, dénonce une stratégie d'investissements au profit des seuls sites polonais et belges, destinée à condamner celui de Gémenos.

 

EPISODE 2 : AFP, 03/01/2011

 

Les salariés de l'usine Fralib ont proposé lundi de reprendre l'activité de production d'infusions Eléphant sur le site de Gémenos (Bouches-du-Rhône), promis à la fermeture, et appelé au soutien financier des pouvoirs publics, une proposition rejetée par Unilever.

 

Les salariés de l'usine Fralib ont proposé lundi de reprendre l'activité de production d'infusions Eléphant sur le site de Gémenos (Bouches-du-Rhône), promis à la fermeture, et appelé au soutien financier des pouvoirs publics, une proposition rejetée par Unilever.

 

"Les salariés du site sont disponibles pour s'approprier sous une forme à définir collectivement et en concertation leur outil de travail qu'ils connaissent parfaitement", selon un document en dix points présenté lundi par les représentants de la CGT et de la CFE-CGC au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire et dont l'AFP a eu copie.

(NDLR : voir site  http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/ )

 

"Installée depuis 118 ans en Provence (...) la marque Eléphant doit continuer à vivre avec le maintien de l'outil industriel" estiment les salariés, qui appellent les pouvoirs publics "à s'engager concrètement et financièrement dans la relance de l'activité de thé et d'infusion à Gémenos", selon le même document.

 

 

La direction de Fralib, la seule en France à fabriquer les thés Lipton et les infusions L'Eléphant, a rejeté dans un communiqué cette proposition qui, selon elle, "nie les réalités économiques" et ne représente "aucune alternative sérieuse à la fermeture".

 

"Toutes les alternatives possibles à la fermeture ont déjà été étudiées" et "les analyses partagées avec les représentants du personnel et les pouvoirs publics (...) ont démontré qu'aucune d'elles - production pour des marques de distributeurs, augmentation des volumes ou reprise du site - ne s'est avérée viable", ajoute-t-elle.

 

Unilever a annoncé en septembre son intention de fermer l'usine de Gémenos qui emploie 182 salariés, pour défaut de compétitivité. Le groupe possède trois autres usines en Belgique, en Pologne et au Royaume-Uni.

 

La CGT, qui s'oppose depuis neuf mois à la direction, dénonce une stratégie d'investissements au profit des seuls sites polonais et belges, destinée à condamner celui de Gémenos.

 

 

  Source des articles : AFP, site CGT KNORR et blog CGT FRALIB

http://www.cgt-knorr.fr/article-contre-la-fermeture-de-fralib-62170016.html

  Voici les propositions : source blog CGT FRALIB : http://cgt.fralibvivra.over-blog.com/

 

ELEPHANT.jpg

 

 

 

 

PROPOSITIONS DES ELUS CGT-CFE/CGC

DU COMITE D’ENTREPRISE

POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ACTIVITE
ET L’EMPLOI

A FRALIB GEMENOS

  

LE THÉ DE L’ÉLÉPHANT DOIT CONTINUER

À VIVRE EN PROVENCE

 

Implanté depuis 118 ans à Marseille, puis à Gémenos, le Thé de l’Eléphant doit poursuivre son activité qui fait vivre 182 familles, sans compter les emplois induits. Le maintien du site représente un élément essentiel de la vitalité économique et sociale de cette zone d’activité et des quartiers alentours. Notre action syndicale pour le maintien du Thé de l’Eléphant participe au développement du potentiel industriel et de l’emploi en Provence. Seule entreprise en France de conditionnement de thé, le Thé de l’Eléphant doit continuer à vivre en Provence.

 

LE MAINTIEN DU SITE LÉGITIME ET JUSTIFIÉ

 

1) Un potentiel humain à sauvegarder

Le site de Fralib à Gémenos emploie 182 salariés. Unilever, dans sa soif de faire toujours plus de profits, veut sacrifier 182 femmes et hommes et plusieurs centaines de salariés liés aux emplois induits. Avec ces vies sacrifiées, Unilever tire un trait sur des salarié(e)s, ouvriers et techniciens qui ont acquis un savoir-faire et une qualification professionnelle permettant une qualité des produits reconnue.

Ces savoir-faire et qualifications sont un point d’appui essentiel pour développer une activité industrielle agroalimentaire dans la région de Provence. Cette activité agroalimentaire participe de la vitalité économique du territoire et de la pérennité du lien social entre ses habitants et ceux qui y travaillent. Les savoir-faire et compétences des salariés du Thé de l’Eléphant ouvrent des perspectives de développement de cette activité industrielle et de reconquête de notre marché intérieur des thés et infusions.

 

2) La défense d’un outil industriel performant

La stratégie d’Unilever, sur le site de Gémenos, a entraîné une augmentation très importante de la productivité au détriment des conditions de vie et de travail des salariés. Les salaires ne représentent plus qu’une part infime du prix de revient de la boîte de thé, en faisant un site particulièrement rentable.

En 1989, le thé Lipton était produit sur 2 sites, Le Havre et Marseille, comptant 286 salariés et donc des « coûts de structures » multipliés par 2. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’un site, celui de Gémenos comptant 182 salariés. En fermant le site du Havre, une économie de coûts de structure d’un site a été réalisée et 103 suppressions d’emplois. En 1989, les 2 sites produisaient 1,580 milliard de sachets par an. La production était donc de 5,525 millions de sachets par an et par salarié. En 2009, Gémenos, seul site restant, a produit 1,530 milliard de sachets. La production s’élève donc à 8,270 millions de sachets par salarié, soit 2,745 millions de sachets en plus par salarié et par an. En 20 ans, la productivité et l’exploitation par salarié ont donc augmenté de 50 %. Une productivité du travail qui fait que la masse salariale totale du site ne représente plus que 16 cts d’€ sur une boîte de 25 sachets de thé ou d’infusion vendu dans le commerce entre 1,80 € et 2,60 €.

 

3) Une technologie assurant une haute qualité des produits et un prix plus accessible

La technologie des sachets double chambre en papier filtre permet une diffusion aromatique plus naturelle, de meilleure qualité que la technologie des sachets Pyramides, plus chimiques. De plus, la technologie des sachets Pyramides pose des problèmes d’hygiène.

La technologie des sachets Pyramides, en fait inutile et imposée aux consommateurs, est très coûteuse et se répercute sur le prix à la consommation tout en n’apportant rien en termes de qualité (voire moins) ou d’utilisation. Le rapport qualité-prix est donc défavorable aux sachets Pyramides, mais permet à Unilever de faire payer aux consommateurs une innovation marketing inutile et d’augmenter ainsi ses profits.

 

4) Une marque à défendre pour qu’elle reste en France

Installée depuis 118 ans en Provence, à Marseille puis à Gémenos, la marque « Eléphant » est connue et reconnue au niveau national. Cette reconnaissance a mis en échec la tentative d’Unilever  de faire disparaître notre marque traditionnelle et de faire de Lipton la seule marque de thé du groupe en France. En misant tous les investissements technologiques et publicitaires sur les sachets Pyramides sous la marque Lipton, Unilever vise à rayer d’un trait de plume une tradition nationale. La fermeture du site de Gémenos menacerait de disparition la marque « Eléphant », fleuron de l’industrie nationale agroalimentaire. La marque « L’Eléphant » doit continuer à vivre avec le maintien de l’outil industriel.

 

5) Une entreprise de conditionnement à maintenir pour un marché national à développer

Le site de Fralib à Gémenos est la seule entreprise française de conditionnement de thé et d’infusions. Sa fermeture est d’autant plus injustifiée que la France est le premier marché pour Unilever en Europe continentale et que le groupe répond à près de 40 % de la consommation française. Fermer le site de Gémenos pour délocaliser la production en Belgique et en Pologne revient à accepter la suppression de 182 emplois, l’arrêt total de la production de thé et d’infusions en sachets en France et donc la réimportation de ces produits de l’étranger et une nouvelle dégradation de la balance commerciale du pays. C’est accepter également que le marché français soit approvisionné de l’extérieur et une destruction de l’outil industriel qui nous interdirait toute production nationale. Le site de Gémenos doit poursuivre son activité de conditionnement de thé et d’infusions et se développer afin de protéger et reconquérir le marché national.

 

6) Un approvisionnement solidaire en matières premières

Le maintien du site de production de Gémenos doit être l’occasion de construire des relations nouvelles de coopération avec les pays en développement pour l’approvisionnement de l’usine en thé. Contrairement aux transnationales qui font peser un talon de fer sur ces pays les maintenant dans la pauvreté, cet approvisionnement doit se faire dans un esprit de solidarité et sur un pied d’égalité pour aider à leur développement économique et social.

Il doit également être l’occasion de relancer la production et l’approvisionnement locaux en herbes aromatiques pour la production et le conditionnement d’infusions sur le site de Gémenos.

 

LES MOYENS DU MAINTIEN DU SITE DE GÉMENOS ET DE SON DEVELOPPEMENT

 

7) Unilever, pillage des travailleurs et de la nation

La gestion de l’entreprise Fralib par Unilever a été déloyale : le transfert de production a commencé bien avant l’annonce de la fermeture et le désinvestissement sur le site a créé les conditions du désengagement du groupe. Néanmoins, la stratégie de la transnationale Unilever au service de ses actionnaires a abouti à des gains considérables de productivité du travail. Tandis que la productivité augmentait de 50 % en vingt ans, le salarié qui était payé 46 % au-dessus du Smic en début de période, vingt ans après n’était plus payé que 3,5 % au-dessus du Smic. Cette spirale de réduction de la masse salariale est une course à l’abîme qui n’entraîne que misère, chômage. De plus, ces gains de productivité n’ont pas bénéficié aux consommateurs qui n’ont pas vu les prix des produits baisser.

Il faut rompre avec cette logique. Les salariés du site sont disponibles pour s’approprier sous une forme à définir collectivement et en concertation leur outil de travail qu’ils connaissent parfaitement. Ils sont les mieux à même de le faire fonctionner pour bénéficier des richesses créées par leur travail et répondre aux besoins des consommateurs en matière de qualité des produits.

 

8) Unilever doit financer le développement de l’usine de thé et d’infusions de Gémenos

La réorganisation d’Unilever et l’installation de son centre opérationnel en Suisse lui permet de passer à travers la fiscalité française et ainsi de voler en toute impunité 67 millions d’euros chaque année, depuis 2007, à la collectivité nationale. En acceptant la fuite fiscale, en laissant Unilever poursuivre la casse de l’emploi et les délocalisations en Belgique et en Pologne, en démultipliant les cadeaux au patronat, le gouvernement collabore à des politiques patronales de destruction du potentiel agroalimentaire national.

Au niveau mondial, sur 7 ans (2001-2007), 13,7 milliards d’euros de dividendes ont été versés aux actionnaires qu’ils ont empochés sans rien faire. Unilever France a fait remonter 750 millions d’euros de dividendes en 2008, après 300 millions en 2007, à sa maison mère. Cette richesse largement distribuée aux actionnaires est le fruit de l’exploitation des salariés du groupe et donc des 182 salariés de Fralib à Gémenos. Unilever peut et doit financer le plan de relance du site pour maintenir l’emploi, la production et le conditionnement de thé et d’infusions de l’Eléphant à Gémenos.

 

9) L’Eléphant vivra…

La marque nationale et traditionnelle du Thé de L’Eléphant est la propriété des salariés et le symbole de toute l’usine. Elle doit être sauvegardée et rester propriété des salariés qui, par leur savoir-faire, ont su construire sa notoriété par sa reconnaissance et la qualité de ses produits.

Pérenniser l’activité du site exige, de même, que le groupe et les pouvoirs publics s’engagent à mettre à disposition le réseau commercial, les machines, les approvisionnements…

 

10) Les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent s’engager

Au-delà des discours, les pouvoirs publics, les collectivités territoriales doivent s’engager concrètement et financièrement dans la relance de l’activité de thé et d’infusion à Gémenos. Fralib, gérée par les salariés, doit devenir l’« Entreprise provençale et nationale » de conditionnement de thé et d’infusion, sous la protection et avec l’engagement concret des collectivités territoriales (région, département et municipalités) répondant aux besoins des consommateurs de notre pays.

Une véritable table ronde doit être mise en place pour discuter du plan de relance de l’activité.

 

Comité d’entreprise Fralib-Gémenos,

Le 3 janvier 2011
  Adopté à l’unanimité

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 21:28

 

speculateur 01 12

Source : Ouest France du 01 12 2011 

 

 

 

 

 

 

 

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