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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 23:04

Pour créer des jouets plus sains et plus respectueux de l'environnement, les grands fabricants de jouets ont révolutionné leurs méthodes de production. Mais difficile de se passer complètement des produits chimiques.

 

 

Patricia Proïa, de l'Afnor, le sait déjà: le label "NF environnement jouets et jeux de société", que son organisme (chargé de gérer en France des normes de qualité et des labels environnementaux) doit lancer en 2011, risque de ne pas rencontrer beaucoup de succès. Non pas auprès des consommateurs: "Nous sommes persuadés qu'il y a une vraie demande pour des jouets plus sains et plus respectueux de l'environnement", explique-t-elle.

 

Ce sont surtout les industriels qui manquent d'enthousiasme : même parmi ceux intéressés par la démarche, beaucoup vont avoir du mal à respecter le cahier de charges. Il va leur falloir du temps pour adapter leurs méthodes de production: "Les premiers produits labellisés apparaîtront probablement en 2012, mais pas avant", explique Patricia Proïa.

 

Se passer des produits chimiques toxiques pour fabriquer des jouets semble, de fait, assez compliqué. Carine Evano, de Nature et Découvertes, en a fait l'expérience: "Pour le premier âge, nous avons décidé de ne pas proposer de jouet en plastique. Mais le bois et le tissu peuvent aussi poser des problèmes". Les jouets en bois ne sont pas anodins: en contreplaqué, ils peuvent contenir du formaldéhyde, une substance cancérigène. Et on risque aussi de trouver des métaux lourds dans les peintures traditionnelles, tandis que les peintures à l'eau peuvent s'écailler.

 

Le distributeur a fini par dénicher des hochets en bois brut. Pour les doudous, il propose depuis peu des petits animaux en coton bio, teints avec des colorants certifiés Oko-tex, qui garantissent une présence réduite de produits toxiques.

 

Mais développer de tels doudous n'a pas été facile pour son concepteur, la petite société française Papili. "Au départ, nous voulions des teintures 100% végétales. Mais ces teintures dégorgent, et l'enfant peut les ingérer, ce qui est interdit par les normes de sécurité en vigueur au niveau européen", explique Lucile Bernadac, la fondatrice de la marque. Même chose pour le rembourrage : la laine ne pourrait pas être lavée à haute température, ce qui poserait un problème d'hygiène. Quand au coton, il doit être hydrophile, sinon il se gorgerait d'eau et des moisissures pourraient s'y développer. Mais les fibres de coton hydrophile pourraient passer à travers l'enveloppe du doudou, ce qui est également interdit par la réglementation. Lucile Bernadac a donc dû se résoudre à employer un matériau synthétique, du polyester. "Mais il n'est pas en contact avec l'enfant, et il peut être lavé", souligne-t-elle.

 

Et les jouets en plastiques ? Deux grandes marques, Lego et Playmobil, l'assurent : les consommateurs ne trouveront pas de substances chimiques toxiques dans leurs produits. Les phtalates, accusées d'être cancérigènes et toxiques pour la reproduction ? Ils n'en utilisent plus depuis longtemps. "Il y a déjà plus de 15 ans, nous avons renoncé au PVC, susceptible de contenir ces substances. Nous l'avons remplacé par une autre matière", précise un des représentants en France de Playmobil. Quant aux métaux lourds, très toxiques, Lego jure qu'ils ne sont présents qu'à l'état de traces dans ses jouets. "Nos produits sont vendus partout dans le monde, donc nous appliquons toujours les normes les plus strictes. Par exemple, pour le plomb, le seuil en vigueur est deux fois plus élevé dans l'Union européenne que dans l'Illinois, qui est le plus bas du monde. C'est cette réglementation que nous appliquons pour tous nos jouets, quelque soit leur lieu de vente", explique Thomas Tarp, le directeur qualité de la marque danoise. Pour cela, ses équipes exigent des fournisseurs de matière première la liste des produits utilisés, et les testent. Des procédures lourdes et coûteuses, que seuls les plus grandes marques peuvent se permettre...

 

 

 

 

Source : L' Expansion, Stéphanie Benz - publié le 16/12/2010.

 

 

http://www.lexpansion.com/entreprise/des-jouets-sans-produits-chimiques-c-est-possible_245329.html#xtor=AL-189

 

 

 

 

 

 

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 22:50

Tous les produits pharmaceutiques ont des effets secondaires, mais, pour ceux-ci, les risques encourus sont trop importants. L'Express a dressé cette liste à partir des investigations de la revue Prescrire et avec l'aide d'un spécialiste, le Pr Giroud.

Le scandale du Mediator a braqué les projecteurs sur la revue médicale indépendante Prescrire, poil à gratter des firmes pharmaceutiques et des autorités de santé.

 

C'est en lisant ce mensuel que le Dr Irène Frachon, à l'origine des révélations dans cette affaire, s'est inquiétée pour la première fois des effets indésirables du médicament.

Financée par ses 29 000 abonnés, la rédaction analyse à la loupe tous les médicaments vendus en France. Les médecins ou les pharmaciens qui la composent n'ont aucun lien (ni direct ni indirect) avec un laboratoire. Ils passent au crible, pour chaque molécule, l'ensemble des études cliniques, des articles scientifiques et des informations disponibles. 

 

Tous les produits pharmaceutiques produisent des effets secondaires. Se fondant sur ce travail d'une rigueur exemplaire, L'Express a identifié ceux dont le rapport bénéfices-risques est clairement défavorable. Autrement dit, les avantages apportés ne sont pas suffisants comparés aux dangers auxquels ils exposent. Cette liste a ensuite été soumise à l'avis du Pr Jean-Paul Giroud, pharmacologue, membre de l'Académie nationale de médecine. Autorité morale et scientifique en matière de sécurité des médicaments, il n'a aucun lien avec les laboratoires et siège aux commissions d'autorisation de mise sur le marché (AMM) et de pharmacovigilance.

 

A l'heure où Pfizer retire son remède contre l'hypertension artérielle pulmonaire, Thelin, L'Express livre les noms des dix médicaments contestables (présentés dans l'ordre alphabétique) qui ne devraient pas être sur le marché. De même que leurs versions génériques.  

Actos

Indication: traitement du diabète de type 2, dit "gras"

Le diabète de type 2 est une maladie de société aux complications graves. Une nouvelle famille de molécules, les glitazones, promet d'augmenter la sensibilité des patients à l'insuline. Mais la liste de leurs effets indésirables graves ne cesse de s'allonger: oedèmes maculaires, fractures osseuses chez les femmes, insuffisances cardiaques. Le 3 novembre, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) annonçait le retrait de l'un d'eux, l'Avandia (GlaxoSmithKline). En dépit d'une efficacité jugée "faible" par la Haute Autorité de santé et de risques accrus de cancers de la vessie, Actos, lui, est toujours remboursé à 65%. 

Contacté, le fabricant, Takeda, répond: "Actos appartient à la même classe pharmacologique qu'Avandia, mais il n'a pas les mêmes indications et présente des effets différents. Actuellement, Takeda soutient deux études visant à analyser la relation entre Actos et le cancer de la vessie." 

 

Adartrel

Indication : syndrome des jambes sans repos

L'Adartrel (GSK), une molécule utilisée à fortes doses dans la maladie de Parkinson, expose à des effets indésirables pénibles (nausées, comportements impulsifs, libido exacerbée, hallucinations ou paranoïa) et d'autres, graves (syncopes), alors qu'il s'agit au départ de résoudre un problème bénin de sommeil perturbé. De plus, il existe un risque de voir augmenter les symptômes, après une première phase d'amélioration. 

Contacté, le fabricant, GlaxoSmithKline, n'a pas répondu. 

Di-Antalvic

Indication: antidouleur

Le Di-Antalvic est un mélange savant de dextropropoxyphène et de paracétamol vendu depuis plus de quarante ans et censé être plus efficace contre la douleur que le paracétamol seul (type Doliprane). Cette supériorité n'a cependant jamais été démontrée. En revanche, les risques de surdosage, fréquents en cas de douleurs aiguës ou chroniques, peuvent être lourds, allant du trouble psychiatrique et cardiovasculaire... à l'arrêt cardiaque. Alertées par plusieurs centaines d'overdoses mortelles (volontaires ou accidentelles) survenues dans leur pays, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse ont interdit tous les médicaments de ce type il y a plusieurs années. L'Europe leur a emboîté le pas en juin 2010, puis les Etats-Unis le 19 novembre. Fabriqué par un laboratoire national, le Di-Antalvic est remboursé en France à 65%. Annoncé une première fois en mai, puis en juillet, son retrait définitif est programmé... pour septembre 2011 au plus tard.  

Contacté, le fabricant, Sanofi-Aventis, répond: "Cette période de retrait progressif a été jugée nécessaire par les autorités de santé européennes pour préparer les médecins à une autre stratégie de prise en charge de la douleur de leurs patients." 

 

Hexaquine

Indication : crampes musculaires

Ce médicament contient de la quinine, une substance utilisée efficacement contre le paludisme mais aux effets secondaires graves: troubles du rythme cardiaque, baisse du nombre de plaquettes, réactions allergiques sévères. Près d'une centaine de morts ont été attribuées à la quinine aux Etats-Unis, où elle n'est plus prescrite contre les crampes depuis 1995. L'été dernier encore, la Food and Drugs Administration (FDA) le martelait: ce trouble, bénin et temporaire, ne justifie pas l'usage d'une substance si dangereuse. En France, aucun autre traitement n'existe contre les crampes, où l'efficacité de l'Hexaquine a été jugée "faible" par la Haute Autorité de santé. Cependant, il est toujours autorisé dans cette indication et partiellement remboursé (à 15%). 

Contacté, le fabricant, le Laboratoire du Gomenol, répond: "L'Hexaquine contient de la quinine à faible dose. Contrairement aux Etats-Unis, il a toujours été prescrit sur ordonnance, en fonction de la gravité des douleurs, du poids et de la taille des patients." 

 

Intrinsa

Indication : baisse du désir chez les femmes après ablation des ovaires et de l'utérus

Présenté comme le nouveau Viagra féminin, ce patch à la testostérone n'a pas été autorisé aux Etats-Unis en raison de sa faible efficacité sur la libido féminine, mais aussi, et surtout, de ses nombreux effets indésirables : virilisation (pilosité aggravée, voix rauque), acné, troubles hépatiques et cardiovasculaires, prise de poids. Il a toutefois été autorisé en France début 2007 pour les femmes artificiellement ménopausées après l'ablation chirurgicale des ovaires et de l'utérus. A la lumière des dernières études, cette prise de risque semble inutile. D'autant que les effets du médicament à long terme, notamment les risques de cancer du sein, n'ont pas été évalués. 

Contacté, le fabricant, Warner Chilcott, répond: "Seules 500 patientes sont traitées par Intrinsa après une ablation des ovaires et de l'utérus. Celles qui l'utilisent en dehors de cette indication s'exposent évidemment au surdosage." 

 

 

Ketek

Indication : infections respiratoires

Ketek n'a pas d'efficacité clinique supérieure à d'autres antibiotiques (famille des macrolides) alors qu'il expose à de nombreux risques pour la santé en cas d'association avec d'autres médicaments. Par ailleurs, les réévaluations conduites par les autorités européennes en 2006 et en 2007 concluent que plusieurs graves effets secondaires sont retrouvés plus fréquemment : le risque d'aggravation d'une myasthénie (faiblesse musculaire), de pertes de connaissance, de troubles visuels, de troubles du rythme cardiaque et d'atteintes hépatiques. 

Contacté, le fabricant, Sanofi-Aventis, répond: "Les autorités de santé européennes (Emea) ont confirmé une réévaluation du rapport bénéfice-risque favorable pour le Ketek en 2006 et en 2007, en précisant les précautions supplémentaires d'usage à respecter." 

 

 

Nexen

Indications : arthrose et règles douloureuses

Nexen est à l'origine de troubles du foie parfois mortels, connus depuis de nombreuses années. La Finlande et l'Espagne l'ont retiré du marché dès 2002 à la suite de cas d'hépatites fulminantes. L'Irlande a suivi en 2007. Les autorités européennes réévaluent actuellement cet antidouleur pour la troisième fois. Le fabricant est chargé de recenser les cas de greffes du foie qui pourraient être liées au Nexen. Les mêmes instances ont pourtant déjà reconnu clairement, l'an dernier, un surcroît de troubles hépatiques graves provoqués par ce médicament. 

Contacté, le fabricant, Thérabel Lucien Pharma, répond: "La troisième enquête de l'Agence européenne des médicaments (Emea) a pour objectif une évaluation globale du rapport bénéfice-risque de la molécule, dont seul le potentiel hépato-toxique avait jusque-là été investigué par les experts européens." 

 

 

Vastarel

Indications : vertiges, acouphènes, angines de poitrine, troubles du champ visuel

Commercialisé depuis plus de quarante ans, ce médicament très utilisé par les patients âgés a vu ses indications thérapeutiques s'étendre au fil du temps, sans preuves solides de son efficacité. Depuis une dizaine d'années, en revanche, plusieurs effets indésirables inquiétants ont été observés: tremblements, troubles de la marche et des jambes sans repos, syndromes parkinsoniens. Délivré sur ordonnance, il est remboursé à 35%. 

Contacté, le fabricant, Servier, n'a pas souhaité répondre. 

 

 

Zyprexa

Indications : schizophrénie et troubles bipolaires

Le fabricant a reconnu, en 2003, que le Zyprexa pouvait provoquer une obésité sévère. En 2007, il a précisé sur les notices des boîtes vendues aux Etats-Unis que la survenue d'une hyperglycémie (taux de sucre trop élevé dans le sang, l'un des symptômes du diabète) était plus fréquente qu'avec d'autres médicaments de la même génération (type Solian ou Risperdal). C'est là tout le problème, s'agissant d'un traitement au long cours, voire à vie. Plus de 28 000 patients américains ont été indemnisés par la firme pour obésité, hyperglycémie ou diabète. 

Contacté, le fabricant, Lilly France, répond: "Les effets secondaires concernant la prise de poids sont connus et mentionnés dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP), tel qu'il figure dans le Vidal depuis l'AMM initiale de septembre 1996. Les risques d'hyperglycémie et de diabète ont aussi été mentionnés dès juillet 1999. De plus, le RCP a été régulièrement mis à jour afin de préciser, voire de renforcer, la mention de certains effets indésirables comme le risque de prise de poids, ou de survenue d'anomalies lipidiques, d'hyperglycémie, voire de diabète." 

 

 

Zyban

Indication : sevrage tabagique

Les bénéfices du Zyban (GSK), une substance proche des anorexigènes amphétaminiques comme le Mediator, sont incertains et, au mieux, très modestes, alors que des effets indésirables graves sont, eux, avérés, comme l'hypertension artérielle. Ce médicament n'apparaît pas plus efficace que les gommes à mâcher ou les patchs à base de nicotine, qui présentent moins d'effets indésirables. 

Contacté, le fabricant, GlaxoSmithKline, n'a pas répondu. 

 

Source :  L'Express, Julie Joly et Estelle Saget, publié le 15/12/2010.

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 22:28

NDLR : cet article est long. Mais les détails sont horrifiants ! Alors prenez le temps de le lire, si vous tenez à votre santé !

 

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 AFP PHOTO FRED TANNEAU

Le Mediator, antidiabétique également utilisé comme coupe-faim, serait à l'origine de 500 décès en France en trente ans.  

Encore un scandale sanitaire. L'affaire du Mediator relance des questions qui n'en finissent pas de se poser: sur l'opacité de l'industrie pharmaceutique, l'indépendance des experts, la formation des médecins, l'information des patients... Enquête sur un système grippé et en mal de remèdes.

 

Elle se voit encore lui dire: "Chéri, allez, prends ton Mediator..." Le matin au petit déjeuner, à midi, et puis encore le soir: trois comprimés par jour, 21 par semaine, pendant quatorze ans. Son mari, "c'était un artiste, raconte Madeleine*. Il détestait les médicaments". Devenu diabétique sur le tard, l'ancien poète franc-comtois est mort d'insuffisance cardiaque il y a deux ans. Et depuis, dans ce patelin jurassien de 400 âmes, une épouse dévouée se maudit. 

Ses deux filles ont beau la raisonner, sa conscience ne lui laisse pas de répit: la septuagénaire se dit qu'elle a empoisonné son homme en le forçant à se soigner. Elle enrage aussi contre les laboratoires, plus prompts à bichonner leurs intérêts que leurs patients. Contre l'Etat, "bien lent à réagir". Contre son généraliste, qui lui déconseille de lire les notices, "pour ne pas s'inquiéter pour rien"... C'est en lisant Santé Magazine que la veuve a découvert le pot aux roses. 

 

5 millions de Français ont avalédu Mediator depuis 1976

 

Pendant ce temps, à Paris, Xavier Bertrand, à peine (re)nommé ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, convoquait le 16 novembre toutes les huiles de son administration. "500 morts sous Mediator", le premier décompte confirmé par l'Assurance-maladie a de quoi faire trembler. Près de 5 millions de Français auraient avalé cet antidiabétique détourné comme coupe-faim depuis son lancement, en 1976.

 

Combien de victimes au total? Qui a fauté? Comment être sûr que cela ne se reproduise pas? Diligentée en urgence, l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) est chargée de faire la lumière sur cette sombre histoire. Elle a peu de temps pour rendre son rapport, commandé pour la mi-janvier. Et, en attendant, la colère gronde. 

 

Car après le Distilbène, l'Isoméride, le Vioxx, le sang contaminé, ce nouveau désastre sanitaire confirme l'impensable: il est donc toujours possible, en France, de trouver en pharmacie des remèdes mortels.

 

Des scientifiques qualifiés d'experts peuvent autoriser le remboursement de produits inefficaces, voire dangereux.

Des médecins, prescrire, sans le savoir, du venin sur ordonnance. Et des patients dociles, mourir en pensant se soigner.

 

Les réformes successives n'auraient donc servi à rien. Ni la création, en 1993, des agences du médicament européenne et française. Ni l'obligation, pour les experts, de déclarer leurs conflits d'intérêts. Ni les progrès de la science et de l'information. 

 

Comme Madeleine, des millions de Français découvrent, abasourdis, une vérité désormais impossible à cacher : le royaume d'Hippocrate est une terre d'hypocrites. Les patients croyaient leurs médecins sur parole? Ils apprendront que certains prescrivent les yeux fermés.

 

Leur bible, le Vidal, est une collection de notices rédigées par les seuls fabricants. Leur enseignement universitaire sur les médicaments se limite, en moyenne, "à soixante-quatre heures dispensées sur l'ensemble de leur cursus", tonne le Pr Jean-Paul Giroud, membre de l'Académie de médecine. Et les firmes pharmaceutiques se chargent personnellement de combler leurs lacunes. 

 

Les patients inquiets peuvent-ils au moins s'en remettre à l'Etat pour assurer leurs arrières?

 

Ils réalisent, avec le Mediator, ce que la complexité administrative dissimule: une véritable usine à gaz, où les responsabilités se noient dans des méandres opaques. Pire, que peuvent 990 agents de l'Afssaps et 115 millions d'euros de budget face à plus de 8000 spécialités pharmaceutiques et 2 milliards de boîtes remboursées chaque année ?

 En un an, les fabricants de médicaments engrangent près de 27 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France.

 

 Les décideurs sont les payeurs.

 

"C'est sur la foi d'études cliniques exclusivement menées et financées par les firmes que s'évaluent aujourd'hui les traitements", martèle le président du Formindep, le Dr Philippe Foucras, Don Quichotte de l'indépendance médicale. 

 

 

Il n'est pas toujours besoin de pactoles pour convaincre. Outre-Atlantique par exemple, les défenseurs de l'industrie ont table ouverte à Washington. Près de 1500 lobbyistes attitrés ont leur entrée au Congrès, au Sénat et jusque dans les couloirs de la Maison-Blanche. Inutile pour eux de montrer patte blanche: environ 64% sont des revolvers, d'anciens fonctionnaires de l'administration américaine.

 

En France, les liens incestueux sont plus discrets, mais non moins forts. Elisabeth Hubert, Roselyne Bachelot ou encore Nora Berra ont travaillé pour des laboratoires avant de chapeauter le ministère de la Santé.

 

De même que la plupart des "experts" censés contrôler la mise sur le marché des médicaments.

 

Même le gendarme du secteur, l'Afssaps, est financé à 90% par les firmes pharmaceutiques.

Mauvaise nouvelle: la maigre perfusion publique au budget de l'agence pourrait bientôt disparaître. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit de réduire à néant la subvention de l'Etat pour les trois années à venir. Et tant pis si la petite économie discrédite un peu plus les autorités sanitaires... 

Car, à défaut d'indépendance et de moyens, les questions pleuvent. "Qui croire à présent?" lance, furieux, Abdelkacem, chauffeur de taxi diabétique resté un an sous Mediator. Les médecins formés à l'école des labos? Le sien ne l'a toujours pas appelé pour lui conseiller un examen cardiaque. "Même les notices des médicaments ne garantissent rien", maugrée une gériatre francilienne abonnée à Prescrire, la seule revue médicale indépendante disponible en France. Comme pour le Mediator, certains effets secondaires apparaissent des années après la commercialisation d'un médicament et beaucoup ne remontent jamais aux oreilles des autorités sanitaires.

En matière de pharmacovigilance pourtant, "nous ne sommes pas face à un vide juridique", précise Christian Lajoux, président du lobby français des laboratoires (Leem). Mais le système est ainsi fait: "Il repose essentiellement sur la bonne volonté de quelques-uns", résume le conseiller d'Etat Didier Tabuteau, tout premier directeur de l'Agence du médicament.  

 

 Entre deux consultations et trois feuilles de soins, médecins, aides-soignants ou encore pharmaciens signalent bien quelque 25 000 cas d'effets insoupçonnés des médicaments chaque année. Les firmes, elles, près de 18 000. Mais à quoi bon? Les médicaments provoquent toujours, à eux seuls, plus de 130 000 hospitalisations par an. Et tuent en silence 18 000 malades qui s'ignorent. "Il y aura d'autres Mediator", promet le Dr Philippe Foucras à la tête de son comité de médecins résistants. C'est aussi ce que laisse penser la liste, établie par L'Express, de dix produits qui ne devraient plus être sur le marché. De même que certaines aberrations persistantes. Il y a un an, le gel anti-inflammatoire Ketum était ainsi retiré des pharmacies. Une mesure attendue: depuis 1993, des cas d'eczéma et d'allergies cutanées graves étaient régulièrement rapportés sur des patients exposés au soleil. Cet antidouleur n'étant pas plus efficace que les autres, et plus dangereux, l'Afssaps décide de l'interdire le 12 janvier dernier. Mais deux semaines plus tard, coup de théâtre : saisi par le fabricant, le juge des référés estime que l'injonction est "disproportionnée", menaçant la survie économique du laboratoire. Le Conseil d'Etat confirme et les tubes retrouvent derechef leur place en pharmacie. 

 

 

La machine est grippée, mais elle n'est pas fichue. Partout dans le monde, des médecins, telle la Brestoise Irène Frachon, jouent les Robins des Bois au péril de leur carrière. Des voix s'élèvent en France pour exiger que leur statut de "lanceur d'alerte" soit enfin reconnu, à l'instar notamment des Etats-Unis. Des voix comme celles des associations de patients, de Prescrire, du Formindep, mais aussi de Didier Tabuteau, désormais responsable de la chaire santé de Sciences po Paris. Selon lui, une autre révolution mériterait d'être importée d'Amérique: la transparence obligatoire sur les liens entre labos et professionnels de la santé, aussi appelée Sunshine Act. Inspirée par le Mediator, l'Assurance-maladie promet, quant à elle, d'ouvrir plus souvent ses fichiers de remboursement, une mine d'informations. Outre-Atlantique encore, la pratique est courante et permet de repérer plus vite les victimes d'effets secondaires graves. Enfin, preuve que les temps changent, l'école de la rigueur pourrait finir par s'imposer. L'austère revue Prescrire connaît un pic d'audience inespéré auprès des étudiants en médecine et en pharmacie. Mieux, selon nos sources, elle compte même, depuis peu, un nouvel abonné: Xavier Bertrand, ministre de la Santé. Il n'est jamais trop tard. 

 

  

Source : l'Express,  Julie Joly, publié le 15/12/2010.

 

  http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/faut-il-avoir-peur-des-medicaments_945273.html

 

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 22:16

Hier à Chartres, les employés du conseil général ont montré leur désaccord avec les méthodes de gestion d'Albéric de Montgolfier (UMP).

 

Un an jour pour jour après leur grand mouvement, il n'y a eu aucune avancée dans le dialogue social.Des réunions ont eu lieu. Mais elles ont été mené par des gens rigides et sans pouvoir de décision. Réduction des frais kilométriques, suppression de postes, mépris du président, de ses représentants, des élus, tels sont les durs et amères constats des salariés.

 

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Source : C. R. de la République du Centre du jeudi 16/12/2010.

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 21:43

Voici l'article de la République du centre du jeudi 16 déc 2010 :

 

SUCIDE-AGT-EDF-MALADIE-PRO-RECONNUE.jpg

 

Malgré des faits évidents de stress ou d'harcèlement envers des salariés, la tendance des entreprises, de la sécu et autres caisses, est toujours de nier les mauvaises conditions de travail et d'imputer les actes de suicide à des causes de vie personnelle.

C'est abject !!

 

Bravo à la cour d'appel. Mais cela ne fera pas revenir la victime. Et si les conditions de travail ne changent pas dans le bon sens, il y aura d'autres suicides.

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 18:00

NDLR :

 

17 décembre, quel événement !

 

Aujourd'hui, exceptionnellement, je vais souhaiter, via le blog, l'anniversaire d'une amie. Carine m'a transmis le goût de faire un blog en créant le sien. (http://laviedevant-soi.over-blog.com)

 

Elle m'a aidé avec gentillesse (comme dab !) et pédagogie à me lancer dans la construction de ce blog.

Ces conseils avisées m'ont été très précieux.

 

Elle m'a soutenu aussi dans des moments difficiles (comme d'autres que je remercie par la même occasion).

 

 

 

Merci Carine et maintenant, place à la fête !...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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A bientôt et Joyeux Noël Carine : 

 

 

 

 

Patrick 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:33

Source : Le Monde, 02/12/2010

 

NDLR : Faire le lien avec les deux serveuses du Grand Café de DREUX.

 

 

Le ministère du travail a rendu public, mardi 30 novembre, un rapport d'experts chargé de donner son avis sur l'évolution du salaire minimum. Le document suggère de ne pas augmenter le smic, en dehors de la revalorisation liée à l'inflation. Dans une interview à "Libération", jeudi, la ministre de l'économie, Chrisitine Lagarde, a justifié cette position, arguant que "la stratégie des coups de pouce est inefficace pour la création d'emplois et la lutte contrela pauvreté". A cette occasion, nous avons demandé aux internautes touchant le smic (1 055 euros net par mois, à temps plein) de nous raconter leur trajectoire et expliquer comment ils s'organisent pour faire face aux dépenses de la vie quotidienne.

  • Un arbitrage inlassable, par Sandrine G.

Il y a longtemps que je ne regarde plus ma fiche de paie. Je la laisse dans son enveloppe et la range avec les autres. Elles s'accumulent dans un tiroir de la cuisine. Inévitablement, je sais qu'elle affichera le même salaire que le mois précédent : 1 055 euros.

Je déteste par avance la commisération et l'exotisme social dans lesquels vont se vautrer ceux qui liront tous ces témoignages. Mais il faut bien parler ; il faut dire cette expérience. Pour les journalistes, ce n'est qu'un marronnier qui annonce l'hiver. Pour moi, c'est une forme de vie. Et c'est la mienne.

Je suis caissière dans un hypermarché de province. J'ai 35 ans. Mon hypermarché fait en moyenne plus d'un million de chiffre d'affaires par jour. Dès le 7 du mois, je suis à découvert. Une fois que j'ai payé l'assurance de la voiture, l'essence, une petite complémentaire santé, le loyer de mon 25 m², l'assurance de ce logement, l'électricité et l'abonnement portable-Internet, je n'ai quasiment plus rien. Il faut manger aussi.

Seuls ceux qui connaissent cette forme de vie peuvent comprendre l'expérience de l'arbitrage inlassable et du calcul permanent. Je ne connais plus (mais les ai-je déjà connus ?) les petits excès – un livre, un cinoche, un restau, une fringue de marque – que l'on s'offre de temps en temps, en souriant, "parce qu'il faut bien se faire plaisir et qu'on n'a qu'une vie". J'accepte cette vie ordonnée et triste. Je crois que je ne crois plus en la justice.

  • Nous sommes heureux car nous sommes ensemble, par Audrey C.

Je suis maman solo de deux enfants. Je vis au smic depuis cinq ans. J'ai privilégié le confort de l'habitation. Je vis dans une maison avec trois chambres et un jardin, en location. Avec un loyer élevé et des charges qui le sont aussi, les loisirs sont restreints. On sort très peu les week-ends. Je n 'ai pas le droit aux aides sociales car il faut toucher moins que le smic. Dès qu'il y a des problèmes de voiture ou des grosses factures qui arrivent, c'est dur. J'ai un prêt de consommation et je puise trop souvent dedans. Pour les courses, j'arrive à dépenser moins grâce au hard discount mais pour le reste (mutuelle, assurances, électricité, essence...), c'est dur de pouvoir tout payer avec si peu.

Pour vêtir mes enfants, j'achète des vêtements d'occasion grâce aux vide-greniers ou sur Internet, via des petites annonces. Pareil pour les meubles, l'électroménager. Des amis nous font des dons. Pour Noël, j'ai pris des jouets d'occasion. Les vacances, mes enfants ne connaissent pas. Malgré toutes ces difficultés financières, ils sont heureux car nous sommes ensemble, nous avons chacun une bonne santé et il y a beaucoup d'amour qui fait que l'on se sent plus riche humainement. Mais quand je me retrouve seule dans ma chambre, je me mets à pleurer en pensant à notre vie de misère et comment s'en sortir afin que leur avenir soit meilleur.

  • Je ne vis pas, je survis, par Jean-Jacques B.

Je galère. Mon loyer représente presque la moitié de mon salaire, tous les 20 de chaque mois je n'ai plus d'argent. J'ai droit à quelques aides, notamment de la banque alimentaire et des aides personnalisées au logement, mais je ne vis pas, je survis.  Je ne fais aucune dépense, donc aucun plaisir. Je ne sors plus depuis que j'ai un loyer à payer. Le pire est que mes dépenses augmentent chaque année de façon continue, alors que mon salaire stagne au raz des pâquerettes. La vie est dure, presque sans intérêt.

  • La solidarité, la force du smicard, par Quentin M.

Vivre avec le smic, c'est éviter le gaspillage de gasoil, de nourriture, d'énergies. Manger LIDL, glaner sur les marchés quelques produits frais. Passer un peu de temps à relancer les institutions comme la Caisse d'allocations familiales pour qu'elles vous aident. Chercher les bonnes affaires quand il est question de vêtements, de matériels divers. Pour faire simple, vivre avec le smic c'est ménager ses envies, limiter ses déplacements (opter pour le vélo), ne pas sortir souvent, faire la fête chez soi, vivre en colocation, découvrir des réseaux d'entraide... C'est la solidarité du smicard qui fait sa force ! Etre smicard, c'est au final connaître la vraie valeur des choses, rester modeste, sans jalousie, et comprendre que la vie ne tourne pas autour de simples jouets à la mode et hors de prix (un iPhone, c'est déjà un tiers du salaire mensuel). Etre smicard demande beaucoup plus de culture, d'audace, de débrouille que d'être né riche et célèbre.

  • On ne vit pas avec le smic sans aides, par NC

Pour avoir une location décente pour quatre personnes dans le Sud, non située en zone inondable ou non insalubre, il faut déjà quasiment compter le smic. Donc en rajoutant téléphone, électricité, gaz et eau, c'est limite ou impossible de se payer la mutuelle, qui reste ainsi réservée aux enfants.

Calculez : 1 100 € de salaire + 700 € toutes allocations confondues + 200 € de pension alimentaire, lorsque le père veut bien = 2 000 €, pas mal. - 900 € de loyer, - 50 € d'électricité, - 150 € de gaz (sans avoir bien chaud), - 50 € de mutuelle pour les enfants, - 10 € d'eau en comptant bien et en se limitant, - 40 € de téléphone et Internet, - 50 € d'assurance pour le véhicule, - 320 € de cantine pour les enfants, - 150 € de centre aéré, moins ce qui reste pour manger, s'habiller, les frais (anniversaires où sont invités les enfants, réparation de véhicule ou tout simplement le gasoil pour aller au travail...).

  • Rigueur et débrouille, par Thomas

Je suis étudiant en alternance et je perçois 60 % du smic, ma copine 70 %. On paie un peu plus de 600 euros de loyer, et pour le reste, on se débrouille comme on peut. Dès qu'on a besoin de quelque chose (un meuble à remplacer, électroménager cassé), on regarde les sites d'annonces, on va chez Emmaüs, ou sur les sites de dons, qui sont encore trop peu courants... Pour les courses alimentaires, on scrute chaque semaine les promotions dans toutes les grandes surfaces, et on fait la tournée des magasins en fonction des offres. Parfois, on va aussi dans les déstockages alimentaires, où les produits ont une date limite de consommation proche, mais qui sont encore consommables. Pour la sécurité sociale, on bénéficie de la CMU (couverture-maladie universelle) complémentaire, ce qui nous limite les frais médicaux.

Nous n'osons pas aller voir les services sociaux, ni les associations humanitaires, non pas par honte ou amour-propre, mais car nous sommes conscients que nous ne sommes, hélas, pas les plus nécessiteux. A coté de notre alternance, nous faisons des petits boulots (plonge dans un restaurant, billetterie lors des spectacles, etc.), mais les places sont aussi rares que précaires...

  • La course à l'argent n'est pas une fatalité, par Alexandre D.

Nous avons deux enfants et vivons avec 1 200 euros net par mois. Pour quatre personnes, c'est donc en dessous du "seuil de pauvreté". La seule combine que nous avons est un coup de chance : nous avons un loyer de seulement 400 euros pour une chouette petite maison entre Aix et Marseille. Il semble que le coût du logement soit le plus gros problème pour vivre avec de petits revenus. Une fois le loyer payé, nous vivons bien. Même très bien. Est-il nécessaire d'avoir de quoi se payer un nouvel iPad tous les mois pour avoir le sentiment de vivre "décemment" ? La France est vaste et le coût de la vie n'est pas le même partout. Le smic n'est donc pas un revenu misérable pour tout le monde. Il est certain qu'à Paris, on doit quelque peu galérer, mais pour beaucoup d'autres, il s'agit simplement d'une vie normale, avec du temps pour faire ce qu'on aime, sortir quand on en a envie et se payer des vacances "décentes" de temps à autre. La course à l'argent n'est pas une fatalité. Sans aucune combine particulière, rien dans notre vie ne me paraît indigne.

  • Plutôt heureuse…, par Charlotte C.

C'est dur, mais on se fait à tout, l'important étant de pas être trop ambitieux. Je mange peu de viande, j'achète peu de produits alimentaires transformés, j'ai vendu ma voiture, je circule à vélo (j'habite Limoges), je n'achète plus de livres ni de magazines, donc je passe beaucoup de temps dans la bibliothèque de mon quartier, j'emprunte ce qui m'intéresse. Je pars en vacances mais jamais loin, je squatte dans les maisons de vacances de mes amis avec mes filles. Pour les vêtements, je rafistole ou je vais dans les friperies, où je dégote des pièces tendance pour trois fois rien ! Bon, c'est pas toujours facile, j'ai souvent recours au système D mais je n'ai pas l'impression d'être moins heureuse qu'une autre. Je vis de façon très écolo par la force des choses, c'est pas si mal aujourd'hui !

  • Je vis depuis toujours avec le smic, voire moins..., par Anthony R.

Aujourd'hui agé de 32 ans, je travaille depuis l'âge de 18 ans pour un smic ou à peine plus ; j'ai toujours occupé des postes qui impliquaient de travailler les jours fériés et les week-ends sans autres compensations que celles légales (dans la restauration rapide ou dans la jardinerie, c'est 25 % de plus les week-ends et jours fériés). Le smic m'a tout juste permis de subvenir à mes besoins fondamentaux, vitaux. Heureusement, la famille était là et la caisse d'allocation familiale, entre autres organismes sociaux et aidant.

Seulement, la vie, du moins la mienne, ne se résume pas à "manger, travailler, se loger". La culture et tous les "à-côtés" sont aussi indispensables. J'ai dû alors jongler entre légalité et illégalité. J'ai longtemps vécu en colocation pour minimiser les frais, ai usé de petits jobs "au black", voire même parfois de petits trafics. Rien de tout cela ne m'a permis de me payer de grosses berlines, des vacances dans les îles, juste de vivre ma vie simple, manger, me loger, m'habiller, sortir, découvrir, créer aussi.

  • Un smic, dès lors qu'il faut le partager, c'est maigre, par Océane R.

Personnellement, je suis au chômage (malgré un bac+8), alors je dois vivre en partageant le smic de mon compagnon. Pas d'enfants donc aucune aide. Nous ne pouvons pas en vivre : nous sommes hébergés tous deux chez une tierce personne (c'est-à-dire pas d'intimité de couple, pas d'autonomie, pas d'indépendance financière). Le smic pour une personne seule, ça suffit, mais dès lors qu'il faut le partager, c'est maigre : ça signifie pas de vacances, pas de loisirs, pas de sorties, pas de déplacements (y compris ceux qui me permettraient de trouver du travail), pas de quoi se faire plaisir... Des astuces ? Mon compagnon s'est mis en auto-entrepreneur, mais pour l'instant, aucun chiffre d'affaires, car travailler en plus d'un autre emploi salarié à temps plein, c'est épuisant et certains jours impossible.

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:23

Source : Le Monde, 14/12/2010

 

NDLR : A comparer avec l'article "les patrons du CAC 40"

 

Le smic va progresser de 1,6 % à partir du 1er janvier pour atteindre 9 euros bruts l'heure, soit 1 365 euros brut par mois et 1 073 euros net, conformément au strict minimum légal et sans "coup de pouce". L'annonce par le ministre du travail Xavier Bertrand, mardi 14 décembre, concerne environ 2,3 millions de Français, soit environ un salarié sur dix.

Depuis le 1er janvier 2010, le salaire minimum s'élève à 8,86 euros de l'heure, soit 1 343,77 euros brut mensuels (ou 1 056 euros net) pour 35 heures hebdomadaires. Avec la nouvelle hausse, les smicards – qui travaillent surtout dans les petites entreprises et dans les secteurs du commerce et des services comme l'hôtellerie et la restauration – toucheraient donc quelque 17 euros de plus en net par mois.

  

AUCUN COUP DE POUCE DEPUIS 2007

 

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence en 2007, aucun "coup de pouce" n'a été donné au smic lors des différentes revalorisations. Xavier Bertrand a défendu la semaine dernière un tel choix au motif que la progression du salaire minimum ne concernerait que "10 % des salariés", et qu'il préfèrerait "parler à 100 % des salariés". Le gouvernement entend plutôt jouer "le jeu des négociations salariales dans l'ensemble des branches", avait-il dit, faisant valoir que le nombre de branches avec des salaires au-dessus du smic était passé à neuf, contre sept il y a cinq ans.

 

Les cinq experts, dont l'avis est habituellement suivi par le gouvernement, avaient déconseillé la semaine dernière tout coup de pouce, estimant notamment que la hausse du smic peut "améliorer la rémunération des personnes en emploi" mais éloignerait du marché du travail "les plus fragiles".

 

"AUGMENTER LE POUVOIR D'ACHAT"

 

Pour Michèle Chay (CGT), l'absence de revalorisation au-delà du minimum légal est "inacceptable", alors que "les frais de logement ou d'énergie continuent d'augmenter, que la crise n'est pas finie et que les entreprises du CAC 40 font des bénéfices".

 

 

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:16

Source : Le Monde, 14/12/2010

 

 

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Les rémunérations des patrons d'entreprises du CAC 40 ont baissé de 14 % par rapport à 2009, mais elles tournent encore en moyenne aux alentours de 3 millions d'euros, selon une étude du cabinet de conseil aux investisseurs Proxinvest, diffusée mardi 14 décembre. Selon le document, la rémunération totale des présidents exécutifs du CAC 40 s'est élevée en 2009 à 3,06 millions d'euros en moyenne, stock-options et actions gratuites comprises. Cela représente 190 fois le smic annuel.

Sur le podium des patrons les mieux payés, on retrouve Carlos Ghosn (Renault-Nissan) avec 9,2 millions d'euros par an, Christopher Viehbacher (Sanofi-Aventis) avec 8,2 millions et Bernard Arnault (LVMH) avec 7,6 millions. En outre, poursuit l'étude, les revenus des patrons d'entreprises du CAC 40 sont restés, en 2009, sans commune mesure avec ceux des petites et moyennes entreprises.

 

Le salaire moyen des dirigeants de PME était de 61 300 euros nets annuels en 2008, selon l'Insee, et "auront sans doute baissé en raison de la crise" en 2009, rapporte Jean-François Roubaud, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). "On voit bien la différence fondamentale entre les rémunérations des dirigeants du CAC 40, qui sont des managers, et ceux des chefs d'entreprise", souligne-t-il.

 

LES BONUS TOUJOURS DANS LE FLOU

 

Le cabinet Proxinvest note que "la saison 2010 (...) présente un tableau plus apaisé sur le front de la question des rémunérations des dirigeants après plusieurs années qui ont vu se creuser un écart préoccupant entre l'entreprise et l'opinion". En 2008, après plusieurs scandales autour d'indemnités de grands patrons jugées abusives, le Medef et l'Association française des entreprises privées (AFEP) avaient adopté un code éthique. Une "révolution" pour la patronne du Medef, Laurence Parisot. L'Autorité des marchés financiers (AMF) s'est également félicitée de la transparence de ces rémunérations. Les salaires des patrons du CAC 40 ont baissé depuis deux ans.

 

Mais pour Proxinvest, il y a encore des marges d'amélioration, notamment sur les critères d'attribution des bonus. Par exemple, le bonus de Bernard Arnault, d'un montant de 2,2 millions d'euros, est resté "inchangé" en 2009 alors que deux des trois critères financiers servant à son calcul ont baissé. "La moitié du bonus repose sur des critères qualitatifs non transparents", note l'étude. Autre préoccupation : la rémunération des présidents non exécutifs, qui échappe toujours au contrôle des actionnaires. Or, ces rémunérations d'administrateur à caractère exceptionnel demeurent parmi les plus élevées en Europe avec 928 000 euros en moyenne par dirigeant du CAC 40 en 2009.

 

 

 

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 21:04

Source : http://www.lemonde.fr/politique/  le 8 dec 2010

 

 

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Le 25 novembre, Nicolas Sarkozy est dans l'Allier, au chevet du monde agricole. Depuis la défaite de la majorité aux élections régionales, huit mois plus tôt, le chef de l'Etat multiplie les déplacements en milieu rural. La visite d'une exploitation agricole d'Isserpent, suivie d'une table-ronde organisée avec des agriculteurs au Mayet-de-Montagne, se déroule sans accroc. Le président passe en revue une troupe de charolaises impassibles, serre quelques mains et conclut en promettant de "protéger la ruralité".

Rien à voir avec l'ambiance hostile qui avait accompagné les déplacements présidentiels à Sandouville (Seine-Maritime), en octobre 2008, à Châtellerault (Vienne), en mars 2009, ou encore à Saint-Lô (Manche), le 12 janvier 2009. Cette dernière visite, émaillée de heurts entre policiers et manifestants, avait provoqué l'ire de M. Sarkozy et entraîné les mutations du préfet de la Manche et du directeur départemental de la sécurité publique.

 

Un précédent suffisamment marquant pour mettre les forces de l'ordre de l'Allier sur les dents : au Mayet-de-Montagne, une commune de moins de 2 000 habitants, 300 à 400 représentants de la force publique sont mobilisés. Face à eux, un petit groupe d'une quinzaine de personnes a prévu de manifester son hostilité au chef de l'Etat et à la réforme des retraites. L'un d'eux n'en aura pas l'occasion : Frédéric Le Marrec, un militant du syndicat SUD de 42 ans, passera les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans les locaux de la gendarmerie.

 

Son récit au Monde.fr est confirmé par des sources proches de la gendarmerie, qui ont souhaité rester anonymes mais entendent dénoncer "des méthodes d'un autre âge". Frédéric Le Marrec a par ailleurs porté plainte contre X... pour "arrestation arbitraire", le 6 décembre, auprès du commissariat de Vichy, qui dément avoir enregistré une telle plainte.

 

"LES GENDARMES N'AVAIENT PAS GRAND-CHOSE À ME DIRE"

 

Educateur spécialisé dans un foyer pour adolescents du Mayet-de-Montagne, Frédéric Le Marrec prend son poste à 6 h 30, ce 25 novembre. A 9 h 30, il quitte le foyer en compagnie d'un autre militant pour rejoindre ses amis manifestants. Devant son lieu de travail, deux gendarmes l'attendent, qui le prient de les accompagner à la gendarmerie. Là, il est interrogé par deux fonctionnaires venus de Moulins au sujet d'un collage d'affiches en faveur du Nouveau Parti anticapitaliste, la nuit précédente. D'ordinaire, explique un policier consulté à ce sujet, "ce genre de dossiers, qui débouche au pire sur une contravention, est traité en moins d'une demi-heure".

 

Très vite, une fois réglée cette affaire de collage, "les gendarmes n'avaient plus grand-chose à me dire, raconte Frédéric Le Marrec. Et comme je n'étais pas officiellement en garde à vue, j'ai voulu m'en aller. Lorsque j'ai commencé à rassembler mes affaires, ils m'ont dit : 'On vous déconseille de partir'". Voulant "éviter tout incident", le militant prend son mal en patience. Au bout d'un moment, il reçoit cette mystérieuse confidence : "Le préfet vous en veut." Peu après 14 heures, Frédéric Le Marrec quitte la gendarmerie. L'hélicoptère de Nicolas Sarkozy a décollé quelques minutes auparavant.

 

"SI À 9 H 30 IL VA PISSER, IL FAUT QUE JE LE SACHE"

 

D'après les témoignages des sources proches de la gendarmerie obtenues par Le Monde.fr, il semble bien que le préfet de l'Allier, Pierre Monzani, ait joué un rôle dans ce dossier. Le 24 novembre, lors de la réunion organisée avec les responsables de la sécurité pour préparer la venue du chef de l'Etat, le préfet cite nommément Frédéric Le Marrec : "Si à 9 h 30 il va pisser, il faut que je le sache", lance ce proche de Brice Hortefeux. Une consigne apparemment prise très au sérieux par les gendarmes.

 

Selon ces sources, le militant est connu localement : "Il est grand, il porte toujours un bonnet, c'est une figure du Mayet-de-Montagne. Il a activement participé au conflit sur les retraites, prenant part à des blocages et des tentatives de blocage de dépôts d'essence et à un tractage sur des rails." Rien qui  justifie ces longues heures d'une rétention "extrêmement limite au niveau de la légalité : Le Marrec n'est pas connu comme quelqu'un de violent, ses actions ont toujours été mesurées sur Le Mayet-de-Montagne. Apparemment, on a juste désigné cet homme comme un fauteur de troubles potentiel et on s'est occupé de lui de façon préventive".

 

Le préfet dément avoir évoqué le cas de Frédéric Le Marrec lors de cette réunion préparatoire : "Je ne connais pas ce monsieur. De façon générale, ce serait contre-productif de désigner une cible particulière à mes troupes, puisque celles-ci doivent se concentrer sur tous les dangers potentiels." Selon lui, le militant "veut se faire de la publicité dans le milieu syndicaliste" et a été particulièrement bien traité pendant sa rétention à la gendarmerie : "Le café que lui ont servi les gendarmes devait être bon pour qu'il s'attarde autant à la gendarmerie." La plainte a été transmise au procureur de la République.

Benoît Vitkine

 

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