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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 20:09

 

L'assemblée des Présidents de départements de France écrit au Ministre...

 

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 Source : blog college-camus28  http://college-camus28.over-blog.fr/article-courrier-au-ministre-76761599.html

 

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 20:06

 

Le Monde.fr | 15.06.11

 

 

Après avoir auditionné une centaine d'acteurs du système de santé, la mission d'information de l'Assemblée nationale sur le Mediator et la pharmacovigilance s'apprête à rendre ses préconisations. Le rapport rédigé par Jean-Pierre Door, député UMP du Loiret, que Le Monde s'est procuré, doit être débattu et voté mercredi 15 juin, puis publié la semaine prochaine. Il juge nécessaire une réforme interne de chacune des agences sanitaires et la création d'une cellule de coordination de celles-ci.

C'est sur les "étapes ratées" dans le parcours du Mediator, comme les signaux d'alerte occultés, que s'est appuyée la mission présidée par Gérard Bapt (PS) – l'un des premiers à avoir alerté sur le scandale –, pour détecter les failles du système et faire ses propositions.

Pour restaurer la confiance, le rapporteur n'a pas jugé utile de "casser tout le système", nous explique-t-il : "Le problème vient surtout d'une absence de coordination entre les acteurs de sécurité sanitaire. C'est sur ce point qu'il faut rechercher une amélioration." Son rapport pointe un "cloisonnement excessif", jugeant par exemple anormal que l'évocation à 17 reprises du benfluorex en comité technique de pharmacovigilance n'ait pas attiré l'attention des autres instances.

 

POUR DES CHANGEMENTS INTERNES À CHAQUE AUTORITÉ

 

Sa proposition phare réside dans la création d'une "task force", où siégeraient l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), l'Institut de veille sanitaire (InVS), ou encore l'assurance-maladie, autour de la Direction générale de la santé (DGS), administration du ministère de la santé. Alors que la création des agences sanitaires dans les années 1990 avait eu pour but de garantir l'indépendance de l'expertise face au politique, le rapport estime que le ministère de la santé, à travers la DGS, n'a pas assez été pivot du système.

"Il ne paraît pas sain que l'autorité politique soit totalement écartée de la vie du médicament et ne soit appelée que lorsque la crise sanitaire éclate", juge le rapport. Une volonté du retour du politique qui ne manquera pas de faire débat.

Quand d'autres appellent au bouleversement du système sanitaire, le rapporteur préconise des changements internes à chaque autorité. Cela vaut particulièrement pour l'Afssaps, l'agence du médicament. Il lui paraît par exemple essentiel d'instaurer davantage de mobilité aux postes de responsabilité, notamment à la présidence des commissions, en limitant la durée d'exercice de la fonction. "A la lecture du rapport de l'IGAS, on ne peut qu'être convaincu que d'aucuns ont occupé des postes sensibles pendant trop longtemps, et contribué par là à une forme d'immobilisme de l'agence", relève-t-il, sévère.

Dans les prochains jours, les préconisations de l'IGAS, des Assises du médicament et des sénateurs seront connues. Le gouvernement doit s'inspirer de l'ensemble pour présenter un projet de loi.


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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 22:31

Source : http://www.larep.com/editorial-2487.html, 9 juin

 

 

En plein débat sur la modification des règles d’attribution du RSA, Luc Ferry, philosophe mondain et ancien ministre de l’Éducation nationale, vient de réinventer un RMI nouvelle manière. Il en a fait, avec un superbe toupet, un Revenu maximum d’inactivité. Selon « Le Canard enchaîné », Luc Ferry a été appelé à rendre des comptes devant le président de l’université Paris-VII pour avoir séché, depuis la dernière rentrée, les cours de philo qu’il devait assurer (192 heures sur l’année pour un salaire de 4.500 € nets par mois). Jusque-là, notre professeur buissonnier n’avait pas daigné répondre aux demandes de l’administration.

Sous la pression, Luc Ferry s’est justifié avec son habituelle désinvolture : il disposait d’une « dispense » qui n’a pas été renouvelée en raison de la réforme des universités modifiant les procédures. Tout cela devrait s’arranger, puisqu’il a un mot d’excuse : il est président délégué du Conseil d’analyse de la société. Charge écrasante (à 1.700 € par mois), qui ne l’empêche pas de multiplier les conférences et les apparitions médiatiques sur les plateaux télé.

Au fait, la révélation de cette nouvelle affaire n’intervient peut-être pas par hasard. Ne s’agirait-il pas de contraindre Luc Ferry à plus de réserve après ses récentes mises en cause d’un ministre pédophile? Bien sûr, il ne faut pas être dupe d’une telle manoeuvre, qui relève du syndrome de la casserole. Quand on « dégoise » à tort et à travers, on s’expose à des représailles.

Dépassons donc le cas Ferry pour dénoncer quand même le scandale des décharges et autres délégations dans l’enseignement (surtout dans le supérieur). Trop nombreux sont les privilégiés à se gaver du fromage républicain. Cela est du plus mauvais effet au moment où le pouvoir et la majorité veulent combattre les abus de l’assistanat. L’UMP, qui se veut le parti des droits et des devoirs, ferait bien de rappeler à Luc Ferry et à quelques autres que tout salaire mérite une peine… plancher.
Jacques Camus

 

  NDLR : on supprime des postes d'enseignants utiles au nom du coût financier. Mais on garde des postes pour "les amis" qui ont eu des postes au gouvernement, qui se retrouvent sans emploi, mais qui ne vont pas pointer à Pôle Emploi (pas du même monde). Qui sont les tire-au-flanc, les cancéreux qui profitent de l'argent de l'Etat, ceux qui touchent le RSA, ou les "amis politiques" à recaser en attendant un futur poste au gouvernement !

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 22:21

 

Source : Marianne2.fr, Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Lundi 13 Juin 2011

 

 

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                                             (Photo, CGT, Mars 2009) 

 

 

 Un rapport de la Commission européenne juge que le Smic - 1367 € bruts - plombe la compétitivité de la France. En revanche, le salaire des commissaires - 24 000 € - ne pose aucun problème. Cherchez l'erreur, nous dit Laurent Pinsolle...   

 

 

Non, le SMIC n’est pas trop élevé !

C’est la Commission Européenne qui vient d’allumer une nouvelle mèche, démontrant à nouveau son inhumanité et son penchant profondément antisocial : le salaire minimum serait trop élevé en France.


Du niveau du salaire minimum
Le SMIC atteint aujourd’hui 1365 euros brut par mois, et 1073 euros net. Il n’est pas inintéressant de constater que la rémunération d’un commissaire européen atteint environ 24 000 euros brut par mois, soit plus que le président de la République (environ 22 000 euros) ou un ministre français (14 000 euros brut). Assez récemment, il faut noter que le très progressiste Jean-Claude Trichet avait affirmé qu’augmenter les salaires « est la dernière bêtise à faire ».

La Commission Européenne vient de publier un rapport sur la France, sa compétitivité, la situation de son budget et la politique qu’il faudrait mener. Dans un premier temps, elle affirme que : « le salaire minimum français reste l'un des plus élevés de l'Union européenne par rapport au salaire médian ». Puis, elle propose de « veiller à ce que toute adaptation du salaire minimum favorise la création d'emplois, notamment pour les jeunes et les personnes peu qualifiées ».

Qu’en termes élégants la langue de bois technocratique européenne présente la baisse des salaires ! Il n’y a pas besoin d’être devin pour comprendre que « l’adaptation du salaire minimum (qui) favorise la création d’emplois » est en réalité une baisse du SMIC. Mais les technocrates bruxellois n’ont même pas l’honnêteté d’avancer à découvert. C’est exactement ce qu’ils font avec le pacte pour l’euro, comme le montre Attac. Jusqu’où faudrait-il baisser les salaires pour être compétitif ?

Peut-on augmenter le salaire minimum ?
Tout d’abord, le SMIC net n’est pas très élevé en France et la compression du salaire médian ainsi que l’absence de coups de pouce au SMIC depuis 2007 montrent qu’au contraire, il faut monter les salaires. Mais il est bien évident que dans un régime de libre-échange généralisé avec des pays où le SMIC est 10 à 30 fois plus bas, la pression à la baisse des salaires va être très forte, ce que l’on constate avec la stagnation du salaire médian en France depuis 10 ans.

Bref, si nous ne changeons pas les règles du jeu, il est bien évident que la grande régression dont parle Jacques Généreux va s’accentuer, pour plusieurs décennies. Pourtant, il y a toujours des gains de productivité qui devraient permettre de faire progresser les salaires. Mais c’est le cadre d’une libéralisation des mouvements de biens, de capitaux et de personnes dans un monde où le niveau des salaires est très hétérogène qui pousse les salaires des pays développés à la baisse.
Retrouver les conditions du progrès social
Dès lors, la question que les vrais progressistes devraient se poser n’est pas de savoir comment on s’adapte, mais comment on change les règles du jeu de manière à permettre le progrès social et une augmentation des salaires (notamment du SMIC) et du pouvoir d’achat. L’économie telle qu’elle est construite aujourd’hui permet une augmentation sans fin des hauts salaires et des profits des multinationales mais condamne 90% de la population à une lente régression.
La solution est simple : il faut remettre des frontières, des écluses entre les pays en fonction des niveaux de développement, comme le réclame les partisans du protectionnisme, Maurice Allais, Emmanuel Todd, Jean-Luc Gréau, Jacques Sapir…. Il ne s’agit pas de tomber dans l’autarcie mais de ne commercer librement qu’à condition que la compétition soit vraiment loyale. L’objectif d’une société doit être un progrès partagé, ce que les eurocrates ont tendance à oublier dans leur bulle dorée.

Aujourd’hui, la mondialisation que promeut la Commission Européenne avec un dogmatisme inhumain ne fait que provoquer une immense régression sociale en Europe. La solution est une relocalisation de l’économie de manière à permettre à nouveau le progrès social, entre autres.

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog.      
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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 22:14

 

 

Source : Marianne2, Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Mercredi 8 Juin 2011

 

 

L'économiste Jacques Généreux (1), engagé en politique auprès du Parti de gauche, a publié « la Grande Régression ». Laurent Pinsolle a compulsé cette synthèse de la pensée de Généreux et de ses nombreux ouvrages.    

 

 

L économiste du Parti de gauche, qui a longtemps officié au Parti socialiste, a publié il y a quelques mois la Grande Régression, une synthèse abordable de sa pensée et des nombreux ouvrages qu’il a pu publier (et notamment La dissociété, dont j’avais écrit une revue en trois parties).


Le procès de la libéralisation
Comme avec Jacques Sapir, l’intérêt de l’analyse de Jacques Généreux est qu’elle est systémique, prenant en compte la libéralisation du commerce et de la finance. Mais si le premier y ajoute une dimension plus historique, le second y ajoute une analyse plus psychologique et philosophique, sur laquelle je reviendrai demain. Au global, les analyses des deux auteurs sont extrêmement proches. Ils mettent tous les deux en cause la libéralisation généralisée de l’économie depuis les années 1970.

Pour lui, les pays du Nord « ont placé leurs propres travailleurs en état de guerre économique (…) ; ils ont restauré les pleins pouvoirs du capital en déréglementant les transactions financières et en étendant le principe du libre-échange ». « En instituant une libre concurrence entre des pays où les standards de rémunération, de droits sociaux, de sécurité sociale et d’imposition des revenus sont très différents, la généralisation du libre-échange ne peut avoir d’autre effet ni d’autre but que de miner la compétitivité de ceux qui ont les standards les plus élevés ».

Il critique la libéralisation des mouvements de capitaux, et souligne « qu’un marché où la compétition est sans limites n’institue pas un doux commerce profitable à tous les hommes, mais une guerre impitoyable où les gagnants accumulent toujours plus de moyens pour renforcer leur domination ».
 Il critique un système où l’on oppose « les poids mouches aux super-welters ». Pour lui, « ce que le capitaliste revendique en réalité, dans son appel au marché libre, c’est la liberté d’agir à sa guise pour dominer tous ses concurrents au sens large, c’est à dire tous ceux qui se mettent en travers de sa course au profit ».
En fait, « la libre concurrence susceptible de menacer les profits est en même temps l’outil nécessaire à l’élimination de la concurrence, car elle n’est au fond que la loi du plus fort qui élimine les plus faibles ».

Il dénonce également les inégalités entre une Bourse « sangsue qui pompe bien plus de revenus aux entreprises qu’elle ne leur fournit de capitaux propres » mais aussi les inégalités de revenus en soulignant qu’à un certain niveau, elles ont un effet démobilisateur pour la majorité de la population. Il critique vertement le modèle étasunien, sa violence, sa pauvreté et souligne qu’au contraire, ce sont nos services publics qui font que la France attire toujours autant de capitaux.
Un processus historique
Jacques Généreux synthétise les mouvements de l’histoire ainsi : « la phase précédant la Grande Régression avait enclenché une dialectique positive dans laquelle le capitalisme s’adaptait aux exigences de la société. La contre-révolution néolibérale des années 1980 a mis ce moteur dialectique en marche arrière, contraignant désormais la société à s’adapter continuellement aux exigences toujours plus hautes du capital ». Puis il s’attarde un peu plus longuement sur la crise que nous traversons.
Il souligne les dangers de la couverture des risques, qui distord les intérêts des banques : « imaginez que vous puissiez vous assurer contre le risque d’incendie non seulement chez vous, mais aussi chez n’importe qui : voilà de quoi susciter des vocations de pyromanes ! ».
Il rappelle que la baisse du pouvoir d’achat a été compensée par l’endettement des ménages. Enfin, il attaque le plan européen « d’aide » à la Grèce en disant qu’il revient à « pratiquer une saignée sur un patient en pleine hémorragie ».

Ce nouveau livre de Jacques Généreux a l’intérêt de représenter une synthèse extrêmement bien balancée des carences de notre système actuel. Demain, j’étudierai son volet sociétal.

(1) Source : Jacques Généreux, La grande régression, Seuil

Retrouvez Laurent Pinsolle sur son blog   
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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 22:02

 

Source : Mikis Theodorakis | Lundi 13 Juin 2011 sur http://www.marianne2.fr/

 

Le Comite Consultative du Mouvement de Citoyens Indépendants, créé à l’initiative du compositeur, penseur et homme politique grec Mikis Theodorakis, lance un appel aux Européens :

en laissant la Grèce s'effondrer, c'est toute l'Europe qu'on assassine ! Marianne relaye bien volontiers cet appel.   

 

 

Les journalistes seraient-ils enclins à apprécier « l’idéologie allemande » des PIG’S, qui nous présente le destin de la Grèce comme le résultat de la fainéantise et de la roublardise de son peuple ? En tout cas, un rideau de fer constitué de désinformation et d’ignorance, à tous les sens du terme, s’est édifié entre les évènements en Grèce et l’information du public.
Le premier mérite de l’appel de Mikis Théodorakis, que nous publions ci-dessous, est d’appeler à abattre ce mur. Oui, nous méritons d’être mieux informés sur ce qui se passe en Grèce. La puissance des manifestations notamment, a été occultée dans les médias.

Il existe une deuxième raison de diffuser cet appel. En exigeant des Grecs qu’ils vendent à l’encan – dans les pires des conditions - les trente plus grosses entreprises du pays, en attendant de solder le Parthenon et les îles, l’Union européenne est en train de massacrer le berceau de l’Europe, le pays qui est au fondement de sa culture et de ses arts.

L’aventure grecque n’interpelle pas seulement les Européens sur le manque de solidarité qui entoure son fonctionnement. Elle devrait remettre en question le poids tout à fait exorbitant des agences de notation, l’absurdité d’une politique monétaire qui s’aligne sur les pays les plus prospères au détriment de ceux qui suivent, la bêtise des règles d'un Traité européen qui plombe les pays en difficulté au lieu de les aider à sortir la tête de l’eau.

Une phrase de l'écrivain résume tout : « Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.»
Alors, vive Theodorakis !

Philippe Cohen

Merci à Gérard Filoche pour nous avoir signalé cet appel



Aux citoyens indignés de Grèce et d'Europe
« Nous saluons les dizaines de milliers, voire les centaines de milliers de nos concitoyens, jeunes pour la plupart, qui se sont rassemblés sur les places de toutes les grandes villes pour manifester leur indignation à l’occasion de la commémoration du mémorandum (accord cadre signe entre le gouvernement grec, l’UE, le FMI et la BCE, en Mai 2010 et renouvelé depuis régulièrement), demandant le départ du gouvernement de la Honte et de tout le personnel politique qui a géré le bien public, détruisant, pillant et asservissant la Grèce. La place de tous ces individus n’est pas au Parlement, mais en prison.

Nous saluons les premières Assemblées générales qui se déroulent dans les centres de nos villes et la démocratie immédiate que s’efforce de découvrir le mouvement inédit de notre jeunesse.
 
Nous saluons les travailleurs de la fonction publique qui ont entrepris manifestations, grèves et occupations pour défendre un Etat qui, plutôt que le démantèlement prévu par le FMI, a désespérément besoin d’une amélioration et d’une réforme radicales. Par leurs mobilisations, les travailleurs de l’Hellenic Postbank, de la Régie nationale d’électricité et de la Société publique de loterie et de paris sportifs défendent le patrimoine du peuple grec qu’entendent piller les banques étrangères, par le truchement de leur gouvernement fantoche à Athènes.

Le pacifisme exemplaire de ces manifestations a démontré que lorsque la police et les agents provocateurs ne reçoivent pas l’ordre d’intervenir, le sang ne coule pas. Nous appelons les policiers grecs à ne pas être les instruments des forces obscures qui tenteront certainement, à un moment donné, de réprimer dans le sang les jeunes et les travailleurs. Leur place, leur devoir et leur intérêt est d’être aux côtés du peuple grec, des protestations et des revendications pacifiques de celui-ci, aux côtés de la Grèce et non des forces obscures qui dictent leur politique au gouvernement actuel.

Un an après le vote du mémorandum, tout semble attester son échec. Après cette expérience, on ne peut plus s’autoriser la moindre illusion. La voie qu’a emprunté et continue de suivre le gouvernement, sous la tutelle des banques et des instances étrangères, de Goldman Sachs et de ses employés européens, mènent la Grèce à la catastrophe. Il est impératif que cela cesse immédiatement, il est impératif qu’ils partent immédiatement.
 
Jour après jour, leurs pratiques révèlent leur dangerosité pour le pays. Il est étonnant que le procureur général ne soit pas encore intervenu contre le Ministre de l’Economie et des Finances, après les récentes déclarations tenues par ce dernier sur l’imminence de la faillite et l’absence de ressources budgétaires.
 
Pourquoi n’est-il pas intervenu suite aux déclarations du président de la Fédération des patrons de l’industrie et de la commissaire européenne grecque Mari Damanaki sur une sortie de l’euro ?
 
Pourquoi n’est-il pas intervenu contre le terrorisme de masse avec lequel un gouvernement en faillite, sous le diktat de la Troïka [UE - FMI - BCE], tente une nouvelle de fois d’extorquer le peuple grec ?
 
Par leur catastrophisme, leurs allusions tragiques et tout ce qu’ils inventent et déblatèrent pour effrayer les Grecs, ils ont réussi à humilier le pays dans le monde entier et à le mener réellement au bord de la faillite. Si un chef d’entreprise s’exprimait de la même façon que le fait le Premier ministre et ses ministres lorsqu'ils parlent de la Grèce, il se retrouverait immédiatement derrière les barreaux pour malversation grave.

Nous nous adressons aussi aux peuples européens. Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique.
Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. Ne croyez-pas les mensonges grossiers et absurdes de journaux compromis qui veulent vous convaincre que le problème est dû soi-disant à la paresse des Grecs alors que, d’après les données de l’Institut statistique européen, ceux-ci travaillent plus que tous les autres Européens !

Les travailleurs ne sont pas responsables de la crise ; le capitalisme financier et les politiciens à sa botte sont ceux qui l’ont provoquée et qui l’exploitent.
Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.
Il n’y a pas d’autre solution qu’une restructuration radicale de la dette, en Grèce, mais aussi dans toute l’Europe. Il est impensable que les banques et les détenteurs de capitaux responsables de la crise actuelle ne déboursent pas un centime pour réparer les dommages qu’ils ont causés. Il ne faut pas que les banquiers constituent la seule profession sécurisée de la planète !

Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance. Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches.
 
Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes. Comment peut-on proposer un ancien collaborateur de la Goldman Sachs pour diriger la Banque centrale européenne ? De quelle sorte de gouvernements, de quelle sorte de politiciens disposons-nous en Europe ?

Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire a été le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe.
Nous ne vous demandons pas un traitement de faveur parce que nous avons subi, en tant que pays, l’une des pires catastrophes européennes aux années 1940 et nous avons lutté de façon exemplaire pour que le fascisme ne s’installe pas sur le continent.

Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés.
Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. »

Le Comite Consultative du Mouvement de Citoyens Indépendants. « L’ Etincel » (*)

Athenes, 26 Mai 2011
(*) Créé à l’initiative de Mikis Theodorakis    

 

 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 21:55

Source Le Point.fr- Publié le 10/06/2011 et Reuters

 

 

Un institut sanitaire fédéral allemand a confirmé samedi officiellement des analyses de laboratoire prouvant qu'une épidémie bactérienne mortelle a été déclenchée par des graines germées contaminées, a priori toutes issues d'une ferme biologique allemande.

Les biologistes de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) ont confirmé des résultats d'analyses annoncés vendredi par les autorités régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest) : la souche bactérienne O104:H4 d'E. coli entérohémorragique (Eceh), rare et très virulente, a été détectée dans un paquet de graines germées provenant de l'exploitation Gärtnerhof à Bienenbüttel, dans le nord de l'Allemagne, désormais fermée. "Ces résultats sont un pas important dans la chaîne de preuves", a souligné le directeur de l'institut, Andreas Hensel.

L'épidémie a fait 33 morts en Europe et plus de 3 000 malades. Le paquet de graines germées qui a été analysé avait été apporté aux autorités par un père de famille dont l'épouse et la fille sont tombées gravement malades en contractant la bactérie Eceh.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 21:36

NDLR : Indignons-nous comme les grecs, espagnols, portugais contre ces agences de notation, cul et chemise avec ces banquiers qui ont  été renfloués avec notre argent et qui veulent aujourd' hui, ensemble faire la morale, la pluie et le beau temps, pour être sur de toucher leurs intérêts des emprunts de ces Etats et réinvestir cet argent dans la spéculation grâce aux traders, payés et surtout remerciés avec des bonus que les "tire-au flan" du RSA en France ne toucheront jamais !

 

Ces agences n'ont aucune légimité citoyenne ! Alors, comme le dit si bien un "Président instruit", cassez-vous pauvres c... !

 

 

 

L'agence de notation Standard & Poors a abaissé lundi de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de "B" à "CCC", et l'a assortie d'une perspective négative, considérant que le pays présente un risque "encore plus élevé" de défaut, dans un communiqué. "La perspective sur le long terme est négative. La dégradation reflète notre opinion selon laquelle qu'il y a un risque encore plus élevé d'un ou de plusieurs défauts", souligne l'agence.

S&P rappelle notamment que la Grèce ne pourra pas aller sur les marchés financiers en 2012 et "probablement après", comme il était convenu dans le cadre du plan d'urgence de soutien de l'UE et du FMI pour le pays. Le 9 mai, l'agence avait déjà dégradé la note de la Grèce de deux crans la note du pays, à "B" contre "BB-", dans la catégorie des emprunteurs peu fiables.

 

Une stabilisation à "CCC" possible

S&P juge que, dans le cadre d'une restructuration de la dette grecque, le secteur privé (banques, fonds d'investissement, assureurs), mis à contribution, se retrouverait face soit à un "échange de titres" soit à un "allongement des maturités". De telles opérations seraient considérées "de facto comme un défaut" par l'agence de notation, et dans ce cas, elle pourrait attribuer à la Grèce une note encore plus basse, la reléguant dans une situation de défaut partiel.

Standard and Poor's souligne en revanche qu'elle pourrait stabiliser la note du pays à "CCC", si la zone euro trouvait une solution qui ne corresponde pas à un défaut selon ses critères, même en prenant en compte un risque de restructuration de la dette "sous forme d'une décote" d'ici 2013.

 

Un sommet européen fin juin

 

Lundi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a réaffirmé que toute restructuration de la dette grecque devrait être "volontaire" et ne pas déclencher un "événement de crédit" ou un défaut de paiement, qui auraient des conséquences très néfastes. Un "événement de crédit" désigne toute action sur les emprunts d'un Etat qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité de ce pays, avec le risque de conséquences en chaîne catastrophiques et de très lourdes pertes pour les banques détentrices d'obligations de ce pays.

 

Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette, via une "restructuration" de celle-ci. Un sommet européen est organisé les 23 et 24 juin à Bruxelles où sera notamment débattue la situation grecque.

 

Source : Le Point.fr- Publié le 13/06/2011

 

 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 21:17

NDLR : Ci-dessous la réponse d'une maman du collège Camus à un commentaire sur le blog collegecamus28 traduisant les émotions ressenties par les autres parents d'élèves (sur tout le territoire français) combattant la casse de l'école publique :

 

 

Cher C.,

Je ne vous ai pas vu aujourd'hui (NDLR : manifdu Collectif d’Action Mutuel Unitaire et Solidaire  le 14 mai à Dreux). Je m'en suis remise car nous étions nombreux et que nous partagions la même émotion...mais vous savez "un seul être vous manque et tout est dépeuplé " ! (je m'excuse d'utiliser Lamartine, qui lui aussi est mort et m'en voudrait sûrement !)...Enfin bref, vous n'êtes pas venu et c'est dommage, car peut être, aurions nous pu finalement nous trouver des points communs...

Je vous trouve bien vindicatif et je ressens une pointe d'agressivité dans vos propos...vous semblez tellement énervé par ces parents naïfs qui ne comprennent rien à la loi du marché, aux économies indispensables pour la survie du pays...qui veulent toujours plus en faisant moins d'efforts... 

   

Nous sommes peut être, il est vrai, un peu naïfs, nous croyons à l'égalité (douce utopie !), à la liberté ( celle d'Hegel, pas de liberté sans règles), à la fraternité (là, j'ai des certitudes, elle est réelle...mais vous n'étiez pas là pour le constater).

   

Nous sommes naïfs et en colère, et cette colère nous semble légitime puisque ce n'est pas seulement Camus (Permettez moi de parler au nom de Camus mais c'est le nom du collège public où sont scolarisés mes enfants; nous attendons d'ailleurs avec impatience qu'il soit rebaptisé collège Alain Minc), que nous défendons mais une école publique qui offre le meilleur à tous et non pas le mieux à quelques-uns.

   

Mais je ne veux pas vous froisser, vous qui semblez savoir ce qui est bon pour la France, vous qui dénoncez les dictatures... un peu plus, on penserait que vous êtes le fils spirituel de Stephane Hessel (il n'est pas mort, je peux le citer, il dispose d'un droit de réponse !).

   

Je vous souhaite cher C. d'être ami avec les puissants, de ne jamais vivre dans l'inconfort, d'appartenir aux bons réseaux et vous serez toujours à l'abri, riche, puisque vous êtes courageux et que vous vous êtes certainement donné les moyens de travailler plus pour gagner plus !! Je ne vous connais pas mais je sens que cette semaine vous avez du applaudir aux propos de M. Laurent WAUQUIEZ...parce-qu'il faudrait peut être arrêter de financer les "tire-au-flanc" qui ne cherchent même pas de travail...700 euros par mois pour un couple qui préfèrera sans doute s'acheter un écran plat plutôt que Sartre dans la collection de la pleïade... Mon Dieu, Charles, vous qui semblez être un garçon intelligent, vous ne faites quand même pas partie de cette France bien pensante qui se nourrit de clichés, d'individualisme et qui se radicalise... non, je ne peux pas le croire. C'est même impossible puisque vous semblez être un fidèle lecteur de notre (modeste) blog, lecteur agacé certes... mais lecteur tout de même ! 

   

Les chiffres sont là !! Merde, quand même les chiffres, ils parlent d'eux mêmes! ...

On dépense de plus en plus pour l'Education Nationale alors qu'il faut faire des économies !! il faut faire des économies, certes, mais pas dans tous les secteurs, pas dans le train de vie de l'état, pas trop dans les écoles privées (elles ont commencé à râler alors on vient de leur rajouter 4 millions d'euros) parce que là tu comprends, c'est un électorat sacré !! pas d'économie pour financer l'école des enfants de nos cadres des grandes entreprises, détachés ou expatriés à l'étranger (pour être tout à fait juste, le projet à avorté avant le financement total parce que ça commencait à faire jaser : 700 millions d'euros pour des enfants de nantis... un peu de décence quand même !), pas d'économie quand on reçoit KHADAFI parce qu'on lui vend des armes, bon aujourd'hui on l'aime plus trop c'est vrai, je ne parle pas des arrangements fiscaux pour les amis parce que là c'est moi qui risque de ne plus être très calme, et pourtant, tu vois là, on prive les caisses de l'Etat de plusieurs centaines de millions d'euros...

N'importe quoi, je me mets à vous tutoyer comme si on était de vieux camarades...excusez moi de ce moment d'égarement...

   

Vous parlez de dictateurs,C., faîtes attention, il n'est pas troujours aisé de les reconnaître, et il est souvent trop tard...on les admire, on les élit...et on met des dizaines d'années après pour que la jeunesse etranglée ose se révolter ou alors, on pleure et on se résigne... Mais l'on est heureux si l'on appartient au club très fermé de la villa Montmorency et que l'on a été invité au Fouquets' ce grand soir de 2007 !!

 

J'espère C. que vous ne serez jamais déçu, que tout ira toujours au mieux pour vous et ceux que vous aimez... Je vous souhaite le meilleur dans le meilleur des mondes possibles... et à l'heure où notre secrétaire d'Etat au prêt à porter lit et relit "Zadig et Voltaire"...je vous conseille en ce samedi soir, au lieu de confier votre "cerveau disponible "au maçon, parrain du p'tit dernier, de relire "la chute " de CAMUS...promis, ça vaut le coup...

Bonne soirée C. 

Bien amicalement

C. 

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 21:07

 

Témoignage de Catherine Paris | journaliste, écrivain

 

Récit édifiant d'une participante à la journée organisée avec l'Education nationale pour le recrutement d'enseignants remplaçants

 

 

Etiez-vous aux soldes de l'Education nationale ? Moi si ! Comment, vous ne savez pas ? Le ministère a organisé des soldes de profs remplaçants. Enfin, soyons précis, pas des soldes, plutôt un grand dépôt-vente de matériels expérimentaux non testés, et d'autres qui ont un peu, beaucoup servi à d'autres usages : nous, les aspirants au professorat vacataire et non-titulaire.

Un « X Factor » de gens de toutes sortes, ayant le niveau licence a minima, mais n'ayant jamais eu ni même préparé le capes et encore moins l'agrégation, ces concours donnant droit à l'intégration dans le grand mammouth laineux.

Par mammouth laineux, je veux dire ce truc ingérable, de gauche et ultra-syndiqué, défini par toutes les droites de France depuis mai 1968, sous le nom toujours prononcé avec morgue de « pédagos ». Alors pourquoi sommes-nous là ?

On l'a dit, notre gouvernement, par la voix de son ministre Luc Chatel, veut, dans toute la France et de la maternelle au lycée…

  • mieux encadrer les enfants,
  • être plus près des élèves en souffrance,
  • être plus juste avec tous dans un monde de plus en plus injuste,
  • liquider des centaines de classes et de postes d'enseignants titulaires, formés, homologués (plus ou moins) soutenus par les IUFM, leurs pairs et syndicats.

Le paradoxe est tragicomique. Le vrai but de ce recrutement est de raser le mammouth de l'Education nationale jusqu'au sang, en raréfiant les « vrais » profs qui coûtent chers et ouvrent beaucoup trop leur gueule, et d'amener à l'éducation des simili-profs (pas forcément pires et même parfois meilleurs que les titulaires, car ceux-là auront au moins l'expérience du monde du travail dans le privé, de l'échec, du chômage et du combat) payés une misère, corvéables à merci, et fantomatiques au niveau d'une pseudo représentation syndicale.

Que du bonheur !

La foire aux vacataires pour combler les brèches du système

Mardi, 7h05. Je chope l'info sur l'antenne d'une radio nationale : l'Education nationale, en partenariat avec Pôle emploi (étrange couple formé pour la circonstance) organise une (une seule ! ) journée de recrutement de professeurs vacataires.

L'objectif ? Faire face au flot d'enfants à éduquer à la rentrée, et au manque de professeurs non recrutés, ou apeurés et démissionnaires, par les classes de plus en plus difficiles surtout lorsque l'on est mal formés en l'absence d'IUFM.

Je suis contre ce recrutement, il est immonde. Il est contraire à toutes mes valeurs, contraire à l'engagement du syndicat de parents pour lequel je me suis engagée, la FCPE.

Oui, mais… Journaliste pigiste depuis vingt-cinq ans, écrivain publiée mais pas encore reconnue, mère sur le tard d'une enfant que j'élève en solo, j'ai bien du mal à retrouver des piges, des contrats d'édition dans mon contexte personnel et celui du tiercé contre l'emploi qui sévit partout : plans de licenciements à gogo ; emploi systématique de kyrielles de stagiaires hyper compétents, hyper disponibles et impliqués, mal ou pas payés du tout ; protectionnisme fielleux des personnels seniors en place.

Pour le capes, pourquoi pas un oral avant l'épreuve écrite ?

Ma litanie interne « Et si je devenais prof ? » n'est pas nouvelle. J'ai déjà raté le capes, faute de préparation dans un IUFM justement. A l'écrit, j'ai passé des épreuves pour juger de ma capacité à enseigner qui m'ont semblé ineptes – il faudrait, à mon sens, recruter d'abord sur diplômes, dossier et oraux, aux fins de vérifier la motivation et les capacités à se faire entendre et transmettre à un groupe d'un aspirant professeur, avant de passer les écrits.

Et j'ai fait valider mon inscription sur le site du Système d'information des agents temporaires de l'Education Nationale (Siaten), l'organe online du mammouth, dédié justement au recrutement de vacataires. Je m'étonne bien un peu de n'avoir jamais été contactée, avec mes diplômes et états de services, surtout que j'ai un numéro d'enregistrement et que j'accepte même de travailler en ZEP.

Sitôt mon café avalé et ma gosse à l'école, je me rends sur site de Pôle emploi : le recrutement est prévu dans deux jours et je veux bien sûr en connaître les modalités.

Je m'étonne d'avoir tant de mal à trouver l'info dans ces pages ou ou en tapant dans les moteurs de recherche et ensuite en tapant toutes les associations possibles entre Pôle Emploi, Education Nationale, professeurs vacataires et recrutement, sur un moteur de recherche.

La foule se presse devant le centre, c'est le bordel calme

Je finis par trouver la page de Pôle emploi où le directeur des ressources humaines de l'académie de Paris, Benoît Verschaeve, moustache en avant et regard bleu un peu perdu, explique face à une caméra mal positionnée comment se déroulera le recrutement.

Je finis par trouver ce qu'il faut apporter : original et copie de son diplôme le plus élevé, lettre de motivation, CV et… c'est tout.

Jeudi 11h15. Je me rends au Centre d'information et d'orientation (CIO) du boulevard du Montparnasse deux heures après l'ouverture. Là, c'est le bordel calme. Devant l'adresse, 150 personnes environ sur la gauche se massent dans une queue approximative, tandis que 150 personnes ont opté pour le flanc droit.

A vue de nez, il y a plus de candidats de trente à cinquante ans que de jeunes diplômés. Tout le monde est paisible, tout en s'étonnant tout de même, sans hausser le ton, de l'absence d'organisation.

Le rideau de fer, baissé à mon arrivée, se relève. Je crois comprendre que l'on laisse passer un flux, puis qu'on baisse de nouveau le rideau, pour avoir le calme.

Devant la porte, un agent de Pôle emploi parle sans micro aux personnes qui l'interpellent une à une. Les délégués syndicaux de SNIIPP-FSU et SE-Unsa sont à pied d'œuvre, banderoles pliées, dépliées puis repliées. Mais pour l'heure, ils papotent dans les bourrasques de poussière et de pollen. Deux équipes de télé patientent.

On échange sourires et informations faméliques

Je parviens à demander au gars de Pôle emploi où se trouve la queue : à gauche ou à droite ? Il me fait un moulinet du bras et« C'est égal, des deux côtés et au milieu, dans la masse quoi. »

Les gens ne défendent pas leur place, ne râlent pas, ne resquillent pas, n'exigent pas, ce qui est inouï à Paris. On échange sourires et informations faméliques. Je décide de rentrer déjeuner chez moi, car je me vois mal attendre au moins deux heures debout devant cette porte, dans cette « masse » dans un vent à décorner les bœufs que nous sommes devenus.

Jeudi, 14h10. Je reviens sur les lieux. Cette fois, une quarantaine de personnes seulement attendent devant l'entrée. Un, puis deux agents, un gars et une fille, continuent à parler sans micro et distribuer des feuilles et des petits mots.

A force de jouer doucement des coudes et de l'oreille, l'on finit par comprendre que face à l'afflux incroyable de candidats, il y a pléthore de dossiers et plus aucune possibilité aujourd'hui d'entretien, à part pour certaines disciplines.

On finit par nous tendre un vague formulaire à remplir

Nous finissons par apprendre, à l'arrache, que toutes les disciplines ou presque sont chargées jusqu'à la gueule, à part professeur d'espagnol. Deux ou trois hispanisants passent le barrage pour aller à l'entretien.

L'agent fille nous donne des feuilles volantes. C'est quoi ? On ne parvient pas à le savoir. Nous finissons par comprendre que nous pouvons déposer nos dossiers dans ses blanches mains, assortis de la feuille remplie. Et sur cette feuille, qu'est-ce qu'il y a ? Rien ou presque. Juste une ligne pour mettre notre nom, mais pas notre adresse !

Plus bas, cocher si l'on a pu ou non assister à la réunion et passer un entretien, et puis un espace de six lignes pour coucher nos « observations » (morte de rire ! ).

L'agent mâle distribue de minuscules papiers avec une adresse e-mail. Il est en rupture de stock. Je parviens à recopier un courriel du rectorat de Paris, sur ma voisine qui a décroché ce petit sésame. Elle croit avoir compris que l'on peut faire acte de candidature online à cette adresse.

« Nous avons été débordés par l'afflux de candidats »

Je donne à l'agent fille mon dossier avec la feuille, où j'ai inscrit mon nom et coché « non » aux deux cases, avant de vider les lieux en disant tout de même à l'agent garçon que je ne comprends pas pourquoi l'on fait ce recrutement organisé n'importe comment et à la dernière minute, et en une journée, alors qu'il existe déjà un organe sur internet, qui s'appelle le Siaten pour recruter des vacataires ?

Le gars me répond : « Oh, vous savez le Siaten, cela ne sert pas vraiment… C'est un peu… »

Un peu quoi ? Mort ? Voilà l'explication à mes inscriptions répétées et qui n'ont donné aucun résultats. A quoi sert le Siaten alors ?

Comment finaliser ce non-recrutement ? Qui sera choisi et sur quels critères ? Ceux de la première heure, dont je n'étais pas pour cause de dentiste matinal ? Ou bien le choix reposera-t-il sur la pertinence d'un dossier laissé à « quelqu'un » et par un email inconnu ?

L'agent fille me dit en finissant de se remplir les mains de nos futures vies de chair à ados : « Nous avons été débordés par l'afflux de candidats » (re-morte de rire ! ) Comme si faire une seule journée de recrutement pour tout le rectorat de Paris allait faire venir deux touristes !

Le mammouth est bien rasé, mais il peut encore sursauter

La masse formée de jeunes diplômés (bac +5, +6, +10) et de seniors dotés de doctorat pour certains, et de cinq, dix, vingt ans d'expérience pour la plupart, à ce que j'en écoute et questionne, se dissipe lentement, sans râler.

Je rentre. Le mammouth est bien rasé, mais il pourrait bien nous surprendre par un antépénultième sursaut avant la saignée.

Avec l'aide des parents exaspérés par le manque de personnel, les grèves récurrentes de la crèche au lycée qui nuisent gravement à la santé et l'éducation de leurs enfants, à leur propre quiétude de salarié, et le délire des boîtes privées qui se permettent pour cause d'afflux de n'enseigner qu'aux meilleurs élèves et aux plus sages et de virer tous les autres.

La rentrée 2011 et le vent d'automne qui fera claquer les étendards sanglants du mammouth seront chauds !

 

Vu sur Rue89 -

Source : Commentaire sur le blog collegecamus28 de L.L.R  

 

 

  

 

 

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