L'assemblée des Présidents de départements de France écrit au Ministre...
Source : blog college-camus28 http://college-camus28.over-blog.fr/article-courrier-au-ministre-76761599.html
L'assemblée des Présidents de départements de France écrit au Ministre...
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Le Monde.fr | 15.06.11
Après avoir auditionné une centaine d'acteurs du système de santé, la mission d'information de l'Assemblée nationale sur le Mediator et la pharmacovigilance s'apprête à rendre ses préconisations. Le rapport rédigé par Jean-Pierre Door, député UMP du Loiret, que Le Monde s'est procuré, doit être débattu et voté mercredi 15 juin, puis publié la semaine prochaine. Il juge nécessaire une réforme interne de chacune des agences sanitaires et la création d'une cellule de coordination de celles-ci.
C'est sur les "étapes ratées" dans le parcours du Mediator, comme les signaux d'alerte occultés, que s'est appuyée la mission présidée par Gérard Bapt (PS) – l'un des premiers à avoir alerté sur le scandale –, pour détecter les failles du système et faire ses propositions.
Pour restaurer la confiance, le rapporteur n'a pas jugé utile de "casser tout le système", nous explique-t-il : "Le problème vient surtout d'une absence de coordination entre les acteurs de sécurité sanitaire. C'est sur ce point qu'il faut rechercher une amélioration." Son rapport pointe un "cloisonnement excessif", jugeant par exemple anormal que l'évocation à 17 reprises du benfluorex en comité technique de pharmacovigilance n'ait pas attiré l'attention des autres instances.
POUR DES CHANGEMENTS INTERNES À CHAQUE AUTORITÉ
Sa proposition phare réside dans la création d'une "task force", où siégeraient l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), l'Institut de veille sanitaire (InVS), ou encore l'assurance-maladie, autour de la Direction générale de la santé (DGS), administration du ministère de la santé. Alors que la création des agences sanitaires dans les années 1990 avait eu pour but de garantir l'indépendance de l'expertise face au politique, le rapport estime que le ministère de la santé, à travers la DGS, n'a pas assez été pivot du système.
"Il ne paraît pas sain que l'autorité politique soit totalement écartée de la vie du médicament et ne soit appelée que lorsque la crise sanitaire éclate", juge le rapport. Une volonté du retour du politique qui ne manquera pas de faire débat.
Quand d'autres appellent au bouleversement du système sanitaire, le rapporteur préconise des changements internes à chaque autorité. Cela vaut particulièrement pour l'Afssaps, l'agence du médicament. Il lui paraît par exemple essentiel d'instaurer davantage de mobilité aux postes de responsabilité, notamment à la présidence des commissions, en limitant la durée d'exercice de la fonction. "A la lecture du rapport de l'IGAS, on ne peut qu'être convaincu que d'aucuns ont occupé des postes sensibles pendant trop longtemps, et contribué par là à une forme d'immobilisme de l'agence", relève-t-il, sévère.
Dans les prochains jours, les préconisations de l'IGAS, des Assises du médicament et des sénateurs seront connues. Le gouvernement doit s'inspirer de l'ensemble pour présenter un projet de loi.
Source : http://www.larep.com/editorial-2487.html, 9 juin
NDLR : on supprime des postes d'enseignants utiles au nom du coût financier. Mais on garde des postes pour "les amis" qui ont eu des postes au gouvernement, qui se retrouvent sans emploi, mais qui ne vont pas pointer à Pôle Emploi (pas du même monde). Qui sont les tire-au-flanc, les cancéreux qui profitent de l'argent de l'Etat, ceux qui touchent le RSA, ou les "amis politiques" à recaser en attendant un futur poste au gouvernement !
Source : Marianne2.fr, Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Lundi 13 Juin 2011
(Photo, CGT, Mars 2009)
Un rapport de la Commission européenne juge que le Smic - 1367 € bruts - plombe la compétitivité de la France. En revanche, le salaire des commissaires - 24 000 € - ne pose aucun problème. Cherchez l'erreur, nous dit Laurent Pinsolle...
Non, le SMIC n’est pas trop élevé !
C’est la Commission Européenne qui vient d’allumer une nouvelle mèche, démontrant à nouveau son inhumanité et son penchant
profondément antisocial : le salaire minimum serait trop élevé en France.
Source : Marianne2, Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Mercredi 8 Juin 2011
L'économiste Jacques Généreux (1), engagé en politique auprès du Parti de gauche, a publié « la Grande Régression ». Laurent Pinsolle a compulsé cette synthèse de la pensée de Généreux et de ses nombreux ouvrages.
L économiste du Parti de gauche, qui a longtemps officié au Parti socialiste, a publié il y a quelques mois la Grande Régression, une synthèse abordable de sa pensée et des nombreux ouvrages qu’il a pu publier (et notamment La dissociété, dont j’avais écrit une revue en trois parties).
Source : Mikis Theodorakis | Lundi 13 Juin 2011 sur http://www.marianne2.fr/
Le Comite Consultative du Mouvement de Citoyens Indépendants, créé à l’initiative du compositeur, penseur et homme politique grec Mikis Theodorakis, lance un appel aux Européens :
en laissant la Grèce s'effondrer, c'est toute l'Europe qu'on assassine ! Marianne relaye bien volontiers cet appel.
Les journalistes seraient-ils enclins à apprécier « l’idéologie allemande » des PIG’S, qui nous présente le destin de la Grèce comme le résultat de la fainéantise et de la roublardise de son peuple ? En tout cas, un rideau de fer constitué de désinformation et d’ignorance, à tous les sens du terme, s’est édifié entre les évènements en Grèce et l’information du public. Le premier mérite de l’appel de Mikis Théodorakis, que nous publions ci-dessous, est d’appeler à abattre ce mur. Oui, nous méritons d’être mieux informés sur ce qui se passe en Grèce. La puissance des manifestations notamment, a été occultée dans les médias.
Il existe une deuxième
raison de diffuser cet appel. En exigeant des Grecs qu’ils vendent à l’encan – dans les pires des conditions - les trente plus grosses entreprises du pays, en attendant de solder le Parthenon et
les îles, l’Union européenne est en train de massacrer le berceau de l’Europe, le pays qui est au fondement de sa culture et de ses arts.
L’aventure grecque n’interpelle pas seulement les Européens sur le manque de solidarité qui entoure son fonctionnement. Elle devrait remettre en question le poids tout à fait exorbitant des
agences de notation, l’absurdité d’une politique monétaire qui s’aligne sur les pays les plus prospères au détriment de ceux qui suivent, la bêtise des règles d'un Traité européen qui plombe les
pays en difficulté au lieu de les aider à sortir la tête de l’eau.
Une phrase de
l'écrivain résume tout : « Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre
tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe
démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit.»
Alors, vive Theodorakis !
Philippe Cohen
Merci à Gérard Filoche pour nous avoir signalé cet appel
Source Le Point.fr- Publié le 10/06/2011 et Reuters
Un institut sanitaire fédéral allemand a confirmé samedi officiellement des analyses de laboratoire prouvant qu'une épidémie bactérienne mortelle a été déclenchée par des graines germées contaminées, a priori toutes issues d'une ferme biologique allemande.
Les biologistes de l'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) ont confirmé des résultats d'analyses annoncés vendredi par les autorités régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest) : la souche bactérienne O104:H4 d'E. coli entérohémorragique (Eceh), rare et très virulente, a été détectée dans un paquet de graines germées provenant de l'exploitation Gärtnerhof à Bienenbüttel, dans le nord de l'Allemagne, désormais fermée. "Ces résultats sont un pas important dans la chaîne de preuves", a souligné le directeur de l'institut, Andreas Hensel.
L'épidémie a fait 33 morts en Europe et plus de 3 000 malades. Le paquet de graines germées qui a été analysé avait été apporté aux autorités par un père de famille dont l'épouse et la fille sont tombées gravement malades en contractant la bactérie Eceh.
NDLR : Indignons-nous comme les grecs, espagnols, portugais contre ces agences de notation, cul et chemise avec ces banquiers qui ont été renfloués avec notre argent et qui veulent aujourd' hui, ensemble faire la morale, la pluie et le beau temps, pour être sur de toucher leurs intérêts des emprunts de ces Etats et réinvestir cet argent dans la spéculation grâce aux traders, payés et surtout remerciés avec des bonus que les "tire-au flan" du RSA en France ne toucheront jamais !
Ces agences n'ont aucune légimité citoyenne ! Alors, comme le dit si bien un "Président instruit", cassez-vous pauvres c... !
L'agence de notation Standard & Poors a abaissé lundi de trois crans la note de la dette à long terme de la Grèce, de "B" à "CCC", et l'a assortie d'une perspective négative, considérant que le pays présente un risque "encore plus élevé" de défaut, dans un communiqué. "La perspective sur le long terme est négative. La dégradation reflète notre opinion selon laquelle qu'il y a un risque encore plus élevé d'un ou de plusieurs défauts", souligne l'agence.
S&P rappelle notamment que la Grèce ne pourra pas aller sur les marchés financiers en 2012 et "probablement après", comme il était convenu dans le cadre du plan d'urgence de soutien de l'UE et du FMI pour le pays. Le 9 mai, l'agence avait déjà dégradé la note de la Grèce de deux crans la note du pays, à "B" contre "BB-", dans la catégorie des emprunteurs peu fiables.
Une stabilisation à "CCC" possible
S&P juge que, dans le cadre d'une restructuration de la dette grecque, le secteur privé (banques, fonds d'investissement, assureurs), mis à contribution, se retrouverait face soit à un "échange de titres" soit à un "allongement des maturités". De telles opérations seraient considérées "de facto comme un défaut" par l'agence de notation, et dans ce cas, elle pourrait attribuer à la Grèce une note encore plus basse, la reléguant dans une situation de défaut partiel.
Standard and Poor's souligne en revanche qu'elle pourrait stabiliser la note du pays à "CCC", si la zone euro trouvait une solution qui ne corresponde pas à un défaut selon ses critères, même en prenant en compte un risque de restructuration de la dette "sous forme d'une décote" d'ici 2013.
Un sommet européen fin juin
Lundi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a réaffirmé que toute restructuration de la dette grecque devrait être "volontaire" et ne pas déclencher un "événement de crédit" ou un défaut de paiement, qui auraient des conséquences très néfastes. Un "événement de crédit" désigne toute action sur les emprunts d'un Etat qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité de ce pays, avec le risque de conséquences en chaîne catastrophiques et de très lourdes pertes pour les banques détentrices d'obligations de ce pays.
Plusieurs options sont actuellement débattues en Europe pour permettre à la Grèce d'alléger le fardeau du remboursement de sa dette, via une "restructuration" de celle-ci. Un sommet européen est organisé les 23 et 24 juin à Bruxelles où sera notamment débattue la situation grecque.
Source : Le Point.fr- Publié le 13/06/2011
NDLR : Ci-dessous la réponse d'une maman du collège Camus à un commentaire sur le blog collegecamus28 traduisant les émotions ressenties par les autres parents d'élèves (sur tout le territoire français) combattant la casse de l'école publique :
Cher C.,
Je ne vous ai pas vu aujourd'hui (NDLR : manifdu Collectif d’Action Mutuel Unitaire et Solidaire le 14 mai à Dreux). Je m'en suis remise car nous étions nombreux et que nous partagions la même émotion...mais vous savez "un seul être vous manque et tout est dépeuplé " ! (je m'excuse d'utiliser Lamartine, qui lui aussi est mort et m'en voudrait sûrement !)...Enfin bref, vous n'êtes pas venu et c'est dommage, car peut être, aurions nous pu finalement nous trouver des points communs...
Je vous trouve bien vindicatif et je ressens une pointe d'agressivité dans vos propos...vous semblez tellement énervé par ces parents naïfs qui ne comprennent rien à la loi du marché, aux économies indispensables pour la survie du pays...qui veulent toujours plus en faisant moins d'efforts...
Nous sommes peut être, il est vrai, un peu naïfs, nous croyons à l'égalité (douce utopie !), à la liberté ( celle d'Hegel, pas de liberté sans règles), à la fraternité (là, j'ai des certitudes, elle est réelle...mais vous n'étiez pas là pour le constater).
Nous sommes naïfs et en colère, et cette colère nous semble légitime puisque ce n'est pas seulement Camus (Permettez moi de parler au nom de Camus mais c'est le nom du collège public où sont scolarisés mes enfants; nous attendons d'ailleurs avec impatience qu'il soit rebaptisé collège Alain Minc), que nous défendons mais une école publique qui offre le meilleur à tous et non pas le mieux à quelques-uns.
Mais je ne veux pas vous froisser, vous qui semblez savoir ce qui est bon pour la France, vous qui dénoncez les dictatures... un peu plus, on penserait que vous êtes le fils spirituel de Stephane Hessel (il n'est pas mort, je peux le citer, il dispose d'un droit de réponse !).
Je vous souhaite cher C. d'être ami avec les puissants, de ne jamais vivre dans l'inconfort, d'appartenir aux bons réseaux et vous serez toujours à l'abri, riche, puisque vous êtes courageux et que vous vous êtes certainement donné les moyens de travailler plus pour gagner plus !! Je ne vous connais pas mais je sens que cette semaine vous avez du applaudir aux propos de M. Laurent WAUQUIEZ...parce-qu'il faudrait peut être arrêter de financer les "tire-au-flanc" qui ne cherchent même pas de travail...700 euros par mois pour un couple qui préfèrera sans doute s'acheter un écran plat plutôt que Sartre dans la collection de la pleïade... Mon Dieu, Charles, vous qui semblez être un garçon intelligent, vous ne faites quand même pas partie de cette France bien pensante qui se nourrit de clichés, d'individualisme et qui se radicalise... non, je ne peux pas le croire. C'est même impossible puisque vous semblez être un fidèle lecteur de notre (modeste) blog, lecteur agacé certes... mais lecteur tout de même !
Les chiffres sont là !! Merde, quand même les chiffres, ils parlent d'eux mêmes! ...
On dépense de plus en plus pour l'Education Nationale alors qu'il faut faire des économies !! il faut faire des économies, certes, mais pas dans tous les secteurs, pas dans le train de vie de l'état, pas trop dans les écoles privées (elles ont commencé à râler alors on vient de leur rajouter 4 millions d'euros) parce que là tu comprends, c'est un électorat sacré !! pas d'économie pour financer l'école des enfants de nos cadres des grandes entreprises, détachés ou expatriés à l'étranger (pour être tout à fait juste, le projet à avorté avant le financement total parce que ça commencait à faire jaser : 700 millions d'euros pour des enfants de nantis... un peu de décence quand même !), pas d'économie quand on reçoit KHADAFI parce qu'on lui vend des armes, bon aujourd'hui on l'aime plus trop c'est vrai, je ne parle pas des arrangements fiscaux pour les amis parce que là c'est moi qui risque de ne plus être très calme, et pourtant, tu vois là, on prive les caisses de l'Etat de plusieurs centaines de millions d'euros...
N'importe quoi, je me mets à vous tutoyer comme si on était de vieux camarades...excusez moi de ce moment d'égarement...
Vous parlez de dictateurs,C., faîtes attention, il n'est pas troujours aisé de les reconnaître, et il est souvent trop tard...on les admire, on les élit...et on met des dizaines d'années après pour que la jeunesse etranglée ose se révolter ou alors, on pleure et on se résigne... Mais l'on est heureux si l'on appartient au club très fermé de la villa Montmorency et que l'on a été invité au Fouquets' ce grand soir de 2007 !!
J'espère C. que vous ne serez jamais déçu, que tout ira toujours au mieux pour vous et ceux que vous aimez... Je vous souhaite le meilleur dans le meilleur des mondes possibles... et à l'heure où notre secrétaire d'Etat au prêt à porter lit et relit "Zadig et Voltaire"...je vous conseille en ce samedi soir, au lieu de confier votre "cerveau disponible "au maçon, parrain du p'tit dernier, de relire "la chute " de CAMUS...promis, ça vaut le coup...
Bonne soirée C.
Bien amicalement
C.
Témoignage de Catherine Paris | journaliste, écrivain
Récit édifiant d'une participante à la journée organisée avec l'Education nationale pour le recrutement d'enseignants remplaçants
Etiez-vous aux soldes de l'Education nationale ? Moi si ! Comment, vous ne savez pas ? Le ministère a organisé des soldes de profs remplaçants. Enfin, soyons précis, pas des soldes, plutôt un grand dépôt-vente de matériels expérimentaux non testés, et d'autres qui ont un peu, beaucoup servi à d'autres usages : nous, les aspirants au professorat vacataire et non-titulaire.
Un « X Factor » de gens de toutes sortes, ayant le niveau licence a minima, mais n'ayant jamais eu ni même préparé le capes et encore moins l'agrégation, ces concours donnant droit à l'intégration dans le grand mammouth laineux.
Par mammouth laineux, je veux dire ce truc ingérable, de gauche et ultra-syndiqué, défini par toutes les droites de France depuis mai 1968, sous le nom toujours prononcé avec morgue de « pédagos ». Alors pourquoi sommes-nous là ?
On l'a dit, notre gouvernement, par la voix de son ministre Luc Chatel, veut, dans toute la France et de la maternelle au lycée…
Le paradoxe est tragicomique. Le vrai but de ce recrutement est de raser le mammouth de l'Education nationale jusqu'au sang, en raréfiant les « vrais » profs qui coûtent chers et ouvrent beaucoup trop leur gueule, et d'amener à l'éducation des simili-profs (pas forcément pires et même parfois meilleurs que les titulaires, car ceux-là auront au moins l'expérience du monde du travail dans le privé, de l'échec, du chômage et du combat) payés une misère, corvéables à merci, et fantomatiques au niveau d'une pseudo représentation syndicale.
Que du bonheur !
Mardi, 7h05. Je chope l'info sur l'antenne d'une radio nationale : l'Education nationale, en partenariat avec Pôle emploi (étrange couple formé pour la circonstance) organise une (une seule ! ) journée de recrutement de professeurs vacataires.
L'objectif ? Faire face au flot d'enfants à éduquer à la rentrée, et au manque de professeurs non recrutés, ou apeurés et démissionnaires, par les classes de plus en plus difficiles surtout lorsque l'on est mal formés en l'absence d'IUFM.
Je suis contre ce recrutement, il est immonde. Il est contraire à toutes mes valeurs, contraire à l'engagement du syndicat de parents pour lequel je me suis engagée, la FCPE.
Oui, mais… Journaliste pigiste depuis vingt-cinq ans, écrivain publiée mais pas encore reconnue, mère sur le tard d'une enfant que j'élève en solo, j'ai bien du mal à retrouver des piges, des contrats d'édition dans mon contexte personnel et celui du tiercé contre l'emploi qui sévit partout : plans de licenciements à gogo ; emploi systématique de kyrielles de stagiaires hyper compétents, hyper disponibles et impliqués, mal ou pas payés du tout ; protectionnisme fielleux des personnels seniors en place.
Ma litanie interne « Et si je devenais prof ? » n'est pas nouvelle. J'ai déjà raté le capes, faute de préparation dans un IUFM justement. A l'écrit, j'ai passé des épreuves pour juger de ma capacité à enseigner qui m'ont semblé ineptes – il faudrait, à mon sens, recruter d'abord sur diplômes, dossier et oraux, aux fins de vérifier la motivation et les capacités à se faire entendre et transmettre à un groupe d'un aspirant professeur, avant de passer les écrits.
Et j'ai fait valider mon inscription sur le site du Système d'information des agents temporaires de l'Education Nationale (Siaten), l'organe online du mammouth, dédié justement au recrutement de vacataires. Je m'étonne bien un peu de n'avoir jamais été contactée, avec mes diplômes et états de services, surtout que j'ai un numéro d'enregistrement et que j'accepte même de travailler en ZEP.
Sitôt mon café avalé et ma gosse à l'école, je me rends sur site de Pôle emploi : le recrutement est prévu dans deux jours et je veux bien sûr en connaître les modalités.
Je m'étonne d'avoir tant de mal à trouver l'info dans ces pages ou ou en tapant dans les moteurs de recherche et ensuite en tapant toutes les associations possibles entre Pôle Emploi, Education Nationale, professeurs vacataires et recrutement, sur un moteur de recherche.
Je finis par trouver la page de Pôle emploi où le directeur des ressources humaines de l'académie de Paris, Benoît Verschaeve, moustache en avant et regard bleu un peu perdu, explique face à une caméra mal positionnée comment se déroulera le recrutement.
Je finis par trouver ce qu'il faut apporter : original et copie de son diplôme le plus élevé, lettre de motivation, CV et… c'est tout.
Jeudi 11h15. Je me rends au Centre d'information et d'orientation (CIO) du boulevard du Montparnasse deux heures après l'ouverture. Là, c'est le bordel calme. Devant l'adresse, 150 personnes environ sur la gauche se massent dans une queue approximative, tandis que 150 personnes ont opté pour le flanc droit.
A vue de nez, il y a plus de candidats de trente à cinquante ans que de jeunes diplômés. Tout le monde est paisible, tout en s'étonnant tout de même, sans hausser le ton, de l'absence d'organisation.
Le rideau de fer, baissé à mon arrivée, se relève. Je crois comprendre que l'on laisse passer un flux, puis qu'on baisse de nouveau le rideau, pour avoir le calme.
Devant la porte, un agent de Pôle emploi parle sans micro aux personnes qui l'interpellent une à une. Les délégués syndicaux de SNIIPP-FSU et SE-Unsa sont à pied d'œuvre, banderoles pliées, dépliées puis repliées. Mais pour l'heure, ils papotent dans les bourrasques de poussière et de pollen. Deux équipes de télé patientent.
Je parviens à demander au gars de Pôle emploi où se trouve la queue : à gauche ou à droite ? Il me fait un moulinet du bras et« C'est égal, des deux côtés et au milieu, dans la masse quoi. »
Les gens ne défendent pas leur place, ne râlent pas, ne resquillent pas, n'exigent pas, ce qui est inouï à Paris. On échange sourires et informations faméliques. Je décide de rentrer déjeuner chez moi, car je me vois mal attendre au moins deux heures debout devant cette porte, dans cette « masse » dans un vent à décorner les bœufs que nous sommes devenus.
Jeudi, 14h10. Je reviens sur les lieux. Cette fois, une quarantaine de personnes seulement attendent devant l'entrée. Un, puis deux agents, un gars et une fille, continuent à parler sans micro et distribuer des feuilles et des petits mots.
A force de jouer doucement des coudes et de l'oreille, l'on finit par comprendre que face à l'afflux incroyable de candidats, il y a pléthore de dossiers et plus aucune possibilité aujourd'hui d'entretien, à part pour certaines disciplines.
Nous finissons par apprendre, à l'arrache, que toutes les disciplines ou presque sont chargées jusqu'à la gueule, à part professeur d'espagnol. Deux ou trois hispanisants passent le barrage pour aller à l'entretien.
L'agent fille nous donne des feuilles volantes. C'est quoi ? On ne parvient pas à le savoir. Nous finissons par comprendre que nous pouvons déposer nos dossiers dans ses blanches mains, assortis de la feuille remplie. Et sur cette feuille, qu'est-ce qu'il y a ? Rien ou presque. Juste une ligne pour mettre notre nom, mais pas notre adresse !
Plus bas, cocher si l'on a pu ou non assister à la réunion et passer un entretien, et puis un espace de six lignes pour coucher nos « observations » (morte de rire ! ).
L'agent mâle distribue de minuscules papiers avec une adresse e-mail. Il est en rupture de stock. Je parviens à recopier un courriel du rectorat de Paris, sur ma voisine qui a décroché ce petit sésame. Elle croit avoir compris que l'on peut faire acte de candidature online à cette adresse.
Je donne à l'agent fille mon dossier avec la feuille, où j'ai inscrit mon nom et coché « non » aux deux cases, avant de vider les lieux en disant tout de même à l'agent garçon que je ne comprends pas pourquoi l'on fait ce recrutement organisé n'importe comment et à la dernière minute, et en une journée, alors qu'il existe déjà un organe sur internet, qui s'appelle le Siaten pour recruter des vacataires ?
Le gars me répond : « Oh, vous savez le Siaten, cela ne sert pas vraiment… C'est un peu… »
Un peu quoi ? Mort ? Voilà l'explication à mes inscriptions répétées et qui n'ont donné aucun résultats. A quoi sert le Siaten alors ?
Comment finaliser ce non-recrutement ? Qui sera choisi et sur quels critères ? Ceux de la première heure, dont je n'étais pas pour cause de dentiste matinal ? Ou bien le choix reposera-t-il sur la pertinence d'un dossier laissé à « quelqu'un » et par un email inconnu ?
L'agent fille me dit en finissant de se remplir les mains de nos futures vies de chair à ados : « Nous avons été débordés par l'afflux de candidats » (re-morte de rire ! ) Comme si faire une seule journée de recrutement pour tout le rectorat de Paris allait faire venir deux touristes !
La masse formée de jeunes diplômés (bac +5, +6, +10) et de seniors dotés de doctorat pour certains, et de cinq, dix, vingt ans d'expérience pour la plupart, à ce que j'en écoute et questionne, se dissipe lentement, sans râler.
Je rentre. Le mammouth est bien rasé, mais il pourrait bien nous surprendre par un antépénultième sursaut avant la saignée.
Avec l'aide des parents exaspérés par le manque de personnel, les grèves récurrentes de la crèche au lycée qui nuisent gravement à la santé et l'éducation de leurs enfants, à leur propre quiétude de salarié, et le délire des boîtes privées qui se permettent pour cause d'afflux de n'enseigner qu'aux meilleurs élèves et aux plus sages et de virer tous les autres.
La rentrée 2011 et le vent d'automne qui fera claquer les étendards sanglants du mammouth seront chauds !
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