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19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 08:30

Le Point.fr - Publié le 18/04/2011, Par Marc Vignaud

 

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Malgré son discours volontariste sur le pouvoir d'achat, le gouvernement fait le service minimum. (NDLR : discours purement électoraliste, sans volonté et sans moyen envers son partenaire, le MEDEF)

 

Les entreprises qui augmentent leurs dividendes doivent-elles aussi offrir une prime exceptionnelle à leurs salariés ?

Malgré les cris d'orfraie du patronat, le gouvernement semble bien décidé à les y contraindre par la loi avant l'été. Les arbitrages sur les modalités de ce dispositif doivent avoir lieu dans les prochains jours.

 

Alors que les entreprises du CAC 40 s'apprêtent à distribuer 41 milliards d'euros de dividendes cette année, au titre des bénéfices réalisés en 2010 (principalement à l'étranger), Nicolas Sarkozy se devait de réagir. Lui qui voulait être en 2007 "le président du pouvoir d'achat" sait qu'il joue en partie sa réélection sur ce thème, alors que les prix des matières premières - énergétiques et agricoles - flambent.

À près d'un an de l'élection présidentielle de 2012, le gouvernement a donc mis en scène son activisme en la matière. Il a décidé d'imposer une taxe exceptionnelle sur les pétroliers pour financer le relèvement du forfait kilométrique, de bloquer l'augmentation des prix du gaz, de contenir la hausse de l'électricité à 2, 9 % d'ici 2012 et de promouvoir un panier des "essentiels" de produits de qualité à un prix maîtrisé dans la grande distribution. Autant de mesures qui peinent à masquer le manque de levier d'action concret dont il dispose pour soulager le porte-monnaie des Français.

Un partage stable de la valeur ajoutée

 

Lancé début 2009 par Nicolas Sarkozy, le débat sur le partage des profits par tiers entre salariés, entreprise et actionnaires est resté stérile.

 

Le Medef s'y est opposé au motif que "le travail est rémunéré par les salaires, et le capital par les dividendes".

 

Or, un rapport commandé par le chef de l'État au directeur général de l'Insee sur le partage de la valeur ajoutée entre travail et capital a montré que la part réservée aux salariés était stable depuis 20 ans. Le Medef, lui, considère même dans son étude sur l'état de l'économie française, Cartes sur table, que les charges payées par les entreprises (cotisations sociales, mais aussi taxes sur les salaires et autres versements logement, transports, formation) augmentent. Elles ont atteint 67,7 % de la valeur ajoutée en 2009, écrit le patronat, soit une hausse de trois points en dix ans. Avec comme conséquence la compression des marges des entreprises.

Et de marteler : "La France est le seul pays où les salaires augmentent plus vite que la production." Résultats, les partenaires sociaux discutent toujours de la répartition de la valeur ajoutée...

 

La prochaine réunion devrait avoir lieu le 26 avril. Mais de l'aveu d'un syndicat, il ne s'agit que de se mettre d'accord sur les éléments à la disposition des salariés pour évaluer le partage de la richesse entreprise par entreprise.

En aucun cas, cette négociation ne peut apparaître comme une solution au problème de pouvoir d'achat, considère le syndicat réformiste.

 

Inégalités entre salariés

Un problème de pouvoir d'achat en partie lié aux rémunérations des salariés. Car si la part du travail est restée stable dans la valeur ajoutée, ce n'est pas le cas du salaire net. Il a décliné de 10 points entre les débuts des années 70 et 90, sans varier depuis, selon Philippe Askenazy, coauteur d'un livre sur le partage de la valeur ajoutée (1). Les cotisations sociales, reflet du coût de la protection sociale, ont augmenté d'autant. Cette évolution masque aussi des différences marquées entre salariés, les plus qualifiés des secteurs porteurs (finance...) bénéficiant d'évolution plus favorable que les autres.

De leur côté, les salariés modestes souffrent de la modération salariale  imposée par les entreprises en 2011 avec une revalorisation globale attendue de seulement 2,6 %, selon le cabinet de conseil en ressources humaines Aon Hewitt, contre une moyenne de 3, 3 % à 3,5 % les trente dernières années. D'où des grèves dans l'usine de production du Nutella de Ferrero, près de Rouen; chez Toyota, à Onnaing dans le Nord, et dans de nombreux hypermarchés Carrefour.

 

La participation davantage taxée en 2011

La CGT réclame une revalorisation des salaires. Une revendication que comprend le ministre du Travail, Xavier Bertrand : "Il faut que ce soit les salaires qui bougent" dans "les autres entreprises (celles dont les dividendes n'augmentent pas, NDLR)", a-t-il reconnu.

 

Mais le gouvernement ne peut les contraindre à le faire, d'autant moins qu'il considère déjà que le coût du travail augmente trop vite en France, notamment par rapport à l'Allemagne. Nicolas Sarkozy a ainsi toujours refusé depuis 2007 de revaloriser le salaire minimum au-delà de l'inflation.

 

Reste donc la piste de la prime exceptionnelle. Paradoxalement, elle devrait manquer en partie sa cible. Elle ne bénéficiera pas aux salariés de PME qui ne versent pas de dividendes, mais à des salariés qui bénéficient déjà de nombreux avantages.

 

Ce pourrait être une prime "directe", "d'intéressement" ou de "participation", selon Xavier Bertrand.

Un paradoxe alors que le gouvernement ne cesse d'augmenter le forfait social acquitté par les employeurs sur la participation et l'intéressement. En deux ans, celui-ci a été multiplié par trois de 2 % à 6 %. Voilà qui ne devrait pas inciter les entreprises à faire participer les salariés à la réussite de l'entreprise. Sauf à penser que le gouvernement impose des primes exceptionnelles chaque année.

 

 

(1) Le partage de la valeur ajoutée, Philippe Askenazy, Gilbert Cette et Arnaud Sylvain, coll. Repère (La Découverte), 9,50 euros

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