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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 20:19

 

    Source :  Aude Courtin, SudOuest.fr , 17/11/2011

Aujourd'hui, Suzanne de Bégon, qui a contribué aux révélations du Nouvel Obs, ne parle "pas de revanche" mais de "victoire".

Comment avez-vous travaillé avec les journalistes ?

Le 26 mai dernier, le jour où j'ai décidé de faire appel, je suis entrée en contact avec le journaliste Fabrice Nicolino. Puis, avec un journaliste du Nouvel Obs, ils ont enquêté pendant plus de quatre mois. Ils ont mené des enquêtes sur les marques, dans les hôpitaux. Nous étions en contact régulier. J'étais là pour leur répondre s'ils avaient des doutes, des interrogations. Il fallait faire vite.

Après votre condamnation, est-ce une revanche pour vous aujourd'hui ?

Ce n'est pas du tout une revanche. Ce que j'écrivais était vrai et l'histoire de la diffamation fausse. C'est une victoire. Une victoire pour nous tous : consommateurs, malades et bébés. Maintenant c'est gagné puisque Xavier Bertrand a demandé le retrait [des biberons et tétines incriminés, ndlr].

Votre combat est-il terminé ?

Mon autre combat désormais, c'est le retrait des dispositifs médicaux stérilisés à l'oxyde d'éthylène. C'est comme l'histoire du bisphénol. Ça a commencé avec les biberons, puis on s'est aperçu qu'il y en avait partout.

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé indique que cette méthode de stérilisation est "autorisée pour le matériel médical".

Le risque doit être inférieur au bénéfice qu'on en retire. C'est autorisé uniquement dans les cas où on ne peut pas faire autrement. Je pense que cela concerne aujourd'hui 85 à 95% des dispositifs médicaux, car c'est plus pratique et moins cher. Mais il y a d'autres méthodes. Il n'y a pas de raison que ce combat n'aboutisse pas puisque légalement ce n'est pas autorisé.

Sur un plan personnel, vous avez fait appel de votre condamnation en diffamation en mai dernier, où en êtes-vous ?

Ça passe en appel le 5 avril prochain. Je vais citer le ministre. Mais là, j'ai atteint mon but.

 

 

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Source : Ouest France, 17/11/2011

 

Le ministère français de la Santé a annoncé jeudi le retrait « dans les délais les plus brefs » dans les maternités et hôpitaux concernés de biberons, tétines et téterelles stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène, un gaz cancérigène.

 

Un procédé de stérilisation interdit…

Une enquête a été diligentée « pour comprendre comment un tel dysfonctionnement a pu se produire », précise le ministère dans un communiqué. Elle est confiée à l’IGAS (l’inspection générale des affaires sociales) et fait suite à la publication cette semaine d’une enquête par l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur selon laquelle au moins deux entreprises fournissant des hôpitaux français en biberons et tétines utilisent cette technique de stérilisation.

 

Contacté par l’AFP, Michel de Gryse, responsable de l’une des deux entreprises citées, la société belge Beldico, confirme que le gazage à l’oxyde d’éthylène est bien l’une des deux méthodes utilisées.

… en contact alimentaire direct

Cette méthode de stérilisation est « autorisée pour le matériel médical » comme les compresses, les gants et autres, relève-t-on à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

En revanche, le procédé est bien interdit pour « tout ce qui est en contact alimentaire direct », selon l’Anses, Agence française en charge de la sécurité alimentaire.

C’est cette nuance que les entreprises utiliseraient pour fournir aux maternités et hôpitaux des biberons traités à l’oxyde d’éthylène.

« Tour de passe-passe »

 

« Nos produits sont considérés comme des produits médicaux et non pas alimentaires » explique le responsable de Belgico, soulignant qu’« aucun organisme de contrôle ne nous a jamais notifié que l’oxyde d’éthylène n’était pas autorisé ».

 

« C’est un tour de passe-passe » qui consiste à faire passer tétines et biberons comme « produits médicaux », commente-t-on à l’Afssaps.

Cette agence en charge de la sécurité des produits de santé « va procéder à des vérifications auprès des opérateurs cités », explique à l’AFP Jean-Claude Ghislain, l’un de ses directeurs.

 

 

 

Conclusion en fin d’année

 

« Pourtant il semblerait que des biberons tétines et téterelles stérilisés avec ce procédé soient utilisés dans les établissements de santé », explique le ministère.

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, a été informé du problème mercredi, selon ses services. « Les conclusions de l’enquête devront être rendues au plus tard à la fin de l’année », déclare le ministère.

 

Tout dépend de la durée et la fréquence d’exposition

« La priorité du ministre est que les biberons, tétines et téterelles stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène soient retirés dans les délais les plus brefs », ajoute-t-il.

Le ministère précise que « face à des produits cancérogènes, la dangerosité dépend généralement de la durée et la fréquence d’exposition ».

 

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Tétines de biberon : une Paloise se bat en justice contre Blédina

Par Bruno Robaly
Publié le 6 mai 2010 par Bruno Robaly

Depuis 10 ans, Suzanne de Bégon se bat contre l'utilisation de l'oxyde d'éthylène dans la stérilisation des tétines, s'attirant les foudres de sociétés comme Blédina. La justice est saisie.

 

C'est en 1999 que Suzanne de Bégon découvre que Blédina utilise de l'oxyde d'éthylène (O.E.) pour stériliser des tétines et les « nourettes » de lait distribuées dans les maternités. Après une vie professionnelle atypique, cette maman vient d'inventer un biberon jetable (le Bibéon) et signe alors avec le numéro un français de l'alimentation infantile (groupe Danone) une licence d'exploitation pour ce produit.

Suzanne de Bégon ne parvient pas cependant à convaincre Blédina d'abandonner l'O.E. au profit de la stérilisation par ionisation, reconnue sans danger. En 2002, elle reprend la commercialisation de son invention et s'installe dans les anciens locaux de Giat Industries à Tarbes. Mais elle poursuit son combat contre l'emploi de l'oxyde d'éthylène, convaincue de la dangerosité de ce gaz, et réunit des éléments venant étayer sa thèse.

« Le combat d'une vie »

Suzanne de Bégon s'appuie notamment sur une circulaire ministérielle du 7 décembre 1979 qui pointe les risques de ce gaz et vise à limiter son utilisation comme moyen de stérilisation, ou encore sur une fiche toxicologique de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) qui précise les dangers de ce gaz (« peut causer le cancer », « peut causer des altérations génétiques héréditaires »...).

Cette croisade devient « le combat d'une vie », mais Suzanne de Bégon ne réussit pas à se faire entendre, ni à convaincre les grands groupes, qui lui opposent d'autres études. En 2008, elle écrit l'histoire de Bibéon - qui est aussi la sienne - et publie sur un site internet (www.merci-bibeon.fr) l'ensemble de ses attaques contre la stérilisation à l'O.E.

Elle est alors directrice commerciale de la société Biolac, basée à Espoey, qui fabrique les Bidoo (les successeurs de Bibéon). Or sur www.bidoo.fr figure un lien qui renvoie vers www.merci-bibeon.fr...

Aussitôt Blédina contre-attaque. Ou plutôt le syndicat français des aliments de l'enfance et de la nutrition clinique (SFAENC) à la tête duquel on retrouve... le président de Blédina. Le tribunal de commerce de Nanterre condamne Biolac à supprimer sur www.bidoo.fr tout ce qui pourrait dénigrer Blédina, ainsi que le renvoi vers www.merci-bibeon.fr - sans toutefois ordonner la suppression des éléments à charge présents sur cet autre site.

Devant la justice

Aujourd'hui la société Biolac est liquidée. Suzanne de Bégon, ex-chef d'entreprise travaillant désormais à temps partiel dans un hôpital, ne veut plus vendre de biberon à usage unique : « Car on m'accuserait de dénigrer ceux qui utilisent l'oxyde d'éthylène pour promouvoir mon produit, alors que mon seul combat est la santé des bébés ».

Cette mère de trois enfants vient d'éditer à compte d'auteur un nouveau livre (« Maman Blédina, pourquoi tu m'empoisonnes ? », éd. Appassionata, 15 €), qui est un peu la bible de sa croisade. Si Blédina et le SFAENC n'ont pas attaqué cet ouvrage (en vente sur plusieurs librairies en ligne), ils font la chasse à toutes les vitrines numériques qu'ouvre Suzanne de Bégon sur Internet. Trois hébergeurs successifs ont mis en ligne son site (à chaque fois, l'adresse change)... avant de le retirer.

D'où l'action engagée par Suzanne de Bégon devant le tribunal des référés palois, avec une avocate rémunérée par l'aide juridictionnelle :. « C'est le combat du pot de terre contre le pot de fer, mais il y a de l'espoir. Le 18 janvier, la direction générale de la concurrence et de la consommation m'a indiqué qu'elle allait donner suite aux informations que je lui ai transmises : elle rappelle que l'utilisation de l'O.E. n'est pas autorisée pour désinfecter des objets destinés au contact des denrées tels que les biberons ». Le débat n'est donc pas clos. l

>> REPÈRES

UN VRAI DANGER ? Bien seule dans son combat, Suzanne de Bégon alimente le débat. A-t-elle raison ? Seule certitude : des précautions s'imposent. La circulaire de 1979 est toujours d'actualité. Elle rappelle notamment que « la stérilisation par O.E. ne doit être utilisée que si aucun autre moyen de stérilisation approprié n'existe ». Or, dans le cas des tétines, il existe un autre moyen.

DEVANT LE JUGE HIER. Alerté par Blédina de la présence de « contenus illicites » sur www.merci-bibeon.fr, l'hébergeur Amen a suspendu la publication du site. Estimant que « l'hébergeur s'était érigé en censeur » car, selon elle, les contenus n'étaient pas illicites (« Ils ne sont pas visés par la décision du tribunal de commerce de Nanterre »), Suzanne de Bégon a saisi le tribunal des référés de Pau. Blédina et Amen ont dépêché hier matin à Pau des avocates parisiennes pour défendre leur cause.

 

 

 

 

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